[Scénario] Ils auraient pu prév'nir quand même !

Assis posément dans son fauteuil de bureau, un gobelet de café dans la main gauche (foutue dépendance !), un stylo tournoyant dans la main droite, Keilan est absorbé dans ses pensées. D’un côté, il hésite sur la façon d’aborder le secrétaire général de la Défense – dont le dossier complet est étalé sur le bureau de l’Arnaith brun – pour lui faire cracher quelques informations compromettantes (Kei est persuadé que celui-ci est de mèche, de près ou de loin, avec la Thianra, reste plus qu’à trouver des preuves à montrer à Jadenoire), de l’autre, un foutu M blond super bien gaulé qui s’évertue à occuper son esprit de façon un peu trop intempestive. Il se penche sur son bureau, posant ses yeux couleur ébène sur la paperasse éparpillée sur son bureau. Ses cernes ont quasiment disparu et globalement le brun a une bien meilleure mine qu’il y a quelques jours. Il avait même réussi à réduire sensiblement sa dose de caféine quotidienne. Finalement, il finit par repérer le document qu’il cherchait, la liste des appels téléphoniques de M. le Secrétaire. Il va tenter de recouper ça avec les différents contacts qu’il a accumulé sur la Thianra, y aura p’têtre moyen d’en tirer quelque chose…

TOOOANNN NIIIM NOOONG NIIIN NONG NIIIN NONG NIIIN NONG NIIIN NONG !!!

L’alarme ! Kei arque un sourcil sous l’effet de la surprise (très expressif, n’est-ce pas ?). Etrange… Il jette un coup d’œil à son portable posé sur son bureau : deux heures quinze du matin. Ca ne leur ressemble pas de faire un exercice à cette heure-là. Il s’passe peut-être quelque chose ce coup-ci. Poussant un soupir, il ouvre un des tiroirs de son bureau pour y récupérer son arme de service, qu’il charge et arme consciencieusement, on n’est jamais trop prudent. Il sort ensuite de son bureau, attrapant au passage son imper’ noir au portemanteau. A peine a-t-il entrouvert la porte que ses oreilles sont assaillies par la sonnerie stridente, il avait oublié combien les portes sont insonorisées ici. Jurant pour lui-même, il se dirige d’un pas rapide et alerte, l’arme au poing, vers le centre de surveillance situé un étage en dessous, histoire de savoir ce qui se passe (étant donné que son bureau est dans les étages supérieurs, si attaque il y a, elle commencera par les étages du bas et vu comment les locaux Arnaith sont truffés de caméras...). Les couloirs sont plutôt vides, ce qui parait logique étant donnée l’heure tardive. Il dévale les escaliers quatre à quatre – plus rapide pour un étage et de toutes façons, il n’a jamais aimé l’ascenseur – et finit par arriver devant le bureau du centre de surveillance. Il ne se donne même pas la peine de frapper et entre, ses yeux parcourant rapidement les nombreux écrans de la pièce.

« Qu’est ce qui s’passe, bordel ? »

Il trouve la réponse à sa question bien avant qu’on lui ait répondu : sur la plupart des écrans du rez-de-chaussée, des Arnaiths se font déborder par des créatures beaucoup trop rapides et bénéficiant de l’effet de surprise. Les yeux de Keilan s’agrandissent de stupeur, le QG Arnaith est attaqué.

[Ne nous éparpillons pas]

Une silhouette gracile qui court à perdre haleine dans les couloirs. Toute vêtue de cuir, comme à son habitude au boulot, sa longue natte bat la mesure dans son dos, alors qu'une drôle d'épée saigne son côté droit et qu'un pistolet orne sa cuisse gauche.

Il est 2h15 du matin et l'alarme retentit.

Pourtant, cette nuit ressemblait à bien d'autres avant elle. Une nuit à rester dans son bureau, à égler les affaires courantes, au mépris du sommeil. Du céfa pour rester éveillé, il n'y avait que ça de vrai! mais voilà que l'alarma retentit.

Il est 2h15 du matin et l'Arnaith court.

Elle a eu la même idée que Keilan. Elle n'est pas stupide, elle n'est pas lâche. Cette alarme n'est pas un exercice, elle n'a rien demandé de tel et elle est au courant de toutes les manoeuvres. Si alrme il y a c'est qu'il y a une attaque, une infraction. Elle n'a pas vraiment besoin de courir jusqu'au local de surveillance pour savoir qui en est la cause, mais il lui en avoir le coeur net. Plusieurs Arnaiths sont présents dans le bâtiment cette nuit. Ce n'est pas un bâtiment comme les autres et la nuit ne voit pas l'activité cesser. Elle parvient enfin jusqu'aux écrans et y découvre Keilan, stupéfait. Elle le pousse légèrement et regarde avec des yeux fous la déferlante des créatures.

- "Ils nous rendent la monnaie de notre pièce, voilà ce qui se passe."

Elle avise alors un bouton rouge et lance un regard au vigile. Il hoche la tête. Oui, il a déjà appuyé dessus et oui, tous les Arnatihs au repos chez eux viennent de reçevoir un message les rappelant d'urgence au QG. Parfait, comme ça, les Créatures seront pris en tenaille. Mais en attendant, il va falloir tenir. Elle parcourit les écrans du regard et remarque les trois M rassemblés dans une pièce, qui semblent plongés dans une grande discussion. Elle reconnait Nergal, Cutter et Luna. Elle pointe le doigt vers eux et souffle :

- "Trois M présents, cela va nous être utile."

Puis, elle regarde Keilan, un sourire aux lèvres.

- "Je crois que nous allons avoir un peu d'action... Reste avec moi, mieux vaut ne pas s'amuser à nous éparpiller, les créatures sont assez dangereuses comme cela."

Il est 2h15 du matin et les Arnaths sont attaqués par le désespoir...

L’irruption de la chef des Arnaiths dans la pièce surprend quelque peu Keilan sur le coup –encore sous le choc de la nouvelle – mais, au final, sa présence rassure le brun quand au déroulement de la suite des opérations. Il n’est pas à l’aise sur le terrain et il a beau connaître le QG Arnaith comme sa poche, celui-ci n’est PAS censé être le théâtre des opérations mais le lieu d’où on les dirige ! Bref, au moins, Catelyn a plus d’expérience dans ce domaine. Elle semble être déjà au courant de ce qui se passe. Normal, c’est la chef après tout.

Alors qu’elle désigne l’écran de surveillance montrant les M, Keilan ne peut s’empêcher d’avoir une pensée pour Cutter qu’il reconnaît instantanément. Il a beau se dire qu’il devrait s’en sortir, qu’il a été entraîné pour ça et tout et tout mais il ne peut pas s’empêcher de s’inquiéter un peu. C’est qu’elles y ont mis toutes leurs forces les créatures, vu le nombre qu’elles sont. Malgré tout, le visage de l’Arnaith reste de marbre, ce n’est clairement pas le moment de se laisser aller à la panique ou à l’inquiétude, encore moins face à Jadenoire. Il reporte donc son attention sur les différents écrans pour tenter de cerner plus ou moins les secteurs où les créatures concentrent leurs attaques.

« Effectivement… même si à la vue des objectifs adverses, ça va pas être d’la tarte. »

Catelyn se tourne vers lui, son fameux sourire charmeur sur les lèvres. Pas de bol, ça a pas beaucoup d’impact sur Kei, il a appris à l’ignorer – il faut dire que la donzelle en use et abuse régulièrement. Il se demande même comment elle peut sourire dans un moment pareil. Lui, il a pas envie de sourire du tout, la dernière fois qu’on l’avait envoyé sur le terrain, c’était pas bien joli et d’ailleurs il commence tout juste à s’en remettre… Alors si on pouvait éviter le massacre ce coup-ci… Bref, oui, c’est sûr, il va y avoir de l’action.

« J’préfèrerais éviter de me retrouver seul face à l’une d’elle en effet, elles ont l’air déchaînées. »

Resserrant son poing sur la crosse de son arme, il se sent d’un coup un peu ridicule avec son pistolet anesthésiant face à la horde qui les attaque. Une idée lui venant à l’esprit, il se tourne vers le technicien en charge de la surveillance.

« Vous avez un quelconque contrôle sur les ouvertures du bâtiment d’ici ? Il faudrait arriver à endiguer un peu ces bestioles avant qu’elles n’envahissent tout. Voire les emprisonner dans le meilleur des cas... »