Une longue, longue soirée

Il était environ dix-huit heure trente. Il faisait déjà nuit. Les gens, pressés de rentrer chez eux, marchaient à une vitesse incroyable comme si le Tout-Puissant avait appuyé sur la touche avance rapide. Sauf qu'aux yeux d'Opale, assise sur un banc, cette scène avait des allures d'un mauvais film. Tout ces gens, ces citadins stréssés par leurs travails, impatients de rentrer chez eux pour aller faire à manger à leurs petites familles. Et ces pauvres imbéciles ne se doutaient même pas du danger qui planait. Noah attendait sagement son heure, caché dans l'ombre. Catelyn n'avait peut être pas tord dans le fond. Peut être qu'une seconde guerre se preparait. La pluie se mit à tomber, glaciale, forçant Opale à se réfugier dans le premier café qu'elle trouva.

Elle leva les yeux après avoir poussé la lorde porte de bois sombre aux vitres embuées. Une moue se dessina sur son visage humide à cause de la pluie. Le bar était plein à craquer de jeunes femmes trop maquillées et d'hommes sâouls prêts à faire n'importe quoi pour les mettre dans leurs lits. Pathétique. D'autant plus que l'Arnaith détonnait dans ce décor avec son jean mouillé jusqu'aux genoux et ses cheveux cendrés dégoulinants. Franchement, elle passait une super soirée. Dans un bar bondé sentant le vieil alcool, la fumée de cigarette et quelque chose d'autre qu'elle n'arrivait pas à identifier - qu'elle ne voulait pas identifier.

La jeune femme soupira. Elle était là maintenant et elle ne pouvait pas regarder tout les clients avec un air d'ahurie. Alors elle avanca, ses talons claquant sur le parquet. et alla s'installer sur le bout du bar. Aussitot le barman accouru pour lui demander ce qu'elle voulait. Opale répondit que de toute façon, cela n'avait pas grande importance alors l'homme lui apporta un liquide ambré et la jeune femme, sans même savoir ce que c'était l'avala d'une traite et reposa le verre vide sur le bar. Pff, quelle vie !

Elle sortit son téléphone portable de sa poche et le fit glisser d'un coup de pouce pour l'ouvrir. Rien. Aucun message, ni appel. Nada. De toute façon la seule personne qui l'appellait était Catelyn et elle n'avait pas de nouvelles depuis ce fameux jour où elle était sortie en colère et en claquant la porte. Il faut dire qu'elle ne savait même pas si elle avait encore un boulot et même si elles étaient encore amies. Et en parlant de boulot, elle n'était plus sûre d'en vouloir. A quoi bon essayer de maitriser les hybrides que les humains eux même avaient crées ? Cela ne rimait à rien d'autant plus qu'elle était amoureuse d'une créature. Elle, qui un an et demi auparavant, les aurait tous tué en esperant que son frère soit parmi les cadavres. Opale remettait toute son existence en question, sauf bien sur ses sentiments pour Algol. C'était bien la seule chose dont elle était encore sûre. Les temps avaient changés, elle aussi.

Bien sur, Opale voulait aider Catelyn de tout son coeur, quoi que la jeune femme veuille entreprendre. Mais elle ne le ferait plus avec autant de ferveur qu'autrefois. Elle appuya sur la touche rapide pour les messages et commenàa à en taper un puis se ravisa, rangea son téléphone et appella le barman pour qu'il lui reserve un autre verre. Accoudée pitoyablement au bar, avalant un liquide suspect qu'elle n'aimait même pas, Opale regardait son reflet flou dans les vitres du bar. La soirée promettait d'être longue.

Invité

[je peux m'inscruster dans ton petit monde?]

La pluie était un phénomène très agaçant, parfois ne prévenant même pas de sa venue, pffff une inscrusteuse de première. Akane sous une sorte de cape noir à grande capuche qu'elle avait cousu toute seule baissa ses oreilles félines, la petite créature aussi rejoignait parfois les groupes de personnes qui généralement la refoulaient à grand coup. Mais ce n'était pas du tout pareil! L'albinos essayait juste de récolter des informations sur les "labo", la pluie venait pour un rien comme ça par plaisir malheureusement les gouttes qui tombe du ciel et qu'on appelle pluie n'était pas vivante par conséquent Akane ne pouvait pas leur envouloir. C'était triste!

L'hybride avait longtemps cherchait un mouchoir en soie pour son "Mr Pillie" car Akane avait décidé que ces bouts de tissus étaient une sorte de peluche pour son petit chat noir inanimé. Ses recherches n'avaient aboutit à rien et c'était avec une grande tristesse qu'elle avait vu la pluie tombé petit à petit. A présent la trouvaille d'un refuge s'imposait lourdement et le seule endroit qui se présentait à elle était ......, en faite elle ne savait pas vraiment ce que pouvait être ce lieu étrange.

Peut-être qu'il ne fallait pas qu'elle entre que c'était réservé au humain mais elle avait tellement envi de découvrir de nouvelle chose qu'elle entra d'un pas alourdi par ses vieux gaudiauds imbibés d'eau, sa capuche devant le nez cachant son visage. Akane allait être vite repérer vu la taille des humains, elle était miniscule heureusement personne ne saurait qu'elle était une pauvre petite créature si on lui retirait pas sa cape. Cette endroit était magiques, les humains s'amusait comme il le pouvait et se comportait pas comme dans les rues, ils dansaient, vacillaient parfois et se faisait une sotre de bouche à bouche mais ça se n'était pas sur que se soit la médecine que la jeune soigneuse connaissait.

Akane avançait prudemment dans l'énorme pièce tel un vieillard bossu à cause de son sac à dos aux ailes rouges en plastique. Elle était empli d'une joie si forte en voyant tout ces personnes s'amusaient qu'elle aurait sautait, dansait, chantait et se dévoiler devant tout ses humains qui n'avaient pas l'air d'être méchant. Soudain elle s'arreta, une personne n'était pas si heureuse que ça en ces lieux, elle était assise accoudée au comptoir où un homme servait de drôles de boissons multicolores qui semblaient piquer la gorge des buveurs vu leurs nombreuses grimaces.

La petite créature ne pouvait pas laisser cette personne toute seule, malheureuse, attendant que le temps passe. C'était peut-être une humaine mais elle avait l'air douce et était jolie. Tout à coup Akane vit que la jeune femme jouait avec un petit objet [le portable] qui émétait un jolie lumière.. Alors les oreilles sous sa capuche levés l'albinos fonça tout droit vers le comptoir et se posa sur un tabouret à côté de la jeune inconnue. La jeune créature était trop curieuse et voulait absolument savoir la fonction du petit objet qui l'avait attiré. Elle resta immobiles un long moment avant de se racler la voix et prit la parole d'une voix douce et enfantine dans le grand brouhaha de la salle bombée.

"Ooooh Mais qu'elle est cet objet fantastique que vous tenez là!!!!! A quoi cela sert? Pouvez-vous me le dire, s'il vous plaît? Et puis je sais pas si je peux le dire mais cette boisson ne doit pas être très bonne pour vous, ça doit vous piquez la gorge atrocement, ça se voit! Vous devez être drôlement triste, je peux rester un moment avec vous?" Risqua-t-elle toujours le visage caché sous sa capuche encore mouillé.

[Sorry pour le retard.. J"ai eu un petit problème de connection internet Embarassed

]

Allumé, éteint. Eteint, allumé. Jour, nuit. Nuit, jour.

Opale s'amusait avec son téléphone portable. Elle attendait probablement un message ou un appel. Mais elle n'avait plus donné signe de vie à qui que se soit depuis plusieurs jours maintenant alors les chances qu'on l'appelle étaient vraiment minimes. Donc pour passer le temps, cette soirée lui paraissait vraiment longue, elle faisait coulisser l'écran de son petit objet high-tech en dépit du fait que la vendeuse l'eut prévenue sur la durée de vie très courte de ce genre de petite merveille. Elle s'en fichait pas mal après tout. Elle n'était même pas en mesure de réfléchir, son cerveau était beaucoup trop embrumé par le liquide ambré et au gout infâme qu'elle avalait depuis de longues heures maintenant.

La jeune femme leva lourdement le bras et commanda un énième verre. Le barman lui fit un reflexion du genre: Vous avez beaucoup trop mademoiselle. Mais l'Arnaith se contenta de hausser les épaules et lui demanda son verre une seconde fois. Soupirant, l'homme lui obeit et versa de l'alcool dans un verre propre. Pourquoi fallait il qu'il lui redonne un nouveau verre à chaque fois ? Il y en avait bien une dizaine devant elle maintenant. Cela lui donnait vraiment l'air d'une alcoolique notoire. Ce qui était faux, c'était bien la première fois qu'elle buvait autant.

Son moral ne volait pas bien haut et ça empirait de jour en jour. Opale leva le coude et avala l'alcool en grimaçant. Beark ! Ce liquide avait completement anesthésié sa langue et sa gorge laissant un gout immonde sur son passage. Elle reposa son verre et s'accouda au bar, manquant de sa casser la figure. La jeune femme frotta son visage de la paume de ses mains et les glissa dans ses cheveux humides. Elle fixait le vide, essayant de vider completement son esprit.

Elle ferma les yeux, ne pensant plus à rien. Soudain, une voix inconnue lui posa ce qui lui semblait être un million de questions. Et toutes en même temps en plus ! Et Opale était tellement sâoule qu'elle ne comprit rien du tout. Mais l'inconnue semblait s'interresser de prêt à son téléphone portable et l'Arnaith eut un demi-sourire.

"Ca ? C'est un... un téléphone... téléphone mobile. C'est pour.. pour garder... contact avec.. avec ses amis."

Elle avait le hoquet et parlait par saccades. Pathétique. Elle était vraiment pathétique. Elle se demandait bien ce qui dirait Catelyn si elle voyait dans cet état. Et Algol... Elle secoua violement la tête. Non, non. Il ne fallait pas qu'elle pense. Surtout ne pas penser.
La jeune demoiselle qui s'était assise à côté d'elle lui demandait si elle était pas triste. Opale eut un rire dépourvu de toute gaieté. Elle n'était pas triste, c'était pire que ça. Elle serait triste bien après, là elle avait plutôt l'impression de tomber, une impression de vide, de solitude.

"Triste ? Non, je crois que... que c'est pire encore... Reste, si ça te fait plaisir. Mais.. mais je ne pense.. pense pas être la meilleure... meilleure compagnie ce... ce soir."

Elle tourna enfin la tête vers l'inconnue. Pourquoi se cachait elle le visage comme ça ? En temps normal, Opale aurait cherché à comprendre. Mais ce soir, c'était different. Elle s'en fichait. L'Arnaith n'avait même pas prit la peine de se presenter, l'alcool lui ayant fait oublier les convenances.

Quelle soirée...