Le long du fleuve

Il était environ 2 heures du matin lorsque Lalena daigna sortir de l'immeuble qui l'abritait depuis quelques heures. Elle portait un sac noir avec elle et se dirigeait nonchalamment vers les quais de Seine.
Une fois arrivée à destination, elle se balada quelques mètres sur les pavés sales et balança avec énergie le petit sac dans le fleuve : cet endroit était le meilleur pour abandonner un cadavre! car effectivement c'était ce que contenait le petit sac : un corps entièrement démembré !

Le type qui lui avait demander ce service était un homme extrêmement riche et puissant, il lui avait demander de tuer son ancienne amante , une créature féline qui avait eu le malheur de tomber enceinte de lui. Cette pauvre fille ne s'était doutée de rien...Quel monstre aurait pu attaquer une femme enceinte après tout?
L'homme en question avait demander à ce qu'elle ne souffre pas trop mais qu'on ne retrouve jamais son corps. Lalena était donc rentrée chez elle se faisant passer pour une commerciale puis elle l'avait calmement décapiter à l'aide d'une grande lame...Elle avait ensuite démembrer le corps articulation par articulation, c'est ce qui lui avait prit le plus de temps en fait puis elle avait méticuleusement nettoyer l'appartement avant de sortir jeter le cadavre méconnaissable.

Une fois cela fait, elle regarda dans son petit carnet et barra un nom puis elle porta une cigarette à sa bouche et l'alluma avant de fourrer les mains dans les poches de son pantalon.
La jeune femme avait une allure très étrange : ses longs cheveux noirs détachés lui arrivaient jusqu'au fesses, se soulevant au moindre coup de vent, son costume noir laissait paraitre des taches plus sombres et ses chaussures à talons claquaient sur les pavés. Son visage d'une pâleur maladive contrastait avec tout le reste de son corps y comprit ses grands yeux bleus à la lueur étrange, démente.

Elle regarda sa montre après avoir tirer une latte sur sa cigarette. Qu'allait elle bien pouvoir faire? Elle n'avait pas envie de rentrer chez elle , elle aurait bien aimer continuer sa tournée macabre seulement elle n'avait pas les outils qu'il fallait dans son sac pour la prochaine victime car on lui avait demander des tortures bien spécifiques pour le prochain de la liste...Lalena était très méticuleuse , elle tuait selon l'envie du client et rien d'autre, la moindre petite erreur pouvant lui couter sa carrière.

Tant pis, elle ferait ça demain, pour l'instant elle allait se balader un peu dans Paris...elle 'avait pas souvent l'occasion de faire ça.
Alors qu'elle marchait, elle approcha sa main de son nez, il y avait une bague sur son doigt, elle l'ouvrit et approcha celle ci de son nez. Snif, snif...deux reniflement et elle s'était repoudrée. Elle referma la bague, ouvrant des yeux ronds qui étaient devenus d'un bleu clair presque translucide...Elle se sentait puissante, légère;..heureuse presque...

[Je peux? sinon j'efface ^^]

Cela faisait maintenant plusieurs jours que Cornelulus était libre. Bizarrement il n’eut pas besoin d’en découdre, comme ci son évasion était passé inaperçue. Les Arnaith avaient surement trop à faire avec les créatures pour s’intéresser à un mioche comme lui.
Il était retourné dans son ancienne maison, qu’il trouva dans le même état qu’à son départ, sauf qu’elle était peut être encore plus poussiéreuse. Il ne trouva aucun garde à l’entrée, ni même dans l’unique pièce à vivre. Il avait récupéré des affaires en vitesse et avait quitté les lieux comme ci ça n’avait jamais été chez lui.

Il errait maintenant dans la ville. Pour l’instant il n’avait pas de plan. Il avait décidé de se faire le plus discret possible en attendant d’agir. Il dormait dans des abris de fortune, côtoyant les SDF qui ne manquaient pas. Il restait toute la journée caché dans des immeubles abandonnés ou sur les toits et attendait la nuit pour enfin se dégourdir les jambes, manger et chasser si l’occasion se présentait.

Cette nuit là, il s’était retrouvé à marcher le long des quais de la seine. Tout en continuant son chemin il observait l’eau obscure, qu’il savait polluée depuis bien longtemps. Il se rappela que le gardien de nuit lui avait expliqué, que de ces eaux troubles on avait su faire émerger une nouvelle puissance. Des truites transgéniques avaient permis de créer une nouvelle race de monstres… Il fallait bien le dire, tout ce que la science sait créer s’avère être monstrueux à la longue. Le jeune homme n’avait pas encore eu la chance de rencontrer un de ces M comme ils étaient appelés. Il savait pourtant que s’il venait à en croiser un, le duel serait inévitable. Le garçon ne pouvait s’imaginer qu’une race supérieure était née, il fallait qu’il se prouve qu’il était bien plus fort que ses rats de laboratoire. Il faudrait qu’il se le prouve avant d’essayer de LE retrouver…

On ne voyait pas à cinq mètre tellement l’obscurité était oppressante. La lune semblait avoir disparue derrière un épais voile noir. Quand on ne voit pas, le danger est omniprésent, surtout pour les humains qui ne peuvent se fier totalement à leurs autres sens. L’espèce humaine reste une espèce essentiellement visuelle, ce qui la rend vulnérable la nuit. Pourtant, le jeune homme ne s’inquiétait pas, il avait appris à se servir de son ouïe et de son odorat, même si ceux-ci restaient bien moins efficaces que ceux des créatures.

Habillé d’une veste en cuir noire et d’un pantalon de velours noir qu’il avait récupéré chez lui, il était très peu visible. Seuls ses cheveux carmin semblaient se détacher de l’obscurité. Après quelques minutes de marches il décida de s’arrêter sur un banc. Il sortit une cigarette et laissa son esprit vagabonder quelques temps. Le jeune homme s’était assagi en prison, son besoin naturel de tuer s’était amenuisé et il pouvait se passer plusieurs jours avant que ses pulsions ne l’envahissent. Il avait longtemps réfléchis et sa forte conviction, qui lui fit dire pendant de nombreuses années que les Humains étaient supérieures aux créatures, s’étaient peu à peu ébranlée. Il croyait toujours en la raison du plus fort, mais si cette force supérieure n’appartenait pas au clan des Arnaith ?
Il devait en avoir le cœur net. Il fallait qu’il s’arrange pour faire se rencontrer Catelyn et Algol, mais la tâche n’allait pas être simple. Il n’y arriverait pas seul…

Un bruit le tira de ses pensées. Quelque chose ou quelqu’un venait d’être jeté à l’eau. Le bruit s’accompagna du claquement caractéristique d’une paire de talon sur les pavés. A en croire ce même claquement, quelqu’un approchait dans la direction de l’adolescent. Il était dangereux de se promener seul à cette heure ci, Cornelulus savait que tous ceux qui osaient sortir la nuit étaient dignes d’intérêt. Il ne bougea donc pas.
Quand la fine silhouette fut assez proche il se leva, jeta sa cigarette et s’adressa à elle de façon nonchalante.

« Belle soirée pour se promener dans Paris n’est ce pas ? »

Quelque chose le frappa, celui ou celle qui se trouvait près de lui dégageait une forte odeur de sang. Cornelulus sourit. Il aimait beaucoup ça.

« Arnaith ou Thianra ? »

[ Nan nan t'inquiète tu es le bienvenu :]

Lalena était le genre de personne qui avait un profond mépris pour la race humaine ou tout être intelligent d'ailleurs si bien qu'elle n'abordait jamais personne et se montrait particulièrement désagréable avec quiquonque venait la déranger dans sa solitude. Pour elle, chaque personne était un bout de viande qu'elle devait potentiellement abattre, rien de plus rien de moins c'est pourquoi elle n'accorda pas un seul regard à ce qu'elle prenait pour un clochard sur un banc.
De toutes façons ses pensées étaient ailleurs, elle planait pas mal...Il faut dire qu'avec une vie pareille, si elle ne s'était pas encore suicidée c'était bien parce qu'elle avait un échappatoire : la drogue. C'est fou ce qu'une petite dose pouvait faire supporter toute la misère du monde et la rendre complètement futile.

Son regard était perdu dans les eaux profondes, elle fumait tranquillement tout en réfléchissant à de nombreuses idées qui lui parcouraient la tête notamment la façon dont elle allait achever le prochaine nom de sa liste.
Elle fut surprise lorsque le clodo commença à lui parler...Il avait une voix de jeune homme. Elle son regard bleu glacé vers lui puis à gauche, à droite pour voir si il lui parlait bien à elle...Instinctivement, elle posa une main dans son sac à main touchant du bout des doigts un scalpel affuté qui lui avait servit pour la découpe précise de certains membres juste quelques temps auparavant.

Elle ne répondit pas à sa question, se contentant de le dévisager d'une façon fort étrange. Elle le regarda de bas en haut durant un moment continuant à fumer sa cigarette. Il lui posa une autre question mais elle ne répondit pas tout de suite, sortant son petit carnet de sa poche pour vérifier si ce individu était sur sa liste...Il y avait à côté de chaque nom une photo et celle du jeune homme n'y figurait pas...dommage, elle n'aurait pas cracher sur de nouvelles effusions de sang. Elle rangea le carnet dans sa poche et un sourire moqueur se dessina sur le joli visage de Lalena, comment pouvait on la confondre avec un quelquonque clan? Elle n'avait jamais accepter d'appartenir à une idéologie, de se parquer comme un vulgaire mouton dans une vision étroite... Son seule maitre c'était elle et elle seule. Elle avait presque envie de lui cracher au visage pour une telle question mais ce n'était pas utile...Ce n'était qu'un adolescent et puis il était intriguant c'est pourquoi elle n'était pas partie. Elle parla d'une voix froide et sèche :

"Crois tu vraiment que je sois assez stupide pour suivre une bande d'ahuri en mal de sensations?"

les gamins étaient vraiment rigolos, en pleine période de rébellion, ils étaient presque attendrissants par leur volonté de se détacher de la masse...mais quel qu'il soit Lalena méprisait chaque individu que pouvait porter cette terre.

L’inconnue était maintenant suffisamment proche pour être correctement distinguée. C’était une femme, plutôt belle, assez athlétique. Son regard d’un bleu profond et intense aurait été subjuguant s’il n’avait pas été perdu dans le vide. Elle semblait être à des années lumière de là. Présente physiquement mais incontestablement absente mentalement. Cornelulus le devina à la démarche de la jeune femme et à son regard flou. Il avait connut un grand nombre de drogué et les signes ne trompaient pas.

Le jeune homme eut un mouvement de recul imperceptible quand il la vit poser une main dans son sac. Il sortit alors les mains de ses poches, prêt à intervenir au moindre signe d’agressivité.
La jeune femme ne semblait pas disposée à répondre à ses questions. Elle le considéra de bas en haut, le dévisageant à moitié. Puis après avoir consulté un petit carnet elle se décida enfin à répondre.

"Crois tu vraiment que je sois assez stupide pour suivre une bande d'ahuri en mal de sensations?"

Il ignora le ton sarcastique.
Elle n’était donc qu’une civile. Etait-ce la drogue qui l’amenait à sortir en pleine nuit ? Ne se rendait elle pas compte des risques qu’elle encourait à se promener seule à une heure pareille ?
Pourtant quelque chose n’allait pas, cette odeur de sang… Elle ne faisait pas parti des Arnaith ni de la Thianra mais quelque chose faisait dire au garçon qu’elle n’était pas fragile.
Elle avait tué récemment, il en aurait mis sa main au feu. Il connaissait peut de civils capables de tuer, ce qui piqua sa curiosité.
Il ralluma une cigarette. Il était de plus en plus intrigué par cette humaine. N’aimant pas tourner autour du pot il lui posa la question.

Quelle sorte de personne peut se promener seule à une heure pareille par les temps qui courent ? Surtout avec cette odeur de sang sur vous… Et dites-moi, qu’avez-vous jeté à l’eau ? Ca a fait beaucoup de bruit, je doute que ce soit un caillou.

Le jeune homme n’avait pas de temps à perdre. Il était intrigué mais pas patient. Il lui fallait des réponses. S’il s’avérait qu’elle n’était pas digne d’intérêt il n’hésiterait pas à l’éliminer ; un peu de sport ne lui ferait pas de mal. Il mit une main dans sa veste et agrippa le manche de son couteau de chasse.

Lalena tira une nouvelle latte sur sa cigarette puis la laissa tomber par terre, écrasant le mégot de son talon. Elle considéra à nouveau l'adolescent du regard et afficha un petit rictus amusé. Ce garçon était l'animation de la soirée qu'elle attendait : deux minutes avant, elle se disait qu'elle n'avait pas la moindre envie d'aller se coucher et voilà ce qu'il lui fallait. Seulement elle ignorait encore si celui là finirait sous les coups de son scalpel , ce n'était pas dans ses habitudes d'aller attaquer quelqu'un qui n'était pas sur sa liste mais si ce gamin était un petit voyou de bas étage qui espérait l'agresser, il serait bien servit.
Fort heureusement , le jeune homme ne semblait pas être de ce genre là, ou du moins il semblait avoir plus de cerveau.

Sa main gauche était toujours fourrée dans son sac à main ou elle cherchait du bout des doigt la lame approprié à ce corps d'adolescent...elle n'écartait pas la possibilité qu'elle se trouve dans l'obligation de le découper en rondelles ou simplement de lui amputer un membres.
Lalena avait dans son sac à main miracle une multitudes d'objets tranchants avec des lames de toutes tailles et de toutes formes...C'était une professionnelle après tout et elle emportait toujours sur elle le minimum vital pour un crime parfait. Il y avait aussi dans son sac quelques seringues et deux ou trois fioles de poisons...Elle était parée contre tout incident.

Le jeune homme se remit à parler, se montrant très curieux, un vrai petit fouineur mais cela amusait beaucoup Lalena intèrieurement. Elle le laissa finir en lui jetant un étrange regard...Il n'avait vraiment pas froid aux yeux celui là et si il continuait, il aurait surement quelques problèmes car Lalena n'aimait pas laisser des témoins derrière elle et plus il en disait, plus il se rapprochait de la ligne rouge. Elle ne quitta pas son rictus moqueur des lèvres et reprit calmement :

"Tu semble avoir un odorat développé petit, c'est bien, mais à cette heure ci tu devrais être couché! Je t'assure qu'il n'est pas bon pour ta santé de te mêler de mes affaires. Retourne donc dans le jupes de ta maman et cesse de vouloir fourrer ton nez partout, tu risquerais d'avoir de mauvaises surprises"

Sale gosse mais observateur, il fallait bien l'admettre seulement ce n'était pas une qualité requise à ce moment là : Lalena ne laissait pas de témoins derrière elle, ça pouvait lui couter la vie seulement nettoyer un nouveau cadavre l'embêtait un peu et puis il ne savait pas ce qu'il y avait dans le sac. Elle était sure qu'il n'irait pas plonger pour aller voir...Ce qui l'embêtait c'était surtout qu'il ai pu sentir une odeur de sang. Certes ce liquide avait maculer son costume mais cela ne se voyait pas sur les vêtements noirs...Enfin apparemment il avait quelques soupçons et si ceux ci venaient à être confirmés, elle se verrait obliger de lui hoter la vie. Dans quelques minutes il signerait ou non son arrêt de mort.

Mauvaise réponse…

Non mais quelle arrogance, elle osait comparer Cornelulus à un gamin, elle lui demandait de retourner dans les jupes de sa mère !!!
Le visage de l’adolescent jusque là si calme, se tordit. Des sortes de spasmes le parcouraient. Sa main serra son couteau de plus belle. Cette civile méritait une correction. Il la regarda d’un air mauvais, prêt à bondir sur elle, à la lacérer de coups, à l’égorger ; pourtant il n’en fit rien. Ses erreurs passées lui avaient appris à se tempérer. Il inhala la fumée de sa cigarette dans une profonde inspiration et la recracha au visage de son interlocutrice.

Son cœur s’emballait, tous ses membres appelaient au meurtre, des décharges d’adrénaline le secouaient de l’intérieur. Il lui fallut un effort monstrueux pour se calmer.
Il considéra quelques instants l’inconnue et un sentiment de dégoût profond lui remontait de l’estomac. Il sortit de la poche de sa veste une petite fiole dont il but une gorgée. Il se mordit la lèvre inférieure et serra la fiole dans sa main.
Il fit craquer les os de sa nuque d’un geste sec et reprit.

« Si vous le prenez comme ça, je vais donner moi-même les réponses. Vous êtes un tueur à gages, un assassin. N’essayez pas de le nier, je vous reconnaitrez à des kilomètres. Tous des drogués arrogants. Il cracha par terre. Cette odeur de sang ne trompe pas, et il n’y a pas que ça, vous sentez la peur de vos victimes. »

Le jeune homme avait appris à reconnaître une odeur de peur. Il avait effrayé tellement d’ennemis qu’il ne pouvait pas se tromper. Lors d’une peur intense, d’infimes particules odorantes, dites phéromones s’échappent du corps. Ces phéromones ont la fâcheuse tendance de se fixer sur les vêtements de la personne et des personnes alentours. Cette odeur quasi imperceptible ne restait pas longtemps d’ordinaire, ce qui vint confirmer l’hypothèse du meurtre récent.

Un petit sourire sadique se dessina sur le visage du jeune homme qui avait enfin réussi à se calmer.

« Je suppose que vous venez de vous débarrasser du corps. Au vu du bruit qu’il à fait en tombant dans l’eau et le parfum de Lys qui traine aussi sur vous, je dirais le corps d’une femme d’environ cinquante kilos. Arrêtez-moi si je me trompe, je n’étais pas très concentré. »

Il lâcha l’étreinte qu’il refermait sur son couteau, il n’allait pas en avoir besoin. Il remit les mains dans ses poches après avoir jeté sa cigarette. Il n’attendit pas la réaction de la jeune femme et reprit.

« Vous acceptez tous les contrats ? »

Une idée venait de lui traverser l’esprit.

Lalena n'avait pas quitter ce petit rictus dérangeant qui déformait ses lèvres maquillées de pourpre. Le garçon s'énervait un peu et cela ne lui faisait pas plus d'effet qu'un insecte barrant son passage ; ce petit avait peut être du cran mais ce n'était encore qu'un enfant et elle avait torturer jusqu'à la mort des hommes bien plus impressionnants que lui alors non, franchement il ne risquait pas de l'impressionner même avec toute la volonté du monde.

Elle le fixait dans les yeux en gardant une expression de calme constant, sans ciller. Ce petit ne savait pas se maitriser, la fougue de la jeunesse était presque attendrissante. Elle ne cilla même pas lorsqu'il lui cracha la fumée au visage, pourquoi relever des provocations qui venaient de si bas?

Le garçon reprit la parole avec une arrogance et une assurance impressionnante pour un si petit gabarit mais cela laissait Leela de marbre. Il n'était apparemment pas aussi stupide qu'il laissait paraitre puisqu'il venait de la démasquer...Voilà, à présent il s'était engagé sur une route très dangereuse pour lui.

Elle le laissa continuer sans cesser de la fixer avec ce petit sourire. Perspicace, pas con, courageux et avec un bon instinct...Dommage tout de même qu'il doive finir sous les coups de ses lames. maintenant il était certain qu'elle devait l'achever en vitesse. Elle attendit qu'il eu finit de parler pour lui répondre toujours très calmement tout en serrant entre ses doigts le manche de la lame qu'elle avait choisit pour achever ce charmant petit rebel...C'est vrai qu'avec 15 ans de moins et une santé mentale plus équilibré que la sienne, elle l'aurait trouver à son gout.
Son rictus se tordit un peu plus pour former une expression malveillante sur son visage, dans ses yeux pétillait une lueur malsaine, décrivant l'horreur de son acte sans sembler en être touchée

"Une femme enceinte ne pèse pas 50 kilos sauf si c'est une anorexique mon petit, de plus je n'appellerais pas "corps" ce que je viens de lâcher à l'eau mais "puzzle"!"

Elle serra l'étreinte de sa main sur la lame choisie ; une sorte de poignard à la lame très fine et longue et s'apprêta à le sortir pour s'attaquer à l'adolescent lorsqu'il posa une question qui la laissa immobile...Serrait il possible que ce garçon puisse être un client? Dans ce cas il ne valait mieux pas l'assassiner...Elle arqua un sourcil et reprit une expression plus normale.

"...Si on me paye assez oui, pourquoi tu es intéressé?"

Elle garda la main sur le manche de sa lame puis de son autre main sortit une cigarette de sa poche, la porta à sa bouche puis l'alluma. Elle chassa une mèche de devant ses yeux clairs en attendant un quelconque signe du jeune homme...

Catelyn Jadenoire… ces mots étaient sortit de sa bouche dans un léger murmure. A peine plus fort que le bruit de la brise sur l’eau.

Apportez-moi la tête de Catelyn Jadenoire.

La chef Arnaith, son obsession. Il ne s’était pas passé un jour depuis ces huit derniers mois sans qu’il ne pense à elle. A cette traître à son rang, celle qui éprouvait de la pitié pour ses adversaires… Elle devait mourir, c’était la conclusion qui était ressortie de ses longues heures de méditation. Il avait soigneusement nourris sa rancœur contre elle, tous les moyens étaient bons pour atteindre son objectif.

Il considéra quelques instants celle qui se trouvait en face de lui. Était-elle en mesure de remplir un tel contrat ? Il ne pouvait pas vraiment se faire une idée de la force de la jolie brune tant qu’il ne l’avait pas vu à l’action, mais une chose était certaine : approcher Catelyn n’était pas une mince affaire, il en avait fait les frais.

Si vous acceptez, je vous demande d’effectuer ce contrat en priorité. Votre prix sera le mien.

L’argent, la seule chose qui pouvait pousser des hommes, ou des femmes, à faire les sales besognes des autres. De l’argent, Cornelulus en avait et même un sacré paquet. Watson Shazard lui avait tout légué. La fortune familiale amassée depuis des siècles de meurtre et de mensonges.
Le jeune homme avait largement de quoi se payer les services de dizaine de tueurs à gage.

Il leva la tête, cherchant les yeux de la jeune femme. Elle lui était de plus en plus sympathique. Sachant qu’elle allait certainement laisser sa vie pour lui, si elle acceptait le travail bien sur. Il sourit. Le garçon se satisfaisait de savoir que le sang allait couler et qu'il n'aurait même pas à se fatiguer. Quelle agréable perspective.

« Oh ! Et vous pouvez lâcher cette arme, je crois que vous n’en aurez pas besoin ce soir. »

Il désigna le sac de la jeune femme d’un signe de menton. Puis il se rassit sur le banc, attendant une réponse, qu’il espérait positive…

Lalena ne tarda pas à avoir la réponse qu'elle cherchait. Il était à présent un client potentiel comme quoi la vie était bien fait , il était passé du statut de victime à celui d'employeur. Lalena esquissa un vague sourire qui s'effaça rapidement : elle doutait tout de même de la possibilité du gamin de payer. Il avait une allure de jeune clochard, il était très jeune et puis surtout le nom qu'il avait prononcé valait très cher : Catelyn Jadenoire...Tout le monde à Paris savait qu'elle était à la tête d'une organisation plutôt importante et influente dans la ville.
Personnellement, Lalena considérait toutes ses victimes au même niveau : des morceaux de viandes avec des réactions semblables face à la mort. Elle avait eu l'occasion de faire disparaitre aussi bien des Arnaith que des Thianra et finalement cette jeune fille n'était rien d'autre qu'un bout de viande comme un autre à l'exception qu'elle avait surement plus de protection et qu'elle devait être plus difficile à trouver...Cela faisait pourtant augmenter le prix de la course de façon conséquente.

Leela tira une nouvelle latte sur sa cigarette avant de répondre très calmement :

"Catelyn Jadenoire? C'est un nom qui vaut très cher petit ! Personnellement je doute que tu puisse t'offrir un tel service. Quelqu'un qui peut se payer ce genre d'assassinat est rare de nos jours!"

Nan mais franchement, ce jeune homme semblait tout droit sorti de maison de prison malgré son jeune age, comment imaginer qu'un gamin comme lui pouvait investir une somme qui dépassait largement le million. ôter la vie d'un être humain n'était pas à la portée de tout le monde et surtout de façon aussi professionnelle que le faisait Lalena. Elle risquait sa peau, sa carrière, sa fortune sur chaque meurtre alors le prix était en conséquence. Enfin bon, il avait aussi dit que son prix serait le sien...Ça se trouve il ne bluffait pas pour sauver sa peau au final...

Elle le fixa de ses grands yeux bleus à nouveau pendant un instant, il avait l'air déterminé. C'est pourquoi elle se risqua tout de même à lui accorder du crédit et lui proposa alors après avoir tirer une nouvelle latte sur sa cigarette ,

"Il me faudrait une preuve que tu n'essaye pas de me berner pour sauver ta peau tout de même, je n'accorde pas mes services au premier qui le demande! Sache que les hommes les plus fortunés du pays font appelle à mes services. Il vas falloir avoir plus d'arguments qu'une simple envie de vengeance !"

Elle eu un petit sourire moqueur. Mise à part la question de l'argent, il y aurait d'autres détails à régler si le garçon s'avérait être honnête. Elle lâcha son petit poignard dans son sac et sortit de sa poche son petit carnet. Elle l'ouvrit à une page blanche et écrivit en haut de la feuille : Catelyn Jadenoire elle s'immobilisa un instant avec d'inscrire le montant financier qu'allait couter l'opération...Les zéro se multipliaient à grande vitesse sur ce chiffre.

Lalena restait toujours debout à contempler de ses yeux pâles ce jeune adolescent qui allait surement être son nouveau patron. Un peu ironique comme situation tout de même : il n'avait même pas vingt ans et il y a quelques minutes avait manquer de se faire démembrer comme le cadavre qui flottait dans les eaux noires de la Seine à cette heure-ci. Lalena esquissa un vague sourire et regarda le garçon prendre cette petite fiole qui l'avait fait s'interroger tout à l'heure...

Elle l'écouta parler attentivement et eu un sourire un peu moqueur...30 pour cent du total avant? Non mais il blaguait ou quoi? Elle exigeait minimum 50 pour cent du total avant l'assassinat. C'était d'ailleurs tout à fait normal ; elle prenait des risques, c'est elle qui tuait et qui risquait sa vie (même si depuis le début de sa profession elle n'était pas encore morte) alors ça méritait bien un bon pactole d'avance. Elle regarda son carnet puis le tourna vers le jeune homme. Il y avait inscrit le montant de la facture et elle répliqua :

"Je crois que tu n'a pas encore compris qui discutait les prix ici : J'exige 50 pour cent du total, la façon dont tu veux voir mourir est comprise dans le prix , personne ne me demande de tuer quelqu'un avec une balle dans la tête...Je suis réputée pour un certain type de mort mon petit. Donc 50 pour cent minimum Après, à ta guise de monter dans les prix selon les petits extras!"

Elle afficha un demi sourire avant de porter une nouvelle fois sa cigarette à sa bouche. maintenant elle ne doutait plus vraiment qu'il pouvait se payer la mort de quelqu'un car il avait sembler honnête. Lalena parvenait facilement à dénicher les menteurs, souvent quelque chose les trahissait à moins qu'ils soient vraiment très bons acteurs. Là il semblait déterminé devant cette affaire et tant mieux.
Il lui tendit sa fiole qu'elle prit entre ses doigts et arqua les sourcils, lui lançant un regard elle demanda rapidement :

"Qu'es ce que c'est que ce truc?"

mais il avait déjà recommencer à parler. il y tenait vraiment à cette mission le petit. Lalena alla s'assoir sur le banc à côté de lui , posa son sac sur les genoux et lui répliqua toujours aussi calmement :

"J'y avais déjà songer figure toi, je ne compte pas arriver en brandissant une banderole "je suis venue tuer Catelyn"...Je sais bien que j'aurais besoin d'intégrer leur clan, je ne fais pas mon travail à moitié mais il me faudrais déjà plus de détails sur cette Catelyn !"

Elle s'imaginait déjà son entrée chez les Arnaith : ça ne serait pas bien compliqué puisqu' apparemment ces derniers enrôlaient dans leur "armée" quiquonque voulait se joindre à eux. Il lui suffirait de trouver tout cette petite bande et de leur amener un membre de créature pour leur prouver sa bonne foie. Ensuite il lui suffirait de trouver un moyen de maitriser cette fille et de la tuer...Ce n'était vraiment pas compliqué.

Lalena fixa le jeune homme en attendant une réponse. Elle posa enfin son sac à côté d'elle et croisa les jambes.
Ellle réfléchissait à ce dont elle avait besoin pour remplir ce contrat . En vérité cette mission lui plaisait beaucoup : plus la cible était importante, plus le prix montait et plus c'était excitant . tout bénéf en fait! Surtout qu'en ce moment, les contrats qu'elle acceptait tait un peu trop facile à son gout et ne flattait vraiment pas son égo ; Lalena avait tout fait depuis ses débuts pour être la meilleure dans son domaine, elle y était d'ailleurs parvenue et sa réputation la précédait souvent bien qu'on ne la reconnaisse pas toujours : logique puisqu'elle travaillait très discrètement, avec des gens de confiance et toujours sous de fausses identités...

Le garçon aux cheveux rouge se décida enfin à lui répondre, très coopératif ce petit...Certains de ses clients avaient du mal à l'informer sur la cible pour diverses raisons : la honte en était la plus grande. Après tout on ne tue pas quelqu'un par hasard mais bien parce qu'il est gênant pour les affaires, la réputation ou tout autre chose.
Lalena tira une nouvelle bouffée de fumée qu'elle recracha en petit ronds puis elle répondit lentement :

"Il me faudrait l'adresse de cette demoiselle, son nom exact, les endroits ou elle va,ses habitudes, si elle est souvent accompagnée, par qui? comment se défend elle? ou se trouve le QG de cette organisation? la sécurité qu'il y a la dedans, leur mode de fonctionnement de ce groupe, et tout ce que tu pourrais juger utile pour la suite..."

Elle leva les yeux vers le ciel noir de Paris, cherchant dans sa tête ce qui pourrait lui servir dans sa mission, elle eu un sourire amusé puis se dit qu'il ne lui avait pas exactement demander la mort qu'il souhaitait pour cette jeune femme. Lalena baissa donc les yeux et reprit :

"Et pour sa mise à mort? Tu veux qu'elle souffre mais de quelle façon? Tu a une préférence en particulier?"

Finalement cette graine de voyou était plus sympathique qu'elle ne l'aurait penser, elle adorait cet air un peu cinglé et cette lueur de vengeance qu'il avait dans les yeux...Dommage qu'il ai le souffle de rebellion adolescente dans la tête et une vie de clochard, Lalena était sure qu'au fond il aurait opu fairee un très bon élément dans le métier avec un peu de rigueur.

Le garçon avait maintenant le regard perdu dans le vide. L’entretien lui semblait bien trop long et ses jambes commençaient à s’engourdir. Une petite baston aurait été la bien venue. Il n’avait vraiment pas l’habitude de rester assis à discuter. Les temps changeaient et lui aussi se devait de changer. Sa patience légendaire était mise à dure épreuves pendant qu’il était là à ne rien faire. Si elle était si forte que ça elle n’avait pas besoin de renseignement après tout… D’ailleurs il aurait été beaucoup plus amusant qu’elle cherche par elle-même. Mais l’heure n’était pas aux divertissements et il devait prendre sur lui encore quelques instants. Il avala une grosse gorgée de sa fiole qu’il finit par vider complètement. Il porta une nouvelle cigarette à sa bouche, l’alluma et en tira une longue latte.
Une petite goutte de pluie lui tomba sur le coin du nez au moment ou il ouvrait la bouche.

« Catelyn Jadenoire n’est pas un pseudonyme, c’est son véritable nom. D’ailleurs quelqu’un comme elle n’a pas besoin de cacher sa véritable identité, bien au contraire. Son premier avantage est la peur qu’engendre ce nom dans le cœur de ses adversaires, elle le sait et sait en tirer avantage. »

Il tira de nouveau sur sa gauloise.

« Elle utilise une sorte de Claymore qui lui sert et pour l’attaque et pour la défense. Méfiez vous de cette arme, elle est destructrice. Catelyn la manie avec une habileté impressionnante. De plus c’est une arme unique, elle peut se déployer en un fouet assez redoutable, je l’ai vu à l’œuvre lors de l’attaque menée contre la Thianra… »

Le jeune homme tourna alors son regard vers son interlocutrice, elle semblait impassible, tant mieux, la peur ne serait pas un obstacle.

« Catelyn ne quitte quasiment jamais son bureau, si elle le fait c’est pour retourner chez elle. Elle se méfie de tout le monde et n’est donc jamais accompagnée. »

Il se leva, jeta sa cigarette à l’eau et mit une main dans sa poche. Il en sortit un portable qu’il tendit à la jeune femme.

« Pour ce qui est des adresses et de l’organisation des Arnaith, je vous ferais parvenir ça plus tard. J’ai tout ce qu’il vous faut sur un petit Cdrom, malheureusement je ne l’ai pas sur moi. Vous aurez accès aux plans complets des locaux, aux systèmes de sécurités, à tous les mots de passes des postes de commandements… s’ils n’ont pas été changés depuis… »

Il sortit un deuxième téléphone de sa poche.

« J’aurais toujours ce téléphone sur moi, utilisez celui que je vous ai donné pour me contacter, mon numéro est en mémoire. J’ai envie de la voir mourir pour finir. Si vous pouviez la neutraliser et me prévenir quand ça sera fait. Nous verrons les modalités de la mort le moment venu. »

Un vilain sourire déformait maintenant son visage. Il imaginait déjà Catelyn Jadenoire impuissante devant lui, prête à mourir dans la honte et le déshonneur.
Il sortit instinctivement son couteau de chasse qu’il tripota nonchalamment puis le planta dans le banc de bois.
La pluie commençait à tomber à grosse goutte. Le jeune homme aux cheveux carmin leva les yeux vers le ciel.

« Si vous n’avez pas d’autres questions, je propose qu’on se recontacte plus tard. Le gibier se fait plus rare par temps de pluie… »