Nom : Hedberg.
Prénom : Cutter.
Surnom : RAS.
Âge : 29 ans.
Histoire : Y’a des gens, comme ça. Ils naissent perdus, comme d’autres naissent en louchant, ou avec un pied bot. Cutter, lui, il est encore pire que ça ; il est dans le noir total.
A cette époque, il ne s’appelait pas Cutter, et il ne tient pas vraiment à se souvenir de son prénom. Il avait 6 ans, savait déjà lire parce que sa sœur aînée avait été précoce, donc lui aussi logiquement. Et il avait tenté pour la première fois de se suicider par défenestration, heureusement arrêté par sa mère avant l’impact 4 étages plus bas. Elle lui avait bien expliqué qu’il pouvait se faire mal, puis l’avait grondé sévèrement quand il avait recommencé quelques semaines plus tard. La troisième fois, elle avait été consulter un psychiatre spécialisé pour les enfants, et le verdict était tombé, clair et faisant froid dans le dos.
- « Votre enfant est un hyperactif dépressif. Il faut le soigner, il ne peut pas s’en sortir tout seul. »
Elle avait soupiré, avait fusillé du regard le petit garçon blond posté à la fenêtre, qui regardait dehors avec envie.
- « Ca ne se soigne pas avec des médicaments, par hasard ? »
Le médecin soupira, et essaya de la convaincre. Il abandonna son argumentation une demi-heure plus tard en se rendant compte que la femme qui lui faisait face n’était pas du tout du genre à avoir tort, et prescrivit au gamin des calmants et des euphorisants. Ca ne le soignerait pas, mais au moins ça masquerait le tout… A partir de ce moment, le petit garçon fut un véritable modèle, toutes ses envies et ses pulsions matées par les calmants qu’il prenait en dose massive. Ses professeurs particuliers furent toujours admiratifs du calme et de la maturité dont faisait preuve leur élève, sans savoir que ce n’était pas grâce à sa bonne éducation. Elsa, sa sœur aînée de 3 ans, était tout l’inverse du gamin : rebellée, violente et échappant à tout contrôle. Elle ne fit aucun cadeau à ses parents avec l’adolescence : elle criait, se rebellait, sortait avec des garçons plus que douteux. Les parents essayaient bien de prendre à parti son jeune frère pour qu’il essaie aussi de la raisonner, mais lui n’en voyait pas l’intérêt, et préférait sagement compter ses cachets et pilules, puisque leur nombre était important et qu’il ne fallait surtout pas le dépasser.
Il augmenta pourtant de son propre chef les doses quand son père décéda étrangement. Oh il entendait bien ce que disait les voisins, tiens, leur mère – Elizabeth – qui aurait bien assassiné son mari pour avoir l’argent de l’assurance-vie… Heureusement, les cachets blancs étaient forts pour rendre tout flou autour de lui… Il fit quelques overdoses après la mort de son géniteur, puis consentit à ne prendre que les dosages prescrits après qu’on lui ait expliqué maintes et maintes fois le danger qu’il y avait à trop consommer de ces médicaments. Elsa accusa ouvertement leur mère d’avoir empoisonné son mari, et partit vivre avec son copain du moment, un dealer, après avoir claqué la porte. Il termina ses années de lycée dans le flou le plus total, accroché à la seule certitude qu’il ne fallait pas oublier de prendre ses médicaments. Sa majorité une fois atteinte, il put partir de la maison, et ce départ était le bienvenu : les drogues qu’il absorbait ne suffisait pas à masquer la mésentente qu’il y avait entre sa mère et lui. Elle avait pris une créature guépard femelle pour l’aider aux tâches de la maison, et il s’avéra très vite qu’il ne supportait pas les créatures, et principalement celle-là.
Il vécut alors quelques années, seul, suivant des cours d’une école militaire – qui eut le mérite de le muscler et de réduire les doses des médicaments dans sa vie, seule fois où il le fit. Les relations avec sa mère devenant de plus en plus orageuses, il se détacha complètement d’elle, et se pensait enfin débarrassé de sa famille. Dans sa vision déformée et noircie, une vie heureuse ne pouvait être envisagée que sans famille dans les parages. Elsa choisit ce moment pour réapparaître dans la vie de son jeune frère, et de manière retentissante : son copain s’était fait tuer dans une sombre histoire de règlements de compte, et elle était revenue vers son frère. Celui-ci, compatissant, voulut bien l’accueillir un moment, en précisant qu’elle devait vite se débrouiller par elle-même. Il fut vite clair qu’elle ne se débrouillerait pas toute seule : Elsa avait subi un grand choc psychologique et vivait en dehors de la réalité, et de jour en jour la situation se dégradait. Il ne savait pas trop comment réagir, et la garda chez lui jusqu’à ce qu’elle le prenne pour son défunt petit ami. Il contre-attaqua de manière extrêmement violente, et s’enferma dans sa rancœur et sa tendance naturelle à la dépression profonde – malgré les euphorisants qu’il consommait toujours. Sa sœur fut tuée par une créature cette nuit-là, et il eut le culot de se dire que ce n’était pas une grande perte.
Ses études terminées, il ne voyait pas trop dans quelle direction aller. La Thianra venait d’être recomposée, des créatures qui tentaient de lutter toutes ensembles contre la domination des humains… Intéressant, il faut bien que tout le monde s’amuse. Les doses d’euphorisants étaient manifestement trop allégées à cette époque-là, ou son corps avait fini par s’y habituer, parce qu’il refit une tentative de suicide – et se loupa encore cette fois-là. On lui confia de nouveaux médicaments, plus fort, et il entendit parler du recrutement de nouveaux Arnaiths.
Il pleut.
Et il fait tout noir.
Mais il pleut toujours.
Et méchant.
Te dis pas.
Demandons des individus sans obligation familiale. Sœur tuée par une créature. Reine mère araignée encore en vie ? Sérum.
Ok. On inspire, on expire. Encore. Encore. Encore. Allez, c’est parti…
Elizabeth,
Je suis désolé mais…
Je n’suis pas doué pour ce genre de lettres.
Bref.
Au revoir.
N’essaie pas de me chercher.
Merci pour tout… ( Ou pas. )
S.
Et puis, quoi, ça lui faisait une perspective d’avenir.
Description physique : Ses yeux sont verts, à la coloration largement diluée dans des pupilles étroites, frangées de cils courts et clairs, qui ne protègent que peu son regard. Il a toujours une expression floue, bizarre, tranquillement euthanasiée, très franche malgré son manque de vitalité, rendue plus menaçante à cause du sang qui injecte ses yeux en permanence. Les traits de son visage sont racés et fins, et confirme l’idée de calme, voire d’apathie que donne le regard. Ses cheveux blonds foncés sont coupés courts, en mèches ordonnées. Ses lèvres minces semblent moulées sur une expression un peu boudeuse, un peu dubitative, mais toujours très formelle : même ses sourires sont boudeurs. L’ensemble du visage donne l’impression d’une tranquillité peu naturelle, forcée et artificielle, ainsi qu’une certaine froideur.
Son corps semble taillé pour la course rapide, les efforts violents et fracturés dans le temps, ce qu’il était alors qu’il n’était qu’un humain banal. Depuis l’injection du sérum M, sans perdre ses caractères fins et effilés, Cutter s’est largement endurci et est doté d’une force nerveuse peu commune qui se devine subtilement dans la tension des muscles dessinés sous la peau pâle. Cutter est un mètre quatre-vingts de force dopée par le sérum, réunie en une stature digne d’un sauteur à la perche : un cou mince et délié, des épaules peut-être pas assez larges pour un tank, des bras aux biceps développés mais pas trop apparents, des mains aux veines toujours saillantes et à la poigne infernale, un torse à la taille bien prise, de longues jambes élancées et des chevilles un peu trop fragiles. C’est à cause de nombreux antécédents d’entorses et de fractures qu’il a les chevilles bandées dès qu’il doit les solliciter. Son corps est également parcouru de nombreuses cicatrices, dont les plus importantes se situe sur la jambe droite – une grande trace de brûlure – et à la main gauche – qui a failli terminer coupée en deux suite à coup de griffe d’une créature acculée. Il a eu également les hanches et les épaules démises quelques fois, le sérum compensant les défauts de ses os, mais sa vitesse en est réduite quand même. Par contre, sa main gauche n’est plus bonne qu’à tirer au flingue pour faire peur – sa précision étant irrémédiablement réduite.
Il a la ( mauvaise ? ) manie de se caresser le ventre quand il est stressé ou dans une situation qu’il ne maîtrise pas, ce n’est absolument pas une habitude à visée sensuelle, c’est une manière de se rassurer tout seul. Malgré cette habitude, il donne souvent l’impression d’être quelqu’un de très sûr de lui, de calme et d’équilibré.
Sa voix a pour principale caractéristique d’être traînante, langoureuse, aux consonnes soufflées, léchées, enroulées, et au ton chaud quoique ne variant pas beaucoup d’une légère ironie. Il ne choisit pas ses mots pour parler, laissant libre cours à ses pensées immédiates. Il peut, à l’inverse, observer quelqu’un pendant un long moment, de ses yeux fixes d’oiseau de proie ou de charognard.
Description mentale : Deux caractéristiques principales et pathologiques sont comprises dans son caractère : il est hyperactif et dépressif chronique depuis son plus jeune âge. Comme dit précédemment, ces deux caractères piliers de Cutter sont effacés à coups de lourdes doses de médicaments : il traverse sa vie comme englobé dans du coton doux sous l’emprise d’euphorisants et de calmants en permanence. Personne ne l’a connu autrement que comme ça, et il y a très peu de chances qu’il oublie ses prises journalières puisqu’il a développé avec le temps une addiction assez forte à ces cachets et comprimés. C’est donc un jeune homme extrêmement calme, mais au pessimisme à peine voilé.
Il est assez cynique dans les rares réflexions qu’il fait, et dégage une présence neutre et comme cotonneuse. Quoique ses ressentis soient très réduits à cause de son traitement, on peut affirmer que Cutter est quelqu’un d’angoissé et de nerveux, même s’il le cache derrière une façade de marbre, des traits immobiles et des yeux assurés. Il évite au maximum de réfléchir sur lui-même, tâchant d’avoir toujours quelque chose à s’occuper. L’injection du sérum a encore un peu plus étouffé ses pulsions et ses instincts, déjà bridés par un entraînement draconien et les autres médicaments.
Affirmer que Cutter est un homme à la personnalité étouffée et éteinte serait pourtant un mensonge : sous la couverture de plomb artificielle des médicaments et du sérum, les ombres de l’hyperactivité et de la dépression ne sont jamais très loin, et parfaitement compréhensibles par quelqu’un d’un peu sensible. Croire que ces deux dernières sont la faiblesse du M, ce serait une erreur : c’est de là qu’il tire une grande partie de sa force, de son implacabilité, et c’est grâce à ça qu’il est devenu M. Il n’est pas persuadé d’avoir raison, il ne veut pas que les créatures soient éliminées, et il ne croit pas qu’elles mettent l’humanité en danger. Son credo, c’est juste « chacun ses emmerdes ». Ils ont pas demandé à naître en tant que créature ? Lui n’a rien demandé non plus, merci pour lui. Pas de quartiers, et les moutons seront bien gardés…
Talents particuliers : Cutter, comme tout bon Arnaith, maîtrise les armes à feu à la perfection – de la main droite en tous cas, la main gauche étant handicapée par une profonde ancienne blessure. Et comme il est de la section M, il est particulièrement redoutable en corps à corps, comptant surtout sur sa force de frappe et une certaine connaissance des points douloureux pour neutraliser son adversaire avant d’être KO. Il a aussi une certaine propension à connaître un nombre impressionnants de proverbes à la con, de blagues sexistes, homophobes, racistes et anti-créatures ( il a été militaire quoi ) et à les sortir au « bon moment ».
Maître de : Personne.
Créature que votre perso désire : Personne.
Autres : Il a une notion du temps qui passe très personnelle, se nourrit exclusivement de plats tout prêts, et la seule décoration apportée chez lui, c’est sa brosse à dents dans la salle de bain.