[Quartiers M] I'd appreciate your input.

Alors là, dans l’genre con, c’pas mal ça. Maintenant qu’il a repris l’habitude de rentrer chez lui la nuit (il a mis l’temps mais il commence à comprendre que le taff et la vie ben c’pas la même chose), v’là qu’il paume ses clés. Et puis bien, hein ! Ca fait quand même 40 bonnes minutes qu’il les cherche. Il a commencé par chercher dans ses poches de manteau, là où elles sont censées se trouver en temps normal. Il est ensuite passé aux poches de jeans, peine perdue. C’fou ce qu’on a l’air con à chercher ses clés devant la porte de son propre appartement. C’est en tous cas ce que laissait fortement suggérer le regard de la miss Alterant qui sortit de chez elle pile à ce moment-là, EVIDEMMENT. Bref, au bout de cinq bonnes minutes à se tâtonner de partout (quand j’vous dis qu’on a l’air con…), le brun se résignait : il ne lui restait plus qu’à retourner au bureau voir s’il ne les a pas oubliées.

Et le voilà maintenant au bureau, bureau qu’il a retourné complètement pendant un bon quart d’heure. En vain. Cette histoire de clés commence à l’agacer sérieusement… Et comme toujours quand il est agacé, Keilan va se chercher un café. Mais non mais non, il n’est pas drogué, c’lui le premier concerné, il le saurait quand même. Bref, de retour dans son bureau, son petit gobelet en plastique blanc dans la main, il se cale dans son fauteuil pour tenter de trouver une solution raisonnable à son problème – car non, défoncer la porte de son propre appartement n’est PAS raisonnable.

C’est alors qu’il a l’illumination (certains c’est sous la douche le matin, lui c’est dans un fauteuil avec un café). Il a un double de ses clés, et ce double, il l’a filé au beau M bond. Ca fait un moment qu’il l’a pas recroisé le Cutter d’ailleurs, l’est blindé de boulot en c’moment… Bref, ni une ni deux, Kei commence à pianoter sur son clavier à la recherche de l’emploi du temps du susnommé M. Plutôt protégées les informations sur les M, il suffit pas de se pointer sur le site internet Arnaith et de cliquer sur la rubrique « Emplois du temps M ». Il faut un niveau d’accréditation que Keilan ne possède pas. Mais bon, on parle quand même d’un membre du département d’information Arnaith là. Après une bonne dizaine de minutes à se battre avec son clavier, il met la main sur l’information qu’il cherche et, coup d’bol, le M est censé rentrer de mission ce soir même. Il doit être en debriefing là.

Attrapant son manteau, l’Arnaith sort de son bureau et se dirige à pas vifs vers les quartiers M, un sourire flottant sur ses lèvres. Mine de rien, ça lui donne un bon prétexte pour aller le voir et il doit avouer que ça lui fait plaisir. Bon, le v’là dans les quartiers M, il est bien avancé… Sauf qu’il a jamais mis les pieds ici le p’tit Keilan et il sait pas où aller. A défaut, vu qu’il y a qu’une entrée / sortie, il se colle à côté de la porte, dos au mur, les mains enfoncées dans les poches de son long manteau noir. Il finira bien par passer par là, dans un sens ou dans l’autre. Lui manquerait juste un p’tit café en fait…


[PV : Cut', évidemment .]

Qu’est-ce que c’est chiant, de travailler autant… Cutter se plaignait quand les M végétaient dans le QG Arnaith à ne strictement rien foutre entre deux piqûres assaisonnées de sérum, et Cutter se plaint alors qu’on lui donne du travail par-dessus la tête. Faut dire, ces saletés de civils n’ont aucun sens de la mesure, soit ils ne foutent rien dans le genre strictement rien, soit dès qu’ils approchent le QG Arnaith on tente de les enterrer vivants sous les ordres de mission et autres choses aussi peu réjouissantes…
Présentement, le Cut est en debriefing d’une mission qu’il estime avoir réussi avec brio : l’approche et la destruction d’un groupuscule de créatures qui vivaient planquées dans les fourrés du bois de Vincennes. Et le blond estime que l’objectif est atteint puisqu’il n’a laissé derrière lui que des cadavres, et que lui-même se porte ma foi très bien. Il faut dire qu’il leur est tombé dessus par surprise et qu’il ne leur a pas vraiment laissé de chances ; il était armé d’un fusil de chasse, le M. Et même s’il y voit mal, y’a pas à tortiller : les armes à feu, y’a que ça de vrai.

Il est donc un peu agacé alors qu’on lui fait remarquer qu’il aurait au moins pu en ramener une vivante, histoire qu’on l’interroge sur la présence d’autres créatures dans les lieux, et il hausse des épaules en prenant une expression boudeuse et peu concernée. Et en se concentrant plutôt sur ses cachets – qu’il prend toujours aussi régulièrement, bon petit drogué – que sur ses désagréables supérieurs. C’est dans un flou cotonneux, familier, et somme toute agréable qu’il passe la fin de la réunion, et reçoit un nouvel ordre de mission, très distraitement.
Pour le moment, Cutter ne veut pas grand-chose ; rentrer chez lui, prendre une douche et aller dormir. Il a beau être ultra-résistant et entraîné pour, il commence à fatiguer. Il met quelques secondes à réaliser que le debriefing est terminé et que tout le monde se lève, et il suit le mouvement général mollement, rattrapant son blouson court d’une main, et se levant. Une fois dehors, il plie l’ordre de mission n’importe comment, parvient à le caser dans la poche étroite de son jeans, et enfile sa veste d’un geste rapide et court.
Extérieurement, il n’a jamais eu aussi peu l’allure d’un M ; chemise blanche à fines rayures noires bien repassée, portée sous un blouson qui évoque vaguement une veste de costume. La seule chose qui évoque un truc un tant soit peu militaire, c’est ses pompes à lourdes semelles crantées. Il faut dire qu’il s’est changé depuis la mission dans le bois de Vincennes – il est pas con non plus.

C’est donc d’un pas un peu lent et pas trop convaincu que le M blond remonte les couloirs de la section correspondante, avec en tête l’image fixe de la douche de chez Nergal. En parlant de ça, tiens, il espère que le plombier sera passé et que l’eau chaude sera revenue. C’est pas que c’est chiant de se doucher à l’eau gelée, mais presque. Ensuite direction son lit – « une place » se dit-il, chagrin – et il n’émergera que le lendemain matin – midi – quand il en aura envie… Bon y’a cette foutue nouvelle mission, mais ça peut attendre, décide-t-il tout seul.
Une silhouette sombre et légèrement plus grande que lui attire son regard, sur sa droite, alors qu’il sort d’un couloir. Instinct de soldat voyez, tout ce qui est louche on garde un œil dessus, tout ça. Mais finalement, le type louche, il le connaît, et après s’être dit qu’il ne peut décemment pas l’ignorer, il lui fait un sourire distrait et doux, et s’approche de lui :

« Salut Keilan… »

Hé ouais, le Cut retient les prénoms aussi, trop fort non ? Il ne lui tend pas la main pour le saluer, un peu mal à l’aise. Sa maman a oublié de lui dire comment on saluait un type avec lequel on a dormi manifestement. Il passe une main dans ses courts cheveux blonds, regard errant sur les murs environnants :

« T'as besoin de quelque chose ? »

Après une bonne heure d’attente (à peine un quart d’heure en fait, mais c’est toujours plus long quand on a rien à faire d’autre qu’attendre…), des bruits de pas se font finalement entendre dans le couloir et une silhouette fine se dessine. Keilan se redresse un peu restant appuyé contre le mur, le sourire qu’il avait en arrivant réapparaissant sur ses lèvres. Il avait reconnu au premier coup d’œil le blondinet qu’il avait hébergé une nuit par le plus pur des hasards … et qui lui avait manifestement bien tapé dans l’œil (façon de parler, hein…). Au grand plaisir de Kei, il a l’air d’être plutôt en bon état pour un retour de mission, considérant le fait que les missions M sont le plus souvent dangereuses quand elles ne sont pas suicidaires. Cutter s’approchant de lui, il se décolle du mur et répond à son salut d’une voix douce.

« Salut toi. »

A l’attitude du jeune homme – regard déviant, main qui passe dans les ch’veux – le brun se rend rapidement compte que son interlocuteur n’est pas super à l’aise et bien malgré lui, il ne peut s’empêcher de s’en amuser. Il est trop craquant comme ça ! S’il a besoin de quelque chose ? Et bien, la première réponse qui lui vient à l’esprit est « Oui, toi. » mais ce n’est une façon très classe de présenter les choses… TES CLES, KEI ! Ah oui, c’est pour ça qu’il est ici. Décidemment, ce gars lui fait toujours autant d’effet. Il se départ donc rapidement du regard doux et protecteur qui avait malgré lui envahit ses yeux pendant quelques instants et déclare après deux bonnes secondes de flottement :

« Euh wai, en fait c’est toi qu’je cherchais... M’arrive un truc con… J’ai paumé mes clés…»

A ton tour de te sentir gêné Kei tiens, ça t’apprendra à t’en amuser quand ça arrive aux autres. Ca l’embête de lui reprendre les clés mais il est un peu coincé là. Dès qu’il aura fait faire un double, il trouvera un prétexte pour lui refiler, promis. D’ailleurs, il espère bien que quand le M sera un peu moins surchargé de boulot ils pourront s’voir un peu plus souvent. Enfin bref, venons-en au fait.

« …Et comme j’t’avais filé un double, j’aimerais savoir si y avait moyen que j’le récupère le temps d’en refaire faire un. »

Il avait pensé à lui demander de l’accompagner chez lui pour lui ouvrir mais il n’a certainement pas que ça à foutre, il vient de rentrer de mission et tout et tout. L’invitation, ça s’ra pour la prochaine fois.

Lui de son côté, il est mal à l’aise, et le brun de l’autre, il fait une drôle de tête, avec une expression bizarre – Cutter est quasiment sûr que c’est définitivement pas son air habituel. La main que le blond avait passé dans ses cheveux glisse sur sa nuque, et il garde les yeux bien fixés sur les murs du couloir. Mais PARLE à la fin ! On t’a jamais dit qu’à force de faire attendre les gens comme ça en les stressant, on finissait par fragiliser leur cœur et leur donner des crises cardiaques ? Oui bon ok, tu parles à un M et il est douteux qu’il fasse une crise cardiaque juste pour ça… Mais imaginons deux minutes qu’il tombe dans les pommes telle la princesse romantique ( qu’il est, quelque part… euh bien profond ! ) et là tu seras bien ennuyé. Parce que ça pèse son poids, ce tas de viande modifiée ! Eh ouais il a pas l’air bien gros comme ça, mais les muscles sont deux fois plus lourds que la normale à une vache près…

Enfin, Keilan semble se ressaisir un minimum, et le M relève les yeux sur lui, un peu soulagé que les choses reprennent… leur cours à peu près normal.
Il se mord les lèvres en entendant ce que dit le brun, et cherche ses propres clés dans ses poches, les trouvant rapidement. Ouais c’est énervant un mec qui a ses clés sur lui quand on a paumé les siennes, hein Kei ? Le brun pourra constater que Cut a accroché le double de son appartement avec ses propres clés.
Et voici notre M qui se lance dans une aventure compliquée quand on est un tank modifié à coup de sérum : détacher un trousseau de clés d’un autre. Déjà, glisser l’ongle sous le petit machin en fer délicatement – fait. Tirer un peu – fait. Faire glisser les clés… Loupé !

Le Cut vient d’exploser le pauvre machin en fer rond qui tenait ses différents trousseaux de clés entre eux, et lesdites clés volent joyeusement dans le couloir, venant s’éclater au sol dans ce qui résonne comme un ricanement aux oreilles du blond. Un peu paranoïaque – mais c’est pas de sa faute, il rentre de mission, il est un peu gavé là.
Au lieu de se baisser pour ramasser les différentes clés, Cut se contente de pousser un profond soupir ( genre « Putain mais pourquoi moi ? J’ai fait quoi bordel ? » ) et il commente sobrement mais d’un ton néanmoins très lassé :

« Et merde. »

Il se rengorge un peu, et montre les clés étalées par terre dans un superbe désordre :

« Bon ben… C’est quelque part là-dedans… Désolé. »

Voyant le blond chercher activement son trousseau de clés, Keilan est pris d’un fol espoir : et si, par le plus grand des hasards, il avait laissé le double des clés qu’il lui avait passées à son propre appartement… Il serait alors obligé de l’accompagner chez lui pour les récupérer… Et peut-être même qu’il l’inviterait à prendre un café et qu’il f’rait la connaissance de son fameux – et chanceux – colocataire. Et… Cling cling… Franchement Kei, faut que t’arrêtes de voir ce type, il te déglingue complètement !
Tiré de ses rêveries par le tintement du trousseau de clés de Cutter, le brun revient donc à la réalité et est quelque peu déçu, quoique non surpris, d’apercevoir son jeu de clés accroché à celui du beau blond. Réflexion faite, il préfère qu’il se trimballe avec plutôt qu’il ne le range au fin fond d’un tiroir chez lui.

Il regarde alors avec amusement Cutter se débattre avec le maléfique trousseau, chose qui lui rappelle que, malgré les apparences, la séduisante personne qui se trouve en face de lui est génétiquement modifiée et capable de lui arracher la tête d’une bonne baffe (ouais bon, peut-être pas quand même mais presque !)… Mais il est tellement chou ! Si bien que quand le jeu de clés possédé par le démon se fait littéralement éclater par les doigts du blond, Keilan se retient de rire et à défaut affiche un grand sourire certes moqueur mais gentil. Et voyant qu’apparemment le M n’a pas l’intention (immédiate en tous cas) de ramasser les différents trousseau qui ont volé par terre, le brun se dévoue religieusement à la tache.

« Attends, j’récupère ça. »

S’abaissant souplement, il récupère les différents jeux de clés un par un, les examinant à chaque fois pour vérifier s’il reconnait le sien. Sauf que… Arrivé au dernier, il n’a toujours pas mis la main sur le bout de métal lui ouvrant la porte de son chez-lui. Il les réexamine soigneusement un par un mais rien n’y fait, il n’est pas fichu de se souv’nir à quoi ressemblait ses vieux doubles… Il fait rapidement un tour sur lui-même le regard baissé sur le sol, histoire de voir si des fois il en aurait pas oublier … Non, il n’y a plus rien par terre à part de la poussière. Bien embêté, il se tourne vers le détenteur originel du tas de clés trônant dans ses mains.

« Euh… dis-moi… Tu t’rappelles à quoi elles ressemblaient les clés de mon appartement ? »

Quand on a pas de bol, on a pas de bol, et Cutter pense sincèrement que dans ces cas-là, c’est pas la peine de se battre contre l’inévitable, et qu’il vaut mieux accepter son sort en courbant la nuque plutôt que de risquer une quelconque vengeance du destin – cette saleté. Le blond regarde donc d’un air catastrophé mais résigné les clés abandonnées au sol, puis Keilan qui les ramasse avec dévouement – sans même esquisser un seul geste pour l’aider. Il se remet du désastre, là, comprenez-le !
C’est avec un peu d’inquiétude qu’il fronce des sourcils quand le brun face à lui observe les clés avec un petit air paumé. Il ne va pas lui dire qu’il n’est pas capable de reconnaître ses clés des autres quand même ? Parce que c’est pas pour être le boulet de service, mais Cut est strictement incapable de savoir quelles clés sont celles de chez Nergal et lesquelles sont celles de l’appartement de Keilan, qu’on soit clair. Et donc quand le brun pose la question, Cutter ne peut pas s’empêcher de pousser un petit soupir et de passer une main dans ses cheveux.
Y’a pas idée d’être aussi con, faut vraiment qu’il pense à s’inscrire au Guiness Book. ‘Sûr qu’il y obtiendra le record dans sa catégorie. Il voulait juste une douche et dormir, quoi… Apparemment, c’était trop demander. Il se force à sourire à Keilan – après tout, c’est pas de sa faute, enfin, pas trop directement – et déclare :

« Non, je suis infoutu de savoir quelle clé ouvre quelle porte. J’imagine qu’on doit aller faire des tests chez toi et chez Nergal, histoire de pouvoir récupérer chacun notre trousseau… Pas de bol. »

Certes, certes. Vraiment dommage, cela dit, que ça tombe sur le jour où il est aussi fatigué, et où il n’a surtout pas envie de s’embringuer dans ce genre de test… Tant pis. Sa main réintègre la poche de son blouson, et il se dirige vers la sortie du QG Arnaith, histoire de faire avancer le shilmblick, et l’heure de sa douche – même si elle lui paraît affreusement lointaine, cette heure-là. Une fois dehors, il rentre la tête dans les épaules – mine de rien la nuit est tombée et y’a comme un vent très frais dans l’air, qui a l’air décidé à glacer tout ce qui bouge – et se tourne vers Keilan, quémandeur :

« Tu préfères qu’on commence par chez toi j’imagine ? »

Cette manie de toujours s’effacer est assez impressionnante chez le Cut. Sachant qu’aujourd’hui spécialement, de jolies cernes marquent ses yeux et que sa fatigue physique est visible dans ses gestes largement plus raides qu’à l’accoutumée, on frôle la sublime abnégation, les p’tits loups.
En attendant la réponse, il sort un paquet de cigarettes de sa poche, en coince une entre ses lèvres, et l’allume avec son briquet représentant stupidement une fille largement dénudée. Il jette à l’illustration un regard distrait, et les yeux vert clair se reportent sur Keilan. Il tire une bouffée lentement, et la recrache calmement dans l’air froid, cherchant vaguement une quelconque silhouette menaçante dans l’obscurité.
Simple habitude.

Les yeux de Keilan s’agrandissent quand le blond pousse un soupir en réaction à sa question. Apparemment, il n’est pas plus capable que lui de discerner quelles sont ses clés. Bon, au moins, comme ça, il se sent moins con, moins seul dans sa détresse… Et la réponse tombe dévoilant une conséquence que l’Arnaith n’avait pas encore pris le temps d’envisager. Hé oui, c’est la seule solution, aller chez l’un ou chez l’autre pour tester les jeux de clés – quand j’vous dis qu’il lui ramollit le cerveau, le Cutter. Bref, il emboîte alors le pas au blondinet en direction de la sortie du QG tout en réfléchissant aux implications possibles qu’offre la nouvelle tournure que prend la situation.

Pas de bol, pas de bol… Kei est plutôt de l’avis contraire mais bon, il est tout sauf objectif. Dans un cas comme dans l’autre, la situation lui convient. Si ils vont chez Cut’, il pourra satisfaire sa curiosité sur l’endroit où habite le M (voire même le mystérieux colocataire quoiqu’il y ait de fortes chances pour que celui-ci soit en mission…) et si ils vont chez lui, il serait bien tenter d’essayer de reproduire le schéma de la dernière fois et de garder le blondinet chez lui une fois de plus. Son regard rêveur se porte d’ailleurs sur l’intéressé qui est en train d’ouvrir la porte donnant sur la rue.

Bordel ! Foutu vent… Il en avait oublié qu’il faisait si froid… Le mois d’avril approche pourtant, quoi. Osant finalement mettre un pied dehors, il resserre son long manteau autour de sa taille, frissonnant légèrement. Il dirige ses pas dans la direction pour le moment commune à leurs deux appartements quand il entend la question de Cutter. Il marque alors un temps d’arrêt, levant les yeux vers le visage du M. A la vue des cernes qui ornent ses jolis yeux verts, le brun se dit qu’il devrait plutôt lui proposer de commencer par aller chez Nergal, il a vraiment l’air au bout du rouleau. Quoique… Si jamais ils commencent par aller chez le brun, la fatigue de Cutter pourrait être une raison qui le pousserait à rester dormir ! Il l’a bien fait une fois, pourquoi pas deux ! Tout content de son analyse, le brun finit par répondre :

« Euh oui, si tu veux. Tu connais le chemin, maintenant. »

Il fronce les sourcils en le voyant sortir son paquet de clopes. Il n’a rien contre les fumeurs – c’est leur vie après tout – mais il doit admettre qu’il n’est pas spécialement fan de la fumée. Enfin, lui c’est l’café, il peut bien parler… Reprenant son chemin aux côtés de Cutter, il décide de profiter du moment pour prendre quelques nouvelles, totalement désintéressées ce coup-ci.

« Ca s’est bien passé, ta mission ? »

Quand Keilan confirme qu’effectivement, il aimerait que l’inspection des clés commence par chez lui, Cutter se maudit mentalement un instant, mais ne commente pas. Après tout, c’est de sa faute, il n’était pas non plus obligé de casser le trousseau de clés, n’est-ce pas ? Et le fait qu’il soit très fatigué n’est qu’une minuscule excuse même pas valable – quand on est un tank, on maîtrise sa force, et point barre. Cutter se sent énervé sans réellement arriver à s’agacer, il est trop habitué à la résignation pour ça. C’est donc d’un air éternellement tout mou et peu convaincu qu’il tire sur sa clope en attendant la réponse de Keilan, et il se conformera aux désirs de monsieur passivement sans mettre en avant sa fatigue ou le fait qu’il rentre de mission.
Il a dit « on commence par chez moi » alors on commence par chez lui, point barre. Notons au passage que le blond a laissé la totalité des clés sous la garde de Keilan en toute confiance ; bon en fait Kei est pas trop le genre de type à se barrer en courant avec les clés d’autrui en poche, hm.

Il prend avec beaucoup de flegme la direction du domicile de sieur Keilan – dont il se souvient, brave bête – jetant un court regard vert peu concerné vers le brun. Comment il est au courant qu’il revient de mission ? … Oh il a bien précisé qu’il faisait partie de la section d’informations, non ? Dans la tête de Cut, ça veut dire qu’il est courant de tout, tout le temps, pratiquement en temps réel. Il referme un peu mieux sur son cou le blouson et la chemise – foutus décolletés, ah on fait son malin à pas boutonner et après on regrette hein monsieur Cutter ? – et hausse des épaules :

« Oh, mission de bourrin de base… On m’a reproché d’avoir un peu trop latté justement. Mais j’suis pas Nergal moi, faut me préciser quand faut en ramener des vivantes aussi. »

Jargon absolument incompréhensible pour qui n’est pas au courant de l’objet de la mission qu’a remplie le blond plus tôt dans la journée, réglant les conflits humains – créatures dans le sang. Un M, c’est pas forcément subtil, même si certains réfléchissent plus que d’autres. Le blond lâche le mégot de sa cigarette sur la chaussée, le laissant tomber dans une flaque d’eau noirâtre, vestige la dernière pluie parisienne.

« Je sais pas si je préférais quand on avait pas de travail, là c’est limite vivable… » Il incline un peu la tête sur le côté, fait une moue peu convaincue. « Enfin, j’me plains peut-être beaucoup trop, comme dirait l’autre. »

L’autre, c’est Nergal évidemment – qui d’autre ? Le reste du chemin sera parcouru en silence par le blond, qui est en train de s’autopersuader qu’il ne lui faut pas un réel effort de concentration pour garder les paupières ouvertes, et encore moins pour foutre un pied devant l’autre.
Décidément, ce sérum ne marche pas bien du tout – mais Cut a vraiment tiré sur la réserve ces derniers temps, faut avouer… Trois nuits de deux heures seulement, le tout entrecoupé de missions plutôt physiques, il faut bien avouer qu’il y a de quoi être légèrement fatigué en cette belle soirée. Le temps qu’ils arrivent devant l’immeuble de Keilan, c’est la tempête, et Cutter semble avoir totalement oublié que chez les honnêtes gens, la porte est généralement fermée, parce qu’il ouvre la porte de l’immeuble comme si c’était celle d’un moulin.
Heureusement qu’elle n’était pas fermée, ladite porte ! ( Impossible de savoir qui de la porte ou du M aurait cédé devant les arguments de l’autre. ) Il va appeler l’ascenseur, quittant sa position anti-froid pour se déplier un peu, s’appuyant sur le mur d’une épaule.

« Temps de merde. »

Tout en marchant, les mains enfoncées bien au fond des poches dans le vain espoir de mieux les protéger du froid, Keilan écoute d’un air intéressé la réponse du blondinet – qui, au passage, malgré sa condition de mutant, ne semble pas mieux protégé du froid que lui dans sa frêle carcasse d’humain de base. A vrai dire, il n’y comprend pas grand grand-chose, ne s’étant pas attardé sur l’objet de ladite mission lors de sa recherche, mais il arrive quand même à comprendre que son petit M s’en est tiré avec brio, peut-être même un peu trop d’après ses dires. La seconde tirade, qui sonne blasée à l’oreille du brun, l’étonne quelque peu. Il n’aurait pas pensé qu’on les surchargeait de boulot au point de les crever comme ça (ça doit pas être facile à fatiguer un M tout de même…). Aussi lui répond-il, dans l’espoir qu’il sait quasiment vain, de le réconforter ou au moins de lui faire voir le bon côté des choses.

« Au moins, tu t’en sors sans être trop blessé, c’est déjà ça. »

Hé oui, il est comme ça le Kei, compatissant et tout… Enfin, surtout avec Cutter… Bon ok, seulement avec Cutter. Toujours est-il que le regard qu’il pose la fine silhouette emmitouflée est quasi protecteur. Il l’inquièterait presque à peiner comme ça pour garder les yeux ouverts, même si le brun ne peut s’empêcher de penser qu’il va s’effondrer comme une masse une fois qu’ils seront rendus dans son appartement. Keilan respecte donc le silence du blondinet pour le laisser se concentrer sur la survie de sa conscience – il sait ce que c’est, il est passé par là lui aussi – mais aussi parce qu’il est trop occupé à lutter contre le vent et la pluie qui continue de monter en puissance à mesure qu’ils approchent de son immeuble. Et une raison de plus, une !

Bref, c’est avec un soupir de soulagement que Kei se glisse à la suite du M dans le refuge que leur offre gracieusement le hall et le suit jusque devant la porte de l’ascenseur. Il est trempé, des pieds à la tête, ses cheveux mi longs sont à moitié plaqués sur son visage et son manteau dégoulinant finit par former une belle flaque d’eau au sol. D’une main timide – encore traumatisée par la tempête, la pauvre – il repousse les mèches gênantes tandis que Cutter en profite pour mettre en parole sa pensée du moment.

« J’te le fais pas dire… »

Sur cette réplique de la mort qui tue, il s’engage dans l’ascenseur, laissant derrière lui sa jolie flaque d’eau, et appuie avec un geste d’habitude sur le numéro 2. Dos à la paroi de l’ascenseur, ses yeux noirs se portent sur son compagnon d’infortune qui ne semble pas en meilleur état que lui, la fatigue en plus. Et là, il doit avouer qu’il se sent un peu coupable quand même, de l’avoir traîné jusqu’ici.

« Désolé de t’avoir embarqué là-dedans, j’savais pas comment faire autrement… »

Un sourire d’excuse sincère se dessine sur ses lèvres tandis que la porte de l’ascenseur s’ouvre sur le palier. Il se dirige vers sa propre porte et attends cinq bonnes secondes que la lumière finisse par s’allumer – hé oui, ils ont mis une lumière automatique mais elle met super longtemps à s’allumer… vachement pratique !

« Et maintenant, à nous deux, foutue serrure ! »

Il y a maintenant une bonne heure, elle l’avait vaincue mais ce coup-ci, il est armé : il a des clés ! Sortant les multiples trousseaux de sa poche, le brun s’emploie donc à essayer minutieusement chacune des clés, tendant à chaque essai infructueux le jeu correspondant à Cutter avec un léger sourire voulant dire un truc du genre « C’est pas celui-là non plus, il doit être à toi… ». Finalement, au troisième essai, la clé tourne dans la serrure et Keilan ouvre en grand la porte d’un air triomphant. Il se tourne alors vers le M avec un sourire engageant.

« Vas-y entre au moins prendre un truc chaud en attendant que cette foutue tempête se calme… »

Se faisant, il s’efface pour laisser passer le blond. C’est qu’il serait galant le Kei !

Il lance au brun un regard en coin peu convaincu, l’expression vague et blasée. Effectivement, il n’est pas blessé – pas cette fois là – et il pourrait s’en réjouir. Le Cut aurait-il tendance à voir tout en noir ? Dans la mesure où c’est un dépressif… On peut affirmer ça sans trop avoir peur de se tromper. Il hausse des épaules, ne sachant que répondre à ça, et se contente de rentrer la tête dans les épaules, parce que des gouttes d’eau lui coulent dans allègrement dans la nuque, et que c’est un peu agaçant cette affaire.
Une fois dans le hall, il reprend une position un peu plus normale, donc, grimaçant en observant sa veste de tissu pas trop épais et sa chemise toutes deux détrempées. C’est bien de vouloir être bien habillé, mais quand il pleut – pardon, quand il y a une tempête dehors – c’est pas tout à fait le pied.
Qu’importe, le M ne sera pas terrassé par un rhume, pas de panique. Le sérum assure, rien ne lâchera, et Cutter survivra à la pneumonie qu’il va déclarer suite à ses mésaventures keilaniennes. Quel héros, cette truite blondinette alors ! Il n’écoute que d’une oreille la réplique inintéressante de Keilan et le suit docilement jusqu’à son appartement, après quoi il préside à l’essayage des clés dans la serrure avec la placidité d’un… labrador. Ouais, genre le chien qui vous regarde faire, l’air non seulement pas du tout intéressé, mais en plus qui ne comprend pas ? Ben pareil.

Illumination, révélation : Cutter est un labrador. Il lance un regard vert un peu perplexe au brun quand il s’écarte du passage, et finit par comprendre qu’il le laisse entrer en premier – ouh c’est sympa ça. Et le Cut dit – intérieurement – qu’il faut que la lumière soit et pouf, la lumière fut et il se dit que c’était vachement pratique. Et puis l’étape après la lumière, c’est le canapé est trop bon, alors j’vais m’asseoir dedans.
Ce qu’il fait avec classe, élégance et sans le casser. Il passe ensuite une main dans ses courts cheveux blonds mouillés, regardant autour de lui ; y’a un truc qui a changé dans l’atmosphère mais il ne saurait pas trop dire quoi… Un poil plus de vie que la dernière fois peut-être, on sent que le type rentre chez lui un peu plus souvent que tous les 36 du mois.
Puis il se rappelle soudain que c’est pas d’un poli extrême de détailler de façon aussi analytique l’intérieur de l’appartement d’un type qui vous a invité, et il regarde ailleurs ( sur son genou droit pour être précis ). Inutile de préciser que son genou droit, à force de le fréquenter, il le connaît et qu’il finit par le trouver un peu ennuyeux.

C’est pour ça qu’il relève les yeux sur Keilan, sans se départir de son expression calme, anesthésiée, qui est assez peu naturelle, sans même sourire. Et comme il n’y a qu’un seul sujet de conversation qui lui vient à l’esprit, le voilà qui demande, dans une tentative lamentable de relancer la conversation :

« Et t’as pas une idée d’où t’as pu paumer tes clés ? »

S’il savait, elles seraient pas perdus, mais que voulez-vous, le Cut et les mondanités…

Presque pas troublé par le regard perplexe que lui envoie le Cutter, le brun s’empresse de le suivre. Et effectivement, y a pas à dire, y a quelque chose de changer dans l’appart’ du Kei, à commencer par la couverture absente du canapé (Kei a appris qu’un lit, c’est ‘achement plus confortable qu’un canapé de salon) et l’air de renfermé qui a disparu de la pièce. Bon okay, y a encore une bonne couche de poussière qui traîne un peu partout, il ne s’est pas encore improvisé fée du logis, faudrait pas trop en demander non plus. Bref, d’un air content, il regarde, tout en se dévêtant calmement, Cuttie faire comme chez lui et s’installer confortablement – et avec classe, oui oui oui – dans le douillet canapé. Il dépose son long manteau chargé d’eau de pluie sur le dossier de la chaise, non loin du radiateur – c’est que ça s’rait presque étudié son truc.

Pris d’un subit éclair de lucidité au sein du brouillard dans lequel le plonge le M, Keilan se dirige dans le petit couloir, laissant son hôte curieux (re)découvrir les lieux à sa guise. Il en revient rapidement, une petite serviette sur le sommet du crâne, une autre dans la main gauche, la droite occupée à sécher distraitement ses cheveux noirs détrempés. Et voilà que Cut' lui ressert son regard calme, presque trop calme, sans expression véritable, à croire que c’est son regard « par défaut ». Même que Kei, dans toute son impartialité légendaire a décrété qu’il était trop chou quand il avait cette tête-là. Et puis tiens, il lui laisse le temps de poser sa question et lui balance la serviette à la figure, voui voui parfaitement, même si c’est un M et tout et tout, n’a pas peur le Kei, il a qu’à pas avoir l’air si chou, d’abord.

« Hé bien ça mon cher monsieur Hedberg, si j’l’avais su, j’serais pas v’nu vous déranger dans votre travail. »

Le vouvoiement est bien entendu employé sur le ton de la plaisanterie, même si après coup, Kei n’est pas certain que Cut’ ne saisisse la chose immédiatement. Pas qu’il soit con, non non, juste qu’il a l’air d’avoir plutôt tendance à prendre les choses au premier degré. Cela dit, il faudra qu’il jette un œil dans l’appart’ vite fait, vu qu’il est l’heureux propriétaire d’une porte à battant, impossible à ouvrir de l’extérieur sans la clé… S’acheminant vers le coin cuisine où, ô miracle, la vaisselle est faite, le brun fait mentalement l’inventaire des boissons chaudes qu’il a à proposer.

« Bon, j’te sers quoi ? Thé ? Café ? Chocolat chaud ? J’ai même de quoi faire un Irish coffee si tu veux. »

Hé oui, l’Arnaith informant a fait des efforts pour avoir quelques trucs à proposer en cas de visite, ce qui lui a d’ailleurs donné l’occasion de se rappeler pourquoi il n’avait pas acheté de thé depuis des années.

Allez, chiant ou pas chiant ? Après sa rapide inspection des lieux, et ses petits commentaires intérieurs fort intéressants genre « oh mais c’est mieux rangé et plus vivant ici », et autres « cela dit, cette table est toujours aussi hideuse » – sieur Cut daigne enfin relever son vert regard sur son hôte. Et maintenant se pose à son esprit tout ébaudi la question philosophique, que dis-je, existentielle :
Thé, café ou chocolat chaud ?
L’importance de la question est telle qu’il en oublie de se froisser pour le vouvoiement ( ai-je déjà précisé que ça le fout mal à l’aise ? ) et il pose sur son menton délicat deux doigts non moins délicats – ce type est tellement mince et délicat qu’on en oublierait presque que c’est un M dis donc – et plisse ses yeux ( délicats, c’est bien y’en a qui suivent ) dans une expression de réflexion ( euh non pas spécialement délicate, là ).
Et puis finalement, si tiens, on l’a vouvoyé quand même, alors il laisse deux minutes les boissons chaudes débattre entre elles sans son arbitrage forcément impartial et superbe, pour préciser :

« Mais j’avais fini de toute manière. Et puis heureusement que j’avais tes doubles, sinon t’aurais été obligé d’appeler un serrurier, et puis ça coûte bonbon ces machines-là. »

Il hoche de la tête pour appuyer son propos – du temps où il était un simple humain, Cut était un spécialiste de l’enfermement hors de chez lui, avec clé à l’intérieur. Il avait fini par demander au mec qui le dépannait s’il pouvait pas lui créer un abonnement « client fidèle », et le ( sale ) type avait pas voulu. Une fois son ADN modifié et clairement renforcé, le blond a découvert le principal avantage d’être un M : la plupart des portes plient devant ses arguments, maintenant. Et même les serrures s’il est particulièrement en forme.
Inutile de préciser que toute cette joyeuse période ( surnommée « l’Ère de la Porte Brisée » ) est bel et bien terminée actuellement, puisque Nergal ne tolérerait pas que son coloc’ fracasse la porte d’entrée, sous le ( pourtant excellent ) prétexte qu’elle ne lui a pas fait penser à prendre ses clés. Bref, les portes n’ont plus à trembler, Cutter la terreur s’est calmé.
Terreur qui en est revenue à ses réflexions sur les boissons chaudes, sourcils froncés, lèvre supérieure légèrement avancée dans une petite moue hésitante. Il pèse les avantages et inconvénients du thé, du café et du chocolat, là.
Finalement, il se redresse, décidé :

« J’veux bien du thé, s’il te plaît ! »

…
Chacun ses défauts, hm ? Y’en a qui sont insomniaques, y’en a qui fument, et y’en a qui boivent du thé, chacun son vice, j’ai dit. Bon certes, le Cut cumule – et d’ailleurs, il se dit qu’il s’en grillerait bien une, mais un court regard vers la fenêtre le persuade que finalement, son cerveau a pas tant besoin de nicotine que ça. Non, sans déconner. Les yeux verts restent fixés au-dehors une bonne dizaine de minutes au bas mot, les hectolitres d’eau tombant du ciel hypnotisant totalement le blond. Ça le laisse tout con sur le canapé. Bon, c’est vrai qu’habituellement, Cut n’est pas vraiment ce qu’on appelle « une lumière », oh il a bien un esprit d’initiative, mais c’est souvent tourné vers des trucs du genre : " j’explose tout et on verra bien ce qu’il reste debout après ". Mais bon, là, il est un peu plus tout con que d’habitude, ok ?
Ce n’est donc qu’au bout de longues minutes qu’il sort de sa contemplation, après que Keilan ait posé une question, dans un sursaut à la fois coupable et surpris :

« Hein ? »