Apocalypse Now (scénario)

Un sourire carnassier, une explosion, puis les ténèbres...

Une ombre s'était joint aux autres... La nuit aurait pu être calme et sans trouble, bercer par les illusions et les caresses d'une légère brise, elle aurait pu... Les étoiles brillaient comme à leur habitude sur la toile d'ébène du ciel, Dame Lune observait de ses doux rayons ce qui allait être un des plus grands évènement du conflit, victoire ou suicide organisé.

"As tu peur de la mort, Nask?" murmura une voix

"Non... Pas de la mienne..." répondit cette même voix

Oui, Nask avait rejoint ses congénères, vêtu tout de noir, symbole d'un deuil futur, symbole qu'il n'était qu'une ombre rédemptrice. Indépendant, membre de la fameuse Thianra, tous étaient là, tapis dans l'ombre de l'arche de la défense, attendant l'occasion de libéré leur fureur sur les pauvres humains présents. Non, pas de pitié, en cette nuit, ils payeraient pour le sang qui a trop coulé, ils payeraient pour leurs fautes, c'était une nuit de châtiment qui verrait le massacre qui se préparait. Dans une ambiance quasi religieuse, fanatique à certains points, Nask se rapprochait lentement du château assiégé.

Observant cette structure imposante de verre et d'acier, Nask percevait les autres s'affairer autour de lui. Ils n'en connaissait pas la moitié, ni le quart, en faîte, il était dans une masse inconnu qui luttait cependant pour un objectif qui leur était commun... Le félin avait oublié sa misérable vie fugitive un instant...

Cet instant où le temps semblait s'étendre... Comme si Chronos lui même suspendait son souffle, un moment d'extrême calme avant que se déchaîne la tempête... Ô qu'il était divin ce moment où tous attendait le signal fait de flamme et de détonation.

L'explosion retenti...
Les vitres volèrent en éclats, minuscules larmes de cristal tranchantes comme le rasoir. De la fumée... Du sang... Des corps éparpillés... Membres arrachés, vêtements en lambeaux : les gardiens de la porte avait été les premières victimes de cette nuit de pénitence, qui seraient suivit de beaucoup d'autres.

La panthère noire s'élança alors à vive allure, suivant ses compagnons, vers la brèche, passage vers l'antre d'une mort certaine, un peu comme un humain s'introduisant dans un palais de vampires. Les premiers félins s'engouffrèrent dans l'arche, galvanisé et impatient d'en découdre...

Nask resta sur un tas de cendre une seconde, regardant l'horreur qui se profilait devant son regard ambré, habituellement si doux, mais devenu dur comme la morsure de la glace.
Un regard en arrière...
Laïna...
Venger Thalie...
La vie était parfois ainsi faîtes... L'Homme se retrouvait face à son jugement. Si jeune et déjà si violent... ça n'aurait pas du être comme ça... Non, lui aspirait à une vie "normal", entouré de la créature de ses rêves, menant une paisible existence. Mais non, ça restait du domaine du rêve et de l'illusion, il l'avait compris depuis fort longtemps. Un félin ne pouvait vivre sans se battre, ne laissant aucun répit à ses opposants.

Un sourire carnassier, dévoilant ses crocs dans la noirceur de la nuit...
Fermant les yeux, et revenant à cette nuit de sang, le jeune mâle jeta un coup d’œil sur le sol... Une arme, un 9 mm traînait sur, ou plutôt dans les restes sanguinolent et déchiqueter de la chair d'un gardien. La saisissant, il se jeta dans l'antre de la cruauté humaine...

Elle avait guérit la belle diablesse, elle avait soigné ses plaies et ses blessures. Il ne l’avait pas raté mais elle ne raterait pas une occasion en or de se venger de ces Arnaiths grade confondus! Elle les ferait payer, elle les tuerait, une créature sans pitié, sans rien pour la retenir en arrière. Elle ferait couler le sang comme ils ont fait couler celui de sa famille. Elle les tuerait, elle en tuerait autant qu’elle pourrait et elle n’arrêterait pas tant que son corps pourrait avancer. Jamais elle ne renoncerait, elle ne pliera pas devant ces êtres sans foi ni loi!

Elle feulait, elle grognait sa rage à sa complice la lune. Elle s’était mêlée aux autres créatures indépendantes ou Thianra cela n’avait plus d’importance maintenant. Il ne formait qu’un seul groupe, une seule âme et c’était celle de la vengeance. La faux de la mort les frapperait comme ils ont frappé auparavant! Ils récoltent ce qu’ils ont semé! Ceci est mon destin, je suis mon chemin. C’était pour elle, pour eux, pour ses semblables qu’elle suivait les autres. Elle pourrait mourir, elle pourrait aussi tomber aux mains de l’ennemi mais elle ferait le plus de mort possible avant cela! Elle ferait tout ce qui est en son pouvoir pour faire trépasser le plus d’Arnaiths avant son propre trépas!

Ils avaient voulu les éliminer alors qu’ils les avaient créés. Ils avaient voulu les amadouer et les mettre en cage. Casser leurs ailes et les réduire au silence mais maintenant ils allaient reprendre ce qu’on leur avait volé, leur dignité, leur liberté! Elle avançait, avec grâce, agilité et rapidité. Tout de noir vêtu, elle avançait dans la nuit, pareil aux autres ombres qui se dirigeait comme une vague noir vers le repère des Arnaiths. Elle s’était immiscer dans la forteresse, elle déambulait dans les corridors à la recherche de vie à voler. Elle tuait sans pitié et sans remord tous ce qui passait à coté d’elle.

Ce soir, elle allait faire couler le sang comme tous les autres soirs. Elle ferait pleurer les cieux et repeuplerait l’enfer de ces êtres abjects.

- "Neela..."

Pas un cri, juste un souffle étranglé par la peur et l'appréhension. Il n'aurait jamais du être ici, jamais. Il n'était pas un guerrier, ni un combattant, il voulait vivre sa petite vie tranquille, il avait assez souffert, il ne voulait plus de cette compagne familière. Mais son coeur s'arrêta subitement dans sa poitrine alors qu'une chevelure noire disparaissait à sa vue et s'engouffrait dans le terrible QG des Arnaiths. C'était du suicide...

Neela avait prit grand soin qu'il ne sache rien de ses projets, il en était persuadé. Et si elle avait eu le malheur de le lui dire, il l'aurait découragée, dissuadée. C'était de la folie! De la folie furieuse! Elle avait beau admirer cet Algol, murmurer son nom quand elle n'allait pas bien, l'idolatrer, Reyn n'en concevait pas moins une rancune tenace pour ce félin qui se permettait ainsi de jouer de la vie de ceux qui le suivaient. Et puis, une certaine jalousie l'aiguillonait aussi. Parce qu'elle admirait ce félin qui se battait pour la liberté. Le contraire de Reyn...

C'était une nuit comme les autres, ces nuits où il aimait sortir et se promener dans la capitale endormie. Mais là, il avait senti l'effervescence, il avait suivi le mouvement de loin, curieux... Et son coeur avait saigné en voyant Neela et les autres se précipiter vers une mort certaine.

Il serra les poings alors que la colère enflammait ses yeux d'or. Elle ne pouvait pas lui faire ça! Elle allait finir par le rendre fou! Ne comprenait-elle pas qu'elle tenait le coeur du guépard entre ses doigts et qu'elle l'emporterait avec elle dans la mort? il allait le lui rappeler! S'il ne mourrait pas avant. Pestant contre l'inconscience et la sauvagerie de la puma, il soupira et s'élanca à son tour, déterminé à la retrouver et à la sortir de là. Sa vélocité l'aiderait à s'en sortir, non? Il n'attaquerait pas... Sauf si on l'attaquait. D'ailleurs, ses griffes impressionantes n'étaient même pas sorties. Malheureusement, sa queue ne laissait aucun doute quand à son identité et il risquait bien de se faire tirer à vue...

La silhouette fine du félin disparut alors de la place dans les ténèbres du bâtiment.

[Je ne suis pas une créature mais il faut bien que je rentre aussi ^^]

Un rond de cigarette qui se dissipe dans la nuit noire, un autre et encore un autre. Il se tenait non loin du quartier général, les mains dans les poches, la cigarette à la bouche. Ses cheveux carmin se détachaient de l’obscurité qui se faisait de plus en plus oppressante. Il errait sans but précis, un soir de repos peut être pour ce démon qui, semblait il, ne dormait jamais.
Il ne cherchait rien précisément, pourtant ses pas l’avaient mené dans le quartier de la défense. Il revenait à son passé comme un criminel revient toujours sur les lieux du crime.

C’est étrange comme les choses semblent se dérouler comme ci elles avaient été prévues, écrites à l’avance par on ne sait quelle main toute puissante… Le destin ? Il n’y croyait pas ! Mais le fait est que ce soir là, alors qu’il n’était pas en chasse, que ces éternelles pulsions lui avaient laissé un soir de répits, il se retrouva là où il n’aurait jamais dut être, face à son ancienne « maison ».

Ca sentait la créature à plein nez, d’ailleurs il pouvait voir leurs silhouettes au centre de la place. Elles étaient nombreuses et prête à se battre. Leur agressivité emplissait l’air, elle était même contagieuse. Il n’en fallait pas plus pour mettre le chasseur en appétit. Ses pulsions qui miraculeusement avaient disparue cette nuit là remontèrent à la surface. Il sentit son rythme cardiaque s’accélérer permettant une prise en charge des besoins nutritifs des muscles plus rapide ; sa respiration s’accéléra améliorant l’oxygénation de la mécanique, des gouttes de transpirations sortirent de ses pores pour refroidir l’ensemble en vue d’un effort intense.

Il savait exactement pourquoi elles étaient là. Ces immondices allaient attaquer le Qg et il ne ferait rien pour les arrêter bien au contraire. Il ne savait pas la raison profonde de leur présence, sans doute venaient elles récupérer quelques matériels ou libérer un prisonnier, mais peu importait, il allait pouvoir entrer dans le bâtiment. La chance était inespérée, il allait pouvoir s’amuser.
A cette heure il n’y avait pas beaucoup d’Arnaith en faction, mais bientôt des dizaines d’entre eux allaient accourir, prévenus par une alarme à domicile. Il connaissait la procédure par cœur, mais ça serait bien la première fois que le fameux système serait mis en œuvre.

Une explosion retentit et sonna l’hallali. Une odeur de chair brulée vint s’ajouter à l’odeur bestiale du dehors et Cornelulus put voir les félins se précipiter à l’intérieur des bâtiments. Il attendit que le dernier d’entre eux soit entré pour entrer à son tour, arme en main et sourire sadique sur le visage.
Ce soir il ne tuerait pas de créature…
Au fond de ce monstre de verre et d’acier se trouvaient des adversaires dignes d’intérêt, le jeune homme n’aurait manqué ça pour rien au monde. Il allait pouvoir se mesurer aux M ou encore mieux à Catelyn…

[Et tant qu'à faire...]

La nuit lui paraissait tellement calme. Alors pourquoi n'arrivait-elle toujours pas à dormir? C'était une nuit semblable à toutes les autres finalement. Et assise sur les marches de sa petite caravane, Nyarai avait passé des heures à contempler le ciel sans y trouver le moindre conseil pour une véritable nuit sans repos. Derrière elle, posée sur une petite table, des cachets trônaient sans qu'elle ne ce soit résolue à y toucher. Neela avait raison, elle avait bien fait de les lui donner. Mais le jour où il n'y en aura plus, les cauchemars reviendront, non? Chasser les démons et ils reviennent plus furieux que jamais. Non, son remède, c'était dans sa tête qu'elle devrait le trouver. Elle avait aperçu Reyn s'en aller, comme bien souvent le soir. Sans doute avait-il des amis dans la ville? Très certainement. Il avait Neela, cette fantastique Neela. Si forte, si courageuse, si belle jusque dans l'horreur de sa liberté bafouée par les Arnaiths. Et elle? Rien. Une petite lionne rare aux tendances insomniaques. Pittoresque. Même ses envols parmi les rubans ne lui apportaient plus aucun soulagement. Peut-être devrait-elle faire comme Reyn, se balader un peu le temps de trouver le sommeil. Et puis toutes potentielle rencontre n'était pas mauvaise, non?

Alors elle s'était levée, avait quitté le cirque en silence, comme à chaque fois, pour ne pas éveiller l'attention. Seulement malgré ses airs fragiles et faibles, Nyarai n'en avait pas moins l'instinct des fauves. Elle ne mit pas longtemps à se rendre compte que quelque chose n'allait pas. Certaines ombres étaient plus faciles à suivre que d'autre, mais où allaient-ils donc? Arrivée devant la défense, elle ne pu en croire ses yeux. Tant de personnes, tant de créatures qu'elle passait inaperçue malgré son collier. Loin en arrière, elle lâcha un cri de surprise en sursautant quand l'explosion déchira l'entrée du Q.G. Au loin, s'engouffrant dans les décombres, elle receoon sans peine la créature puma, mais avant même que son nom n'ait franchit ses lèvres, elle entendit quelqu'un d'autre le prononcer... Et se figea. Plus loin, Reyn disparu à son tour sur les pas de Neela. Reyn... Les deux noms des créatures franchirent les lèvres de Nyarai, à peine murmurés, tremblants.

En retrait, elle recula d'un pas, avança de deux, se dandina. La terreur dévora entièrement la fatigue. Sa respiration accélérée, elle voyait les créatures s'enfoncer les unes après les autres dans la tourmente. Et si elle rentrait? Si elle faisait comme si elle n'avait rien vu? Si elle retournait se coucher, rejoindre ses cauchemars et laisser ceux d'aujourd'hui venir également la hanter?
Hors de question!
Ses lèvres murmurèrent un "non" inaudible, suivit d'un gémissement pitoyable, lamentable face à sa propre lâcheté, face à sa propre peur. Tandis que d'autres allaient risquer leur vie, tandis que Reyn et Neela allaient jouer avec la mort, pourrait-elle encore fermer les yeux et faire comme si rien ne s'était passé?

Elle ferma très fort les yeux, containt des larmes de rage. La première rage qu'elle ressentait dans sa vie. la première véritable haine envers elle-même, envers les arnaiths, envers les humains et envers les créatures. Pourquoi se déchirer encore et toujours? Peu importe. Elle prit une grande inspiration. Ses orbes pâles brillaient à la fois de peur et de courage. Hésitante sur les premiers pas, elle finit par se jeter à son tour dans la folie, sans autre défense que l'oubli de la mort.

Et voilà. Tout ça pour en finir ainsi. Car à n'en pas douter cette nuit était la fin de quelque chose, de quelque chose de désespéré, fort, sincère. Noah n'était plus là. Les créatures chargeaient, inconscientes, farouches. Beaucoup ne verraient pas le soleil se lever. Peut-être toutes, qui sait. Peut-être était-ce la fin de la Thianra, car le chef avait disparu, car son second n'avait plus rien à perdre. Les créatures chargeaient, et rien ne serait plus jamais comme avant cette nuit.

Accroupi au sommet d'un camion de livraison, Algol les avait tous vu partir. Ses subordonnés, mais aussi ses amis, sa soeur, sa foi, son coeur...

Non. Pas son coeur. Celui-là n'était que fantôme depuis longtemps. Il s'était tut lors de l'évaporation de l'ancienne adjointe de Catelyn, quand cheveux blonds et senteur de chèvrefeuille s'étaient dissous dans l'acide de la guerre. La chef Arnaith les avait vu au cirque, la chef Arnaith avait su qu'on la trahissait. Et Opale avait disparu. Volets clos, pistes sans issues, boîte aux lettres muette. Partie. Peut-être exilée, peut-être emprisonnée, peut-être morte qui sait? Après la chute de la Thianra, elle avait tenu huit mois sans aucune trace d'Algol, armée de son seul amour, de sa seule conviction. Lui... lui était anéanti au point de ne plus en éprouver la moindre souffrance. Il observait simplement d'un regard vide ses derniers amis s'engouffrer dans un bâtiment qui avait toutes les chances d'être leur tombeau.

Une seule certitude: dans ce cas, ce serait également le sien.

Il se coula le long du camion, ombre lugubre et silencieuse, enveloppe sans âme. Plus de dix ans sans une seule pensée suicidaire. C'était un beau score. C'était.

Le léopard voulait savoir où était Opale. Il voulait le demander à Catelyn, en la regardant dans les yeux, au mépris de la mort de ces créatures qu'il aimait, au mépris des regard haineux et terrifiés de certaines. Juste savoir. Après, il pourrait mourir, abandonner la Thianra, abandonner Laïna, Casey, Neela, rompre toutes ses promesses - Noah s'était bien tiré, lui. Parce que sans Opale, rien n'avait plus de sens.

Algol était drogué. Il avait pris le Valium volé à la pharmacie. Et il était d'un calme souverain en pensant à tous ceux qu'il allait sans doute laisser tomber. Il avait prevénu sa courageuse petite soeur qu'il ne tiendrait plus longtemps. La Thianra, c'était un trop lourd fardeau pour lui seul, sans tigre, sans amante, et il était temps de le poser à terre. Définitivement.

[Désolée du retard, mais mieux vaut tard que jamais]

Nuit sombre et ténébreuse, était elle la mère de ces créatures qui l’idolâtrait tant ? Ils étaient tous un mélange de vent et de feu portés par une âme que la lune elle-même avait confectionné. Laïna aimait l’obscurité qui lui permettait de rêver ou bien de se cacher pour courir voir un certain « ami » aux allures humaines. Seulement, cette fois, la nuit leur servait de couverture pour une attaque imprévue, même d’eux. Quel était leur véritable mot d’ordre ? Laïna n’y avait pas fait attention.

En réalité, cela faisait plusieurs jours qu’elle ne faisait plus attention à grand-chose. Elle avait passé la majeure partie de cette dernière semaine à se cacher pour être seule. La raison ? Elle avait tenté de cacher à ses pairs qu’elle était malade. Elle avait attrapé une pneumonie sévère et n’avait pas la force de rester plus de quelques heures le sourire aux lèvres à faire comme si de rien était. Elle ne voulait inquiéter personne surtout pas Algol. Alors elle avait continué à être comme toujours, joyeuse et optimiste et lorsque malgré tout son corps lui avait joué des tours, elle prenait pour excuse un problème quelconque sans importance. Une semaine à mentir, à déjouer la présence de ceux qu’elle aimait, à ne donner aucune nouvelle à son Arnaith Angelo. Et même si elle tentait de se soigner, le faite de se forcer à continuer d’être elle-même lui demandait trop d’énergie pour pouvoir aller mieux.

Et ce soir pourtant, elle était là. Comme toujours, fidèle et loyale envers les siens. Ce qui n’était forcément le cas lorsqu’on parlait de réciproque. Noah l’avait abandonné, elle qui aurait donné sa vie et son honneur pour lui. Le beau ténébreux, celui qu’elle avait toujours admiré malgré ses erreurs. Et Algol qui ne pensait qu’à sa femelle, prêt même à trahir Laïna. La pilule avait du mal à être digéré. Ce n’était pas de la jalousie, plutôt la douleur affreuse d’être abandonnée alors que jamais, JAMAIS, quels qu’ait été le passé ou les obstacles, non jamais elle ne les avait abandonnés. Ni Noah, ni son frère. Seulement le monde était différent d’elle. Même si Algol le lui avait dit et qu'elle s'était montrer forte (en réalité trop commateuse pour faire ou dire quoi que ce soit), et même si elle comprenait la douleur et le fardeau qu'il portait, elle ne lui pardonnait de la reléguer au rang le plus en faisant passer la Thianra et son amour impossible avant elle.

Et ce soir, elle les avait regardés s’éloigner, sans un mot. La plupart savait que cette expédition était un billet sans retour mais un félin de la Thianra préférait la mort à la possibilité acquise de devoir servir qui que ce soit. Nask, Algol, Lior et tous les autres, tous prêts au combat pour aller dépouiller ces crétins d’humains. Ou se faire faire dépouiller, selon la version qu’ils préféraient. Elle s’était éclipsée du groupe bien avant le rassemblement. Elle avait arpenté les rues, ses pas la menant inexorablement à ce bâtiment maudit. Alors, lorsqu’elle croisa le chemin dans la poubelle qui se trouvait non loin d’un bar, d’une armée de fond de bouteille aux couleurs étrange, elle s’arrêta et les ramassa. Après tout, elle était malade et l’alcool était un très bon désinfectant. Ca ne pourrait que lui donner de l’énergie et lui rendre la santé. Elle avait commencé par un liquide transparent marqué « Vodka ». Elle eut une grimace digne des crissements sur les carreaux. C’était tout simplement égueulasse… mais tellement divin. Elle continua avec le fond de « Porto », « Ambassadeur », « Whisky », « Get 27 » et tout le reste de la panoplie. Il ne fallu pas longtemps pour faire passer Laïna dans le côté brumeux de la force. Lorsqu’elle n’eut plus rien pour se remplir l’estomac, elle se releva tant bien qu’elle le pu et continua sa route pour rejoindre les siens, un souvenir à la main.

En chemin, elle se mit à chanter, pour la première fois avec une voix assez cassée et elle finit par tout vomir lorsque ses pieds foulèrent le champ de bataille. Elle était mal, très mal. Elle sentait que la fièvre revenait, elle sentait qu’elle défaillait et qu’elle ne tarderait pas à s’écrouler parmi les morts. Elle allait sombrer dans un coma qui la sonnait depuis déjà plusieurs jours, aidés aujourd’hui avec cette pourriture de boisson. Les humains étaient vraiment des tarés dégénérés, des malades au génome détraqué ! Comment pouvait-on apprécier de se suicider à feu doux comme ça. Elle les trouvait pitoyable, elle…

Un coup de feu siffla à son oreille droite et très vite une odeur de sang frais se rependit dans ses narines. Elle ne sentit pas la blessure que la balle avait faite en lui effleurant l’épaule, l’alcool l’anesthésiant, cependant l’odeur engagea le début d’une nouvelle crise de skysophrénie. Ses pupille se contractèrent pour devenir totalement féline, ses oreilles prirent place dans la chevelure sous un aspect de casque. Rien à cet instant ne pouvait empêcher Sekhmet d’agir, rien sauf l’épuisement de son corps total. Mais c’est avec une haine farouche envers ces abrutis d’humains qui venaient une fois de plus de montrer leur tact en tentant de la flinguer, qu’elle entra dans le bâtiment…