Il court, il court…

Angus se réveilla comme toujours en sursaut. La peur d’être surpris pendant son sommeil le poussait à dormir dans des lieux étroits et particulièrement sombres, tel que des tuyaux d’évacuation.
Souvent donc il était tiré de son sommeil par l’écoulement d’eau insalubre. Il vivait comme ça depuis longtemps et il était assez résistant pour ne pas tomber malade.

Angus dressa les oreilles guettant le moindre bruit menaçant. Rien ? Il pouvait sortir. Il avait faim. Il passait la plus grande partie de son temps à chasser les rats. Ce n’était pas si simple. Les rats étaient tout de même plus vif que lui, c’était du à leur petite taille. Les rongeurs pouvaient disparaître en une seconde et ils étaient bons nageurs. Ils s’enfuyaient par les canaux alors qu’Angus lui n’osait même pas y plonger la queue. L’eau ne lui faisait pas peur mais elle était trouble. Qui pouvait savoir ce qui se cachait à l’intérieur ?

La créature s’accroupit et ferma les yeux un instant. Il cherchait un couinement ou un petit bruit de griffe grattant le sol des égouts.
*Couinements !*
Angus se redressa, essuya rapidement le bout de sa queue qui avait traîné dans une flaque d’eau boueuse avec sa chemise. Puis il retira ses chaussures qu’il noua autour de son cou avant de s’élancer en direction des couinements. La créature ne faisait presque pas de bruit lorsqu’il était pied nu et il courrait surtout beaucoup plus rapidement. Il parcourut en quelques instants la distance qui le séparait de son futur repas mais au dernier moment il dérapa.
*Un autre bruit ?*
Des bruits de pas. Le rat avait disparu.
*Zut…*
En dérapant Gus avait perdu l’équilibre et s’étala sur le sol. Les pas se rapprochaient. Il fallait qu’il parte. Il essaya de se relever mais il paniqua tellement qui lui arriva la chose la plus stupide qu’il puisse arriver à un animal. Lorsque sa queue frôla sa jambe, il trébucha croyant qu’on essayait de l’attraper. Il réussit à se relever finalement pour courir dans la direction opposé aux bruits de pas qu’il avait entendu. C’est alors qu’il tournait à un croisement de tunnel qu’il s’arrêta. Angus passa les mains autour de son cou. Ses chaussures ? Il se retourna. Elles étaient là où il était tombé mais les pas se reprochaient.
Il décida d’attendre un moment peut être que les pas s’éloigneraient et qu’il pourrait aller les chercher. Mais peut être que nan, peut être fallait-il qu’il y aille maintenant ?
Son hésitation décida pour lui. Il allait attendre en faisant le moins de bruit possible.

Depuis le début de l'après midi, Opale était sur la piste d'une créature. Un commercant avait jugé bon d'appeller les Arnaiths pour une simple histoire de poisson volé. Selon l'homme, son voleur ne devait pas avoir plus d'une vingtaine d'année, il était vêtu d'un pantalon bleu et d'un tee-shirt blanc. Il paraîtrait aussi qu'il soit très agressif et qu'il aurait bléssé le caissier. Mais la jeune femme avait un autre avis: Pour elle, ce soi-disant voleur n'était qu'une simple créature livrée à elle même dans Paris et qu'elle avait volé pour pouvoir se nourrir. Comme l'homme l'énervait royalement, Opale avait consenti à retrouver l'hybride.

Il devait être aux environs de 18 heures quand l'Arnaith retrouva enfin le petit voleur. L'apercevant, celui ci s'élanca dans les rues et Opale perdit sa trace à l'angle d'une ruelle. Elle soupira. Personnellement, elle s'en fichait pas mal que la créature ait volé un poisson, elle fallait bien qu'elle se nourisse. Mais si elle revenait bredouille chez le commercant, celui ci serait bien capable de l'attaquer en justice pour un motif quelconque et completement stupide. Elle penetra donc tout doucement dans la ruelle.

Un bruit. Raclement d'acier sur les pavés humides. Opale aperçut alors deux oreilles de félin se faufilant dans les égouts. La jeune femme se regarda et fit la moue. Elle portait un pantalon tout neuf, le seul qu'elle avait pû preserver de la boue, du sang et de bien d'autres choses encore. D'un pas résigné, elle s'approcha de la bouche d'égout et sauta dedans.

N'étant pas aussi souple et agile qu'un félin, l'Arnaith s'étala lamentablement dans l'eau noire. Opale pesta et se releva en tentant d'enlever tant bien que mal les saletés accrochées à son jean. Elle fronca un peu les sourcils, essayant de capter l'infime lueur qui arrivait à passer outre les bouches d'égouts. Mais bon, le conduit restait bien noir quand même. Elle marchait sans vraiment regarder où elle posait les pieds, si bien qu'elle marcha sur quelque chose et tomba à la renverse. De la main, elle tapota sur le sol humide puis ses doigts rencontrèrent l'objet de sa chute.

Des chaussures ? Qui pouvait bien être assez idiot pour laisser ses chaussures trainer dans un endroit pareil ? Intriguée, elle se releva et avanca tout doucement, faisant le moins de bruit possible. Elle regardait bien au sol quand elle vit une queue qui reposait dans l'eau sale. Opale se baissa alors, son visage bien en face de celui d'une petite créature tapie dans l'ombre. Elle lui fit un sourire et lui tendit les chaussures qu'elle venait de trouver.

"Elles sont à toi ?"

La jeune femme le detailla des pieds à la tête. Il était maigrichon, sale et visiblement terrifié. Et à en juger par son apparence, cela devait faire pas mal de temps qu'il se cachait dans les égouts. Accroupie en face de lui, Opale lui souriait oubliant completement ce qui l'avait amenée dans les égouts.

Angus attendit. Plus les pas se rapprochaient et plus il tremblait comme une feuille.
Lorsqu’il sentit que la personne était vraiment proche de lui, il voulu fuir mais c’était trop tard, il était complètement paralysé par la peur. C’était comme ça qu’à de nombreuses reprises d’autres créatures avaient pu l’attraper pour le battre.

Il sursauta lorsqu’une voix s’adressa à lui. Il s’accroupie et se replia sur lui-même.
« M’faites pas de mal… S’il vous plait… M’faites pas de mal… »
Suppliait-il en levant les bras au dessus de sa tête.
Il ne pouvait plus voir la personne qui lui avait parlé mais de toute façon il n’aurait pas pu la regarder en face. C’était bien au dessus de ses forces.
Dès qu’il c’était aperçu de sa présence il avait baissé la tête. Il savait par expérience qu’il ne fallait pas regarder les gens dans les yeux, c’était souvent vu comme de la provocation.
Ses oreilles étaient rabattues en arrière.
Angus paniquait tellement qu’il avait à peine compris ce que la voix lui avait demandé.

« J’vais rien faire… M’faites pas de mal… »
Ça n’avait jamais marché. A chaque fois qu’il avait supplié ça n’avait servit à rien et il avait peu de chance que cette fois soit différente des autres.

Opale le regardait en écarquillant les yeux. Alors ça, c'était vraiment inhabituel ! Beaucoup d'autres créatures se seraient jetées sur elle pour tenter de l'égorger mais lui, non. La petite chose qui se tenait recroquevillée devant elle tremblait comme une feuille en la suppliant. Un sourire tendre et gêné passa brièvement sur les lèvres de la jeune femme.

"N'aies pas peur...Je ne te ferai aucun mal."

Elle posa les chaussures à côté de la créature et elle se mit assise en face de lui. De toute façon au point où elle en était elle pouvait se permettre de s'asseoir dans la boue, son jean était bon à jeter. De plus, Opale avait le sentiment qu'elle allait passer un bon bout de temps ici avant que son petit interlocuteur effrayé ne daigne croire qu'elle ne lui voulait veritablement aucun mal. Elle ramena ses genoux à son menton et l'appuya dessus pour pouvoir regarder la créature. La jeune femme remarqua alors qu'il était pieds nus dans la boue et elle poussa les chaussures vers lui.

"Je suppose qu'elles sont à toi. Tu ferais mieux de les mettre, tu risques de tomber malade."

Cette créature lui faisait de la peine ainsi repliée sur elle même. Le pauvre, il devait mort de faim et de froid. Après un petit moment, l'Arnaith reprit la parole.

"Je m'appelle Opale. Et toi, c'est quoi ton nom ?"

Opale essayait d'engager un conversation avec la créature, en esperant que celui ci fasse autre chose que de la supplier.

Comme la jeune femme ne semblait pas vouloir le toucher.
Au bout d’un moment, Angus leva des yeux terrifiés vers elle.

*Une humaine !*
S’exclama-t-il intérieurement. Et son visage passa de la peur à la surprise.
Il n’avait jamais été si près d’une humaine.
Ses petites oreilles se dressèrent à travers ses cheveux et sa queue se souleva un peu pour ne plus toucher le sol.

« Humaine… »
Murmura-t-il en avançant une main tremblante vers elle.
« Pas de mal… »
Répéta-t-il.

Elle avait les cheveux clairs et de beaux vêtements. Que faisait cette humaine là ?
Lorsqu’elle poussa les chaussures vers lui, il baissa la main qu’il avait tendu pour les prendre et il les serra contre lui.
« C’est à moi. »
Dit-il en se penchant pour faire comme une révérence. Ses oreilles se rebaissèrent. C’était sa façon de dire merci. Il ne se tenait pas droit mais toujours un peu baissé vers l’avant. Comme la jeune femme était assise, il ne voulait pas avoir l’air plus grand qu’elle.
Elle se présenta et lui demanda même son nom.
« Opale… »
Répéta-t-il.
Personne ne lui avait jamais demandé le sien avant. Il était un peu méfiant.
« Gus… Angus… »
Bafouilla-t-il.
Il pencha un peu la tête sur le coté d’un air interrogatif en la regardant.
Son regard demandait avec appréhension.
*Mais qu’est-ce que l’humaine fait ici ?*
Alors qu'il n’osait pas poser la question de vive voix.

Opale était de plus en plus surprise par l'attitude du petit bonhomme qui se tenait debout devant elle. La jeune femme fit de même et se releva. Son jean trempé et sale collait à ses jambes et elle était de plus en plus gênée par l'odeur nauséabonde des égouts. Elle se demandait bien comment il arrivait à vivre ici en permanence.

Une fois debout, l'Arnaith dépassait Angus de quelques centimètres, juste la taille des talons de ses bottes en réalité. Elle le regardait en souriant devant la manière dont il la scruttait. Il faut dire qu'il ne devait pas croiser beaucoup de jeunes femmes dans les environs et si il se cachait à chaque fois que quelqu'un passait à proximité, il ne devait pas voir beaucoup de monde.

"Tu te demandes surement pourquoi j'ai atteri ici hein ? C'est une longue histoire."

Opale eut un petit rire qui resonna dans les égouts et d'un geste lent et precautionneux, pour ne pas lui faire peur, elle replaca une mèche de cheveux qui cachait le visage de la jeune créature puis elle lui demanda.

"Dit moi Angus...Est-ce que ca fait longtemps que tu te caches dans les égouts ?"

Elle n'avait qu'une seule envie: Sortir de ses égouts. Mais elle ne pouvait pas le laisser ici, ce n'était pas une vie de vivre terrer dans un tel endroit. Et ce n'était pas une mince affaire. Il fallait d'abord qu'elle arrive à gagner la confiance d'Angus pour pouvoir le rammener chez les Arnaiths et lui trouver des maîtres qui prendraient bien soin de lui, elle y veillerait personnellement. Elle l'aimait bien ce gamin.

Opale se releva et Angus recula un peu.
La jeune femme n’était pas très grande mais la créature préféra tout de même ne pas trop se redresser. Elle comprit ce qu’il aurait voulu savoir mais ne répondit pas vraiment. Angus se dit que ça ne le regardait pas et qu’il n’avait peut être pas vraiment envie de le savoir.

Soudain elle se mit à rire. C’était la première fois qu’il entendait ce genre de rire. L’écho lui fit peur. Il redressa les oreilles en se pencha encore plus en avant avec sa queue qui ballottait dans l’air.
L’humaine approcha sa main de son visage. Il ferma les yeux très fort.
*Elle va me taper.*
Pensa-t-il.
Mais il sentit juste qu’elle écartait ses cheveux de devant son visage. Il rouvrit les yeux et ses oreilles se rabaissèrent. Elle était gentille cette humaine. Du moins elle en avait l’air.
Elle lui demanda s’il était dans les égouts depuis longtemps.
« Longtemps ? Longtemps… »
Il savait qu’il y avait autres choses dehors. Il était déjà sortit mais ne sachant pas que faire ni où aller, il revenait toujours très vite sous terre.

Un bruit familier attira tout à coup son attention à quelques mètres de la jeune femme, un couinement. Sans réfléchir, Angus se jeta sur l’animal. Il avait sortit ses griffes et réussit à planter le rongeur. La créature porta ses griffes à sa bouche pour y enlever l’animal et ferma la bouche d’un coup sec pour l’achever.
Il tenait le rat entre ses crocs et revint au près d’Opale. Il posa le rongeur à ses pieds puis lui souri. Il avait faim mais se contenta de passer sa langue autour de sa bouche pour en laver le sang.
L’humaine lui avait rendu ses chaussures et en échange il lui donnait sa proie. Il ne savait pas si ça se valait mais il n’avait rien de mieux à offrir.

Opale regardait fixement cette étrange petite créature. C'était bien la première fois qu'elle en croisait une aussi craintive. La réponse d'Angus était vague, très vague mais elle renforçait la conviction de la jeune femme. Elle en était sûre maintenant: Il était içi depuis beaucoup de temps. Trop longtemps. Elle ouvrit la bouche pour dire quelque chose quand un couinement resonna tout près d'eux.

Un rat. Opale les detestait au plus haut point. Ses bêtes porteuses de toutes sortes de maladies contagieuses lui inspiraient un profond dégout. Elle porta sa main à son arme, bien décidée à tuer ce rongeur exécrable. Mais Angus la devança et bondit toutes griffes sorties sur le rat. Un moue horrifée peignit les traits métissés de l'Arnaith. Il n'allait pas manger ce rat tout de même... Elle le vit revenir avec sa proie entre ses crocs et il la déposa juste à ses pieds. Opale arqua un sourcil et eut un sourire désolé.

"Angus... C'est très gentil de ta part de m'offrir...Heu... Un rat mort."

La jeune femme eut un haut le coeur en voyant le cadavre du rat baigner dans l'eau verdâtre. Elle allait vraiment être malade si elle restait plus longtemps dans ce conduit nauséabond. Opale esquissa un sourire avenant, du mieux qu'elle pouvait étant donné que son déjeuner semblait danser dans son estomac. Elle enjamba le rat et s'approcha d'Angus.

"Mais tu sais, je ne mange pas de rats. Et la plupart de tes semblables non plus. Ils vivent à la surface, en ville, et certains ont des maîtres très gentils. Tu ne veut pas remonter avec moi ?"

Elle posa une main sur la frêle épaule de la petite créature et se baissa legerement pour être à la même hauteur que lui. Opale lui fit un grand sourire, attendant sa réponse. Elle ne pouvait tout de même pas remonter sans lui.

Angus sourit et sa queue se mit à ballotter dans l’air lorsque Opale le remercia pour le rat.
Puis la jeune femme s’approcha de lui en lui disant qu’elle ne mangeait pas de rat et les autres créatures non plus. Elle ajouta même que les autres créatures, celles qui vivaient à la surface avaient un maître.

« Pas manger. »

Dit-il en regardant sur le sol. Il voulait se baisser pour le récupérer mais Opale posa la main sur son épaule.
Angus ferma les yeux un instant puis les rouvrit en constatant qu’elle ne lui faisait pas de mal. Elle souriait. Elle était vraiment belle l’humaine.
Sa queue cessa tout mouvement et ses oreilles se baissèrent en arrièrent.

« Beaucoup de lumière dehors. »

Murmura-t-il en clignant des yeux. Ses yeux étaient plus sensible à la lumière du fait qu’il passait la plus part de son temps dans l’obscurité en plus de leur couleur clair.

« Humains font peur. Humains font mal. »

Dit-il en secouant la tête. Il ne voulait pas rester seul ici plus longtemps mais il avait peur. Il ne savait pas ce qui l’attendait s’il décidait de suivre la jeune femme. Peut être qu’elle serait moins gentille une fois dehors. C’était une décision importante. Il y avait peu de chance qu’il puisse retourner en arrière.
Mais au dessus de tout ça il était las de fuir et de se cacher tout le temps.

« Que va arriver en haut ? J’veux pas qu’humains me fassent mal. »

Opale se mit à genoux pour pouvoir voir le visage d'Angus alors qu'il avait baissé la tête. Elle donna un leger coup de pied dans le cadavre du rat qui lui faisait horreur pour l'éloigner d'elle. La jeune femme resta un long moment silencieuse, cherchant ce qu'elle pourrait lui dire pour qu'il accepte de la suivre dans les rues de Paris. Elle passa ses doigts dans ses cheveux couverts d'eau poisseuse, comme à haque fois qu'elle reflechissait. Elle prit une grande inspiration mais le regretta dès qu'elle fut prise d'un second haut le coeur. Opale jeta un bref coup d'oeil à sa montre puis haussa les épaules.

"Tu sais, la nuit va bientot tomber. Il ne devrait plus avoir beaucoup de soleil dehors."

Elle se mordit la lèvre. C'est sur qu'une fois remontés la haut, elle ne pourrait pas garantir qu'il tomberais toujours sur des personnes aimantes. Et maintenant, toutes les créatures libres en ville étaient pourchassées. D'autant plus qu'il semblait être encore un adolescent. L'Arnaith soupira et posa sa deuxième main sur l'autre épaule d'Angus.

"Ecoute, je travaille dans une sorte d'association qui s'occupe des créatures et puis, le temps que tu resteras avec moi, il ne t'arrivera rien."

L'idée de l'association que s'occupe des créatures n'était pas totalement vraie, ni totalement fausse. Mais elle ne pouvait pas non plus lui dire qu'une guerre entre humains et créatures avait lieu à la surface sinon jamais Angus n'accepterais de la suivre. La jeune femme poursuivit son explication.

"Une fois en haut, je vais te ramenner avec moi aux locaux de cette association pour voir ce qu'on peut faire pour te trouver un foyer décent. Avec des humains qui ne te feront aucun mal, je m'en porte garante."

Opale se releva et tendit sa main vers la petite créature qui se tenait devant elle regardant fixement le sol boueux.

"Tu acceptes de me suivre ou non ?"

Angus la regarda lorsqu’elle se baissa pour être à son niveau. La jeune femme lui annonça que le soleil allait se coucher dehors. Il vit qu’elle éloignait son rat mais lui il avait très faim.

« Nuit. »
Il était un peu rassurer, il n’aurait pas mal comme les autres fois où il avait tenté de sortir. La créature observa la deuxième main de Opale se poser sur son autre épaule. Il ferma les yeux à nouveaux lors du contact. Il ne savait pas s’il s’y ferait. Il n’avait pas l’habitude qu’on le touche sans rien lui faire.

« A-sso-ssa-ssion ? »
Répéta-t-il difficilement. Il ne savait absolument pas ce que ce mot voulait dire. Mais à la façon dont l’humaine en parlait ça avait l’air bien. L’A-sso-ssa-ssion s’occupait des créatures. Si seulement il avait eu le courage de sortir plus tôt peut être qu’on s’occuperait déjà de lui.

« Opale. »
Dit-il doucement en souriant et les oreilles dressées.
« Je veux humains comme Opale. »

Lorsqu’elle se releva et lui tendit la main. Il essuya doucement la sienne sur sa chemise avant de la tendre aussi vers Opale.
« Accepte. Oui. »