Last moments

" C'est la dur réalité de la vie !! "

L'humain avait prononcé ses paroles avec une telle froideur qu'il en aurait presque donné des frissons à Nask. Le jeune mâle n'était pas si naïf que ça... Il savait que la vie était dur... Chacun avait son lot, comme disait les plus optimiste. Mais être félin dans ce monde, n'était pas une vie... C'était plutôt une survie, dans le cas de la créature. En effet, il n'avait aucune attache réelle, aucun chez lui, et pas vraiment d'ami. Il menait une vie de vrai chat de gouttière... Voila à quoi était rendu une panthère noire! Enfin bon, il était encore en vie, c'était le principal semble-t-il... Le défaut des relations de Nask avec la vie était sa trop grande naïveté enfantine, trop d'illusion, qui, quand elles s'envolent font très mal.

Les sourcils froncé, son regard quitta la pauvre féline pour venir à la rencontre de celui du tueur. C'est à ce moment là que Nask remarqua pour la première fois que l'humain tenait une arme pointé sur lui. Avait il peur de Nask? Dans l'état dans lequel il se trouvait? Décidement, les humains étaient bien tous les mêmes, peureux jusqu'aux bouts. Une pointe de mépris vint s'installer dans le regard du félin à l'encontre de Arkanos, oserait il provoquer, alors que sa position était plus qu'inconfortable?

Inutile de le nier, Nask n'était pas au mieux de sa forme. Sa "blessure" à la patte le tirallait horriblement, envahissant peu à peu son corps, l'engourdissant... Si le félin ne faisait pas quelque chose, il allait perdre connaissance.

*J'ai une de ces veines moi...*

Regardant les bandages qu'il avait appliqué, le félin poussa un profond soupir. ça devenait agaçant à la fin, comme habitude. A croire que les humains l'aimaient pour ça... à croire que les humains l'aimaient, ce serait le pompom ça !

Serrant les dents, et appuyant sa tête contre l'arbre qui le soutenait, le félin se posait des questions sur les protagonistes de cette sordide histoire. Mais ces questions seraient à jamais sans réponse. Pourquoi tout ce cinéma? L'humain aurait très bien pu descendre les deux créatures, et s'en aller, mais non, il faut qu'il joue, qu'il discute avec elles. Nask ne voyait pas très bien où voulait en venir le tueur... Peut-être voulait il se forger une réputation... Pff, foutaises!

L'humain rangea son joujou qui'il avait maintenu vers Nask pendant un bon moment, aurait il compris que le félin était, malgré lui, impuissant? Un sourire moqueur illumina le visage en sueur du mâle. Et puis, un morceau de papier, assez long, sorti d'une poche de l'humain... Nask se doutait de ce que c'était, il perdit vite son sourire en voyant la longueur de cette liste noire. L'homme expliqua que il avait déjà tué 123 créatures dans Paris...

"Espèce de salop!" s'exclama Nask, furieux

Sa voix se perdit dans le bruit des feuillages qui dançait avec le vent, et celle du tueur reprit le dessus, presque sadique, il précisa que les noms suivit d'une tâche de sang étaient les noms des défunts... Jeu morbide pensa Nask.

Examinant avec attention la liste, le félin aperçu son nom... Comment était ce possible? Comment avait-il eut vent de son existance alors même que la Thianra l'avait ignorer pendant un bout de temps, et l'ignorait sans doute toujours... Puis ses yeux descendirent au fur et à mesure, le coeur serrer à chaque tâche de sang. Et... "Laïna"! Non! pas elle... Le félin réprima une nouvelle volée d'insanité à l'égard d'Arkanos. Serrant les dents, il fallait qu'il l'avertisse... Le problème était comment la retrouver? Enfin la vrai question était : comment se tirer d'ici sans trop de dommage? D'accord, l'être répugnant lui avait dis de filer, tant qu'il étais encoer temps... Mais Nask n'avait que trop peu confiance en la gente humaine, surtout après tout ce qu'il avait vu.

Cependant, il n'avait pas d'autre solution... Si il voulait espéré venger Thalie, et voir les humains payer pour leurs crimes, il devait dégarpir... La fuite ne lui plaisait vraiment pas... Regardant une dernière fois Thalie, il lui murmura :

"Je reviendrais... Tu seras venger, je te le promet!"

Puis regardant Arkanos, il prit un regard froid et méprisant.

"Saches qu'un jour tu payeras tes actes... Et ce jour là, je serais là..."

Après ces politesses, le félin se leva tant bien que mal, et s'évanouit sous l'ombre de l'astre solaire, laissant l'histoire funeste se clore sans lui...



[H.S : Toutes mes excuses pour le temps de réponse... Une vie à problème trop encombrante. Et je m'excuse pour la qualité, je m'aperçoit que j'ai perdu gros sur mon écriture... T_T]

" Je ne me berce pas d'illusions"

La réplique cingla dans l'air. Thalie planta son regard dans celui d'Araknos, et le défia. S'il savait... depuis son entrée en service, la lynx était au courant qu'elle jouait avec le feu, son métier était ainsi. Elle savait qu'elle était en première ligne, l'éclaireuse qu'on envoit, celle qui en cas de soucis, est obligatoirement supprimée. Cette fois, la lynx n'avait pas trouvé plus fort qu'elle, de toute façon, ce combat n'était pas égal: Araknos utilisait des armes à feux, Thalie était formée au combat en corps à corps ou avec des armes blanches. De même Araknos était en meilleur état, du moins il en avait l'air, alors qu'elle n'était plus qu'une ombre. Non, elle n'avait pas trouvé plus fort qu'elle, elle avait juste perdu espoir.

Ah, l'espoir... cette chose qui permet de faire l'impossible; cette infime part de lumière dans l'obscurité; cette pensée à laquelle on s'accroche... L'espoir, cette idiotie qui aveugle et dont l'attente fait mourir à petit feu.
C'était cette imbécilité qui avait finalement décidé d'abandonner la jeune créature. Elle n'espérait plus voir renaître la Thianra, elle ne croyait plus en le fait que les créatures pourraient un jour vivre tranquillement… Mais surtout, l’espionne avait perdu espoir en l’avenir, il n’y en aurait pas, ou du moins si l’hypothèse d’un était possible, elle ne serait pas là pour le voir.

* Tiens c’est vrai… je vais mourir.*

L’imminence de la chose venait juste de la frapper, mais dans son effrontement habituelle, l’espionne la repoussait jusqu’à ces extrêmes limites. C’était comparable au jeu d’un homme prisonnier d’une salle dont l’un des murs avance au fur et à mesure pour l’écraser… L’humain recule jusqu’à être complètement acculé, mais pendant qu’il marche en arrière, il pense toujours qu’il y aura une échappatoire possible… Que le mur cessera d’avancer, ou que le rempart derrière lui disparaîtra.. Ou quelque chose comme ceci. Là encore il y a de l’espoir, un espoir un peu irréel, une utopie… Teinté d’amertume, mais persistant tout de même.
Thalie n’avait que 20 ans, elle les avait, d’ailleurs, eut il y a peu de temps. La jeune espionne, précoce dans son métier, serait également précoce à sa mort.

* Drôle de moment pour faire de l’humour noir…*

La jeune fille tenta d’amorcer un mouvement afin de se relever, mais sa jambe lui refusa tout contrôle, et sa tentative ne put aboutir. Elle ne supportait pas d’être réduite ainsi, elle qui avait l’habitude d’être debout pour tenir tête à ses adversaires… Cela lui rappelait son premier combat, à cause de fautes dues à la non expérience, la jeune fille s’était retrouvée en mauvaise posture, forcée d’être agenouillée au sol, un bras fracturé. Elle ne se souvenait plus comment elle avait réussit à s’en sortir… Toujours était-il qu’à présent, elle se trouvait globalement dans la même situation.
Elle continuait de soutenir le regard de l’homme. A ses côtés, Sharkan recula d’un pas. C’était tout, il n’avait pas bougé plus et n’avait pas l’intention de le faire, de toute façon, il savait qu’à présent, il était trop tard pour sauver Thalie…

« Alors Araknos, à quelle sauce as-tu décidé d’en finir ? Lentement parce que tu veux me voir souffrir ? Ou rapidement parce que tu ne veux pas gâcher de balle pour une créature, en tant qu’humain ? »

Ses yeux brillaient, un mélange étrange entre un feu alimenter par l’ironie, et un autre par la mélancolie… Des souvenirs de sa rencontre avec Silue et le tireur revenaient à son esprit…

[ hj: non, ne t'inquiète pas, j'ai un peu de mal à suivre à cause de mes neurones embrouillés, mais c'est toujours un plaisir de te lire ^^ Par contre j'suis désolée, j'ai pas été très inspirée sur le coup...]

Thalie écouta, de toute façon elle n'avait rien d'autre à faire. Elle laissa Araknos parler, dire tout ce qu'il voulait. Son monologue sur la mort ressemblait à une leçon de morale... S'en était une en quelques sortes, mais la lynx ne s'amusa pas à en relever les arguments et préparer une tirade pour la contrer. Mais dans ce monologue une chose ne passa pas, le fait que ce soit les créatures qui ait fait sauter l'école. Elle était convaincu du contraire, malgré les dires, malgré les accusations... Cependant, elle ne dit rien. Cela ne servirait pas, et de plus cela lui ferait gaspiller son énergie pour une cause perdue. Dans cette société, n'importe quelle faute était mise sur les marginaux, alors le pire des crimes ne pouvaient qu'être perpétré par les pires êtrees vivants au monde... Triste logique, mais la race humaine a l'habitude de se laver les mains.
La signature de son arrêt de mort... La lynx se sentait brusquement étrangère à tout cela. L'envie soudaine de ressentir une dernière fois la douceur d'un baiser dans ce monde sans pitié l'avait étreinte. Transite de froid, elle ne souhaitait qu'un peu de châleur avant de mourir; rongé par la douleur de ses blessures, elle n'aspirait qu'à un peu de douceur avant de disparaître. La jeune créature avait en partie quitté le moment présent. Bien qu'une part d'elle même y était toujours, l'autre délirait et se prenait à souhaiter des choses presqu'iréalisables.

Un sourire charmant étira ses lèvres à l'évoquation d'une existence au delà de la mort.

" Dans ce cas je t'attendrais, Arak' "

Ses yeux noirs fixèrent ceux azurs du tireur. D'habitude, les émotions n'y passaient pas, bânis de ces abysses par leur propriétaire. Mais pendant un infime instant, les obscurs abîmes laissèrent passer quelques étoiles. Je ne détaillerais pas la nature de ces étoiles, une créature me l'empècherait et je respecterais sa volonté. Mais quiconque la connaissait un minimum saurait déchiffrer ces étranges lueurs.

Elle attendrait le tueur, du moins sa conscience; mais pour le moment elle attendait sa mort... Elle l'attendait sans la désirer, le nombre de fois qu'elle l'avait froler lui en avait donné une petite idée... Alors elle attendait patiemment.

* Fusil ou flingue ?*

La façon dont elle allait mourir ne l'intéressait pas spécialement, mais la créature s'obligeait à s'occuper les pensées pour ne pas penser à la douleur qui lui rongeait la chair. Ainsi, elle alternait entre les questions sans aucun intérêt, et les réflexions à l'humour macabre.

* J'ai 20 ans et je vais mourir... *

Et à nouveau ces envies de douceur qui la reprenait...

* Thalie tu es stupide *

Le regard de l'espionne tomba sur le flingue du tireur. Dans quelques minutes, elle sentirait sa morsure, puis la mort s'en suivrait. Bientôt elle ne serait plus qu'un vague souvenir sur cette Terre, et puis le monde l'oubliera rapidement. La vie était ainsi, on naît, on vit, on rêve, on souffre, puis l'on meur et on est oublié. Une spirale infernale, dont certain se sortent plus rapidement que d'autres... Volontairement ou pas.
Mais est-ce que ce qui se passait en ce moment était volontaire ou non ? D'une part on pouvait considérer cela comme un suicide, en quelques sortes oui. Thalie "s'offrait" à son tueur, par défaut d'envie de continuer sur ce chemin tortueux. D'une autre part, Araknos ayant décidé qu'il la tuerait, il avait profité de ce matin où la jeune créature s'attendait à sa condamnation pour en finir.

La question de son faucheur fit lever la tête à la jeune fille. Elle n'y croyait pas, il lui accordait une dernière volontée ? Pour une surprise c'était une surprise. Dans sa tête, une symphonie de chose se jouait, tout s'alternait, bougeait et changeait. La timidité qui l'enveloppait dans son cocon si confortable commençait à s'effilocher. L'envie et l'audace se mêlaient, créant un cocktail au goût inconnu à la jeune créature. Elle découvrait l'ambition de faire quelque chose, elle apprenait à vouloir une chose pour elle et à tout mettre en oeuvre pour l'avoir. Certes elle savait le faire... professionnellement parlant, mais personnellement, Thalie ne s'était que rarement, voir très exceptionnellement autorisé cela.
Ses yeux brillants de douleur se fixèrent dans ceux d'Araknos une fois de plus. Elle sonda ces yeux, clairs et limpides.
Oui elle avait une dernière requète... Mais est-ce que la créature si timide arriverait à la formuler ?

* C'est ta dernière heure... *

La lynx retournait la question dans sa tête, demander ou ne pas demander ? Après tout, elle avait bien le droit, ce serait un peu le baiser de la mort... de sa mort. Elle pouvait s'offrir une petite douceur pour la fin des temps...

" Oui... Approche." dit-elle doucement.

Elle sourit à nouveau, un sourire de condamnée. Elle aurait aimé tendre la main vers le tueur pour l'inviter et lui montrer qu'il ne craignait rien, mais les forces lui manquaient à ce moment.

Dans son dos, Sharkan bondit dans les arbres. Il ne voulait pas assister à l'exécution.

Thalie regarda l'homme s'approcher d'elle. Le fait qu'il se mette à sa hauteur la fit sourire. Elle l'avait rarement vu faire, et fut touché par ce geste.
La petite lynx se sentait ridiculement minuscule à côté de cet homme si grand et massif. Elle, frêle et usée par l'existence, et lui, carrure imposante et encore plein d'une vitalité indispensable; créaient un étrange contraste dans le matin levant.

La question de l'humain fit naître en ses yeux de petites étincelles mutines... qui disparurent bien vite, éteintent par la faiblesse qui se déversait à torrent dans le corps déchiré de l'espionne.

" Tu verras..." murmura-t-elle

Elle fixa un instant le tueur, son coeur battait un peu fort, et elle tremblait légèrement... Mais qu'est ce qui en était la cause ? La perspective de ce qu'elle allait faire? Le mélange détonnant d'adrénaline, d'appréhension, d'envie et d'impuissance face à la situation, qui se déversait dans ses veines ? Ou bien toute l'hémoglobione qu'elle avait perdu depuis tout à l'heure ? Etait-ce son esprit qui la faisait tembler, ou son corps qui manifestait sa fin imminente, et sa pénurie criante en globules rouges et autres ?
Thalie rassembla ses forces, et dans un violent effort, parvint à se redresser un minimum. Elle fixa un moment encore le snipper. Son geste ressemblait à celui de temps de personne qui rêvent d’embrasser la Faucheuse pour en finir une fois pour toute. C’était une sorte de Death Kiss, après, surviendrait la mort. Cela parraissait d’un romantisme fou, une fois de plus Eros et Thanatos réunit ; l’Amour et la Mort ces deux inséparables notions que l’Antiquité grecque s’était plue à réunir… Embrasser la Mort, que l’espionne avait longuement cotoyé ces dernières années, sans pour autant la rejoindre lorsqu’elle l’appelait, semblait à la créature comme une preuve de son attachement envers cette dernière…
Oui mais voilà, Araknos n’était pas la Mort… il la lui apportait simplement. Qu’à cela ne tienne, la lynx ne pouvait reculer maintenant, il était trop tard. Bien entendu Thalie pourrait penser naïvement que le tireur d’élite ‘transmettrait’ à la grande Faucheuse… mais cela ne s’inscrivait pas dans son mode de pensée. Malgré son jeune âge, elle avait presqu’entièrement perdu la notion de ce qu’on appelle la naïveté. L’insouciance ne faisait plus partie de ses cordes non plus, s’étant envolée en même temps que ses premiers contrats se réalisaient et que les gèneurs tombaient au sol, transpersés par une dague ou un assortiment de griffes bien acérée.

Se penchant sur le visage de l’homme, elle l’embrassa tendrement.