Prénom: Algol
Surnom: Mister Mystère (rapport à son passé dont il ne raconte rien)
Âge: 25 ans
Clan: Thianra
Croisement: Léopard des neiges
Description physique: Algol est de taille moyenne (1m75) pour un profil tout en finesse: de part sa nature féline, son corp est très élancé, d'une élégance rare qui se retrouve jusque dans les grâcieux mouvements de ses mains délicates. Impossible de déceler la présence de ses griffes, courtes lames de vingt centimètres de long capables d'entamer l'acier si leur propriétaire y va de toutes ses forces. Car malgré son apparence légère, Algol est d'une puissance peu commune pour un croisement avec un félin à la stature moyenne comme le léopard. S'il le veut, ses muscles à peine apparents peuvent le propulser au sommet d'un immeuble de cinq étages. Il est extrêmement agile et vif, ce qui lui permet des balades régulières en sautant d'un toit à l'autre dans Paris. Il aime s'habiller avec un très rétro costume trois pièces (sans la veste), de couleur crème ou noire.
Son visage est à l'image de son corps: ses traits raffinés sont encadrés par des cheveux noirs coupés mi-longs qu'il n'arrive pas et n'arrivera jamais à coiffer correctement. Peu de détails rappellent sa nature hybride, sans compter qu'il a pris l'habitude de sourire sans découvrir ses dents pour ne pas montrer qu'elles s'apparentent davantage à des crocs. Mais son plus bel atout reste ses yeux, deux perles de miel absolument magnifiques qui touchent aussi bien les humains que les créatures par leur étonnante expressivité.
Description mentale: Algol est un être solitaire, toujours très calme et posé. Il sourit volontier, même si c'est en remontant simplement les coins de ses lèvres. Sa voix apaisante et naturellement douce provoque souvent les moqueries des créatures plus brutales qui convoitent son poste de sous-chef de la Thianra. Jusqu'à ce que l'un des railleurs se retrouve suspendu au-dessus de la Seine, simplement retenu au niveau de la gorge par les doigts de pianiste d'Algol. Heureusement, ce dernier a horreur du gâchis, et il considère qu'une bonne punition ne doit pas se solder par la mort pour être efficace. Enfin, en général.
Car s'il y a bien une chose qu'il ne faut pas faire avec Algol, c'est le mettre en colère. Il est d'une patience d'ange, mais lorsqu'on le pousse à bout, rien ne lui permet de revenir en arrière. Lui-même ne se souvient jamais très bien de ce qu'il fait pendant ces accès de rage, et il est bien souvent horrifié des carnages qu'il peut causer dans cet état.
Bien qu'étant second de la Thianra, Algol fait preuve d'une étonnante magnanimité vis à vis des humains qui n'appartiennent pas aux Arnaiths. Il les laisse souvent filer sans plus de mal, et mis à part Noah à qui il a raconté son histoire, personne n'est en mesure de dire pourquoi.
Histoire: Algol est né esclave, dans le box blanc d'un élevage de créatures de Paris. Ses parents étaient tous deux des croisements "pure souche" de rares léopards des neiges, ce qui conférait à leur descendance une très grande valeur. C'est pourquoi Algol fut vendu très jeune (5 ans) à un institut d'éducation qui devait en faire le parfait petit animal de compagnie.
Comme le garçon était de nature amicale, le dressage fut facile et sans heurt. En à peine deux ans, il était vendable au meilleur prix. Sa première famille d'humains appartenait à la classe bourgeoise. Ils étaient ravis par sa rare beauté qui leur permettait de briller dans les réceptions, où il était monnaie courante de se promener en tenant en laisse une jeune créature au croisement précieux. Son premier collier fut passé à Algol sans brutalité et il ne souffrit pas le moins du monde de ce nouvel attribut dont il ne comprenait pas encore la signification symbolique.
Il resta longtemps dans cette famille, jusqu'à ses 15 ans. Un jour, alors qu'il jouait dans le jardin avec les enfants de la famille, l'un d'eux eut l'idée de l'attacher par son collier à un arbre, histoire de jouer au chien de garde et au voleur. Algol se prêta avec sa bonhommie habituelle à ce petit jeu. Ce qu'il n'avait pas prévu, c'était que le garçon de trois ans son cadet allait chercher un fouet dans la remise de ses parents et qu'il commencerait à le battre. Algol ne comprenait pas. Il avait mal, il criait, il demandait au garçon d'arrêter, mais c'était pure vanité. La plupart des autres enfants riaient et reprenaient les cris de l'apprentit bourreau.
"Tu pensais que c'était qui le maître, hein? Tu pensais que t'étais le roi ici parce qu'on te traite bien? Réponds, monstre à la con!"
Algol ne le tua pas, mais ce fut de justesse. Lorsqu'il reprit conscience, il était à genoux dans l'herbe, laisse arrachée, griffes sorties, couvert de sang. Le corps inerte et affreusement mutilé du garçon gisait devant lui et les autres enfants fuyaient en hurlant. La correction qu'Algol se prit ce soir-là resta gravée dans sa mémoire en indélébiles lettres de sang. Jamais de sa vie il n'avait eu aussi mal, aussi peur de mourir. Et dire qu'il ne comprenait même pas comment il avait pu mettre le petit humain dans cet état...
C'était la première fois qu'il se montrait violent, et ses maîtres, qui avaient fini par s'y attacher, préférèrent le revendre plutôt que de l'euthanasier. Algol fut profondément triste de cet abandon, même si sa chair portait toujours les marques des coups du maître de maison. Il avait peur des humains, dorénavant, et avait un mouvement de recul à chaque fois que quelqu'un passait devant sa cage à la boutique.
Algol fut racheté par une jeune femme du nom d'Ophélie. Elle se montra douce et caressante, lui changea son collier et soigna les séquelles des morsures du fouet. Elle se mit même en tête de lui apprendre à lire et à écrire, choses bien saugrenues pour une créature. Ophélie était belle avec ses longs cheveux bruns légèrement ondulés, et son rire était si beau... Algol en tomba amoureux, amoureux au-delà de tout ce qu'il pensait possible. Longtemps il fut paralysé par son statut d'animal de compagnie, jusqu'à une nuit de l'année de ses 18 ans. Il se glissa jusqu'au lit de sa maîtresse, se lova contre elle sans oser se faufiler sous les draps. Elle se tourna vers lui, l'embrassa. Ce fut la première fois qu'ils firent l'amour, et ce ne fut pas la dernière.
Hélas, comme pour confirmer la sentence de Noah selon laquelle tout finissait toujours dans le sang, l'histoire d'Algol et Ophélie se termina mal. Elle recevait des amis, ce soir-là, et Algol faisait le service. Il le faisait volontairement, pour donner le change: il ne voulait pas attirer d'ennuis à son amour. Mais Ophélie n'eut pas besoin de lui pour cela: à cause d'un stupide jeu légèrement aguichant (elle avait un peu trop bu), l'un de ses "amis" se mit en tête de la prendre de force. Ophélie se débattit, d'abord en riant, puis en criant lorsqu'elle comprit que l'homme à l'esprit embrumé par l'alcool irait jusqu'au viol. Alarmé, Algol avait rappliqué de la cuisine en quelques souples enjambées, pour se figer dans l'encadrement de la porte du salon, pétrifié par le spectacle de sa bien-aimée à moitié nue, luttant désespérement avec son agresseur.
Cette fois, lorsqu'il reprit conscience de lui-même, Algol avait semé la mort autour de lui. Le salon était ravagé du sol au plafond, les corps des invités plus ou moins disloqués jonchaient le tapis imbibé de sang. Et Ophélie... Ophélie avait été sauvagement eventrée, un flot rouge sombre coulait sur l'ensemble de son si beau corps. Elle était encore vivante, mais plus pour longtemps. Juste le temps de murmurer à Algol qui s'était précipité vers elle qu'elle l'aimait, et qu'elle ne lui en voulait pas. Puis elle était morte.
Algol s'était enfui en hurlant, ses rugissements de souffrance terrifiant tout le quartier. Il avait couru, couru, couru pendant si longtemps, tantôt dans la rue, tantôt sur les toits, sur ses jambes puis à quatre pattes... Il pleurait toutes les larmes de son corps, et pourtant cela ne suffisait pas à laver ce sang odieux qui souillait sa peau claire. Il finit par s'écrouler de fatigue sur un quai de la Seine, secoué de sanglots, haïssant tout ce que cette Terre portait d'humains et se haïssant lui-même plus que tout. Il utilisa ses dernières forces pour se laisser tomber dans les eaux noirâtres et polluées du fleuve, et tout s'engloutit dans un noir apaisant.
Il se réveilla dans les égoûts, dans la cache de la Thianra à peine formée. Il vivait, et c'était grâce à Noah qui avait eu le bon goût de le voir se jeter à l'eau. Algol prit relativement bien ce sauvetage, et il ne tenta plus d'attenter à sa vie. Il rejoignit même la cause de Noah, sous réserve de contrôler l'extermination des humains et de ne pas se montrer aussi cruel et bête qu'eux (il avait encore à l'esprit l'image de cet homme qui le battait, de cet autre qui voulait Ophélie...). Bien que récalcitrant, Noah fut intrigué par les idées d'Algol, au point de bientôt lui confier la seconde place de la Thianra. Le semi-léopard des neiges refusa cependant que son récent ami lui ôtât son collier, qu'il désactiva après de longs efforts et dissimula sous un foulard comme un précieux fardeau qu'il refusait de poser.
Aujourd'hui, une réelle confiance les lie l'un à l'autre, bien au-delà des différences d'opinions. Algol se sent toujours redevable vis-à-vis de Noah, et il espère bien effacer sa dette un jour prochain. Il s'investit pleinement dans la Thianra et mène ses hommes avec la précision d'un joueur d'échec, sauf pendant l'un de ses accès de furie. Lorsque cela lui arrive, il disparaît pendant quelques heures sans aucune explication. Seul Noah sait qu'il va pleurer au bord du fleuve, torturé par ce cauchemar au doux nom d'Ophélie qu'il n'arrive pas à exorciser.
Talent(s) particulier(s): Très intelligent, il apprend avec une remarquable rapidité dans à peu près tous les domaines, de la peinture aux arts martieux.
Style de combat: Tout en esquive et souplesse pour mieux porter un coup fatal. En cas de perte de contrôle, lui-même n'en sait rien, mais il suppose que ça ne doit pas être beau à voir...
Autres: Il ne sait pas nager, et c'est bien la seule chose qu'il n'arrive pas à apprendre. L'eau ne lui fait pourtant pas peur, ce qui le conduit parfois à de graves imprudences.