Crépuscule et clair de lune

Jaune, orange, rouge puis violet. C’était la déclinaison des couleur au couché du soleil. Pour le moment, le crépuscule n’en était qu’à une couleur orange pâle. Il n’était pas très tard, dix neuf heures peut être ? aucun monuments ne pouvait vraiment l’indiquer avec certitude en ces lieux. Mais quelque soit le moment de la journée, tout était d’un calme étonnant. Cela était désormais si rare. Un long soupir langoureux s’échappa du fond du cœur d’une magnifique silhouette marchant avec grâce le long des berges. C’était une apparition presque fantomatique dont on ne devinait rien en apparence. Créature ou humain ? Seuls de longs et magnifiques cheveux osaient voler dans le vent, mais rien ne laissait entrevoir la moindre part d’hybride dans cette créature. Pourtant en s’approchant de plus près, on pouvait largement le deviner. Deux petites oreilles rousse poilues pointaient légèrement au dessus de la crinière de la jeune créature et ses pupilles étaient très visiblement celles d’un félin. Mais que faisait donc une créature aux apparences tellement fragiles, seule dans un coin aussi isolé !

La créature était en réalité la terreur nommée Laïna. Comme à son habitude, elle sortait au crépuscule pour commencer sa chasse aux humains et aux traîtres. Mais avant de ne vraiment s’y consacrer ce soir là, elle avait ressenti le besoin de venir s’isoler dans cet endroit. Tant de souvenirs, tant de choses avaient désormais changées. En fait, elle ne se sentait d’humeur à traquer une proie. Et si pour une fois, elle se déchargeait de son travail pour se détendre un peu. Elle n’eut pas vraiment le temps de se poser la question. Un papillon vint tournoyer autour d’elle, faisant miraculeusement resurgir la candeur de la féline. Il était bleu et vert, de toute beauté et d’une majesté à vous couper le souffle. Elle le regarda virevolter dans la douce mélodie du vent, souriant devant un si joli spectacle. Et puis, le papillon s’éloigna et elle ne put réfréner l’envie suffocante de le suivre. Elle courut après, sautant, tournoyant en faisant mine de l’attraper et finalement, trébuchant et roulant en bas d’une butte couverte d’herbe. Elle resta allongée là, sur ce sol dur mais agréable, en plein milieu de la capitale. Un rire mélodieux sorti enfin de ses entrailles avant que le silence ne retombe subitement. Les yeux écarquillés, elle se frotta la gorge, se demandant si le son venait bien de sa personne. Près avoir scruté attentivement les environs, elle dut bien reconnaître que ce ne pouvait être qu’elle. Elle resta troublée un long moment.

Elle se releva doucement, sans aucune gaieté et s’avança vers l’eau. Le clapotis était doux et langoureux. Elle scruta la surface et s’arrêta sur une image. Son image. Ce qu’elle vit ne la rempli pas de joie. Où était passée la douce féline d’avant ? Elle avait tellement changée, tout comme le quotidien de la ville. Cela faisait bien presque un an qu’elle n’avait pas rit. Elle ne se souvenait même plus de ce qu’elle était venue cherchée dans cette cité. La Thianra… Sauf qu’elle n’avait croisée encore personne qu’elle ne connaissait. Hormis Opale et encore, l’échange fut rapide car elle avait fuit devant l’humaine, par peur de voir ses souvenirs resurgir. Elle n’avait que des échos comme quoi les membres étaient toujours vivants. Rien de plus. Elle se sentait seule et abandonnée. Tuer ne la contentait même plus. Au début, elle avait cru que cela effacerait la douleur en elle et pardonnerait la faute qu’elle avait commise. Elle se rendait compte maintenant que le passé resterait le passé et que rien de ce qu’elle pourrait tenter de faire ne le transformerait. Tuer ne ferait pas revenir son père, ni même les siens. Tous ce qu’elle faisait ne lui ressemblait pas. Où était passée la jeune féline candide et désintéressée ? Si ses supérieurs la voyaient, ils la remettraient certainement en place. Elle aurait tout donné pour avoir un peu de compagnie. Parler, se battre mais briser le silence qui lui tourmentait les neurones en cet instant même.

Un humain, rien qu’un seul petit humain à tuer. Et elle rentrerait dans son trou pour la journée suivante et ressortirait le soir pour accomplir de nouveau ses meurtres. Qu’elle importance ! la vie, la sienne, ne valait pas grand chose désormais. Elle finit par basculer en arrière en faisant la moue. Tant pis pour le reste du monde, elle resterait plantée là tant qu’elle n’aurait pas trouvé de raison de se lever. Sa tête aurait pu être comparée avec celle d’un enfant faisant un vilain caprice de principe. Un bras enroulé autour de ses jambes, l’autre soutenant sa tête et le tout parsemé d’une expression sincère d’ennui. La schizophrénie la guettait sérieusement. Plongé dans son état d’ennui total, elle tira même la langue à un canard planté devant elle en espérant qu’elle lui donnerait à mangé. Peine perdue, elle n’en avait aucunement l’envie.

« Pas la peine d’espérer mon petit père, je ne te nourrirait pas ! Tu as de la chance, j’ai pas non plus envie de te faire en brochette ! … Bon, tu veux quoi, ma photo peut être ? Même pas en rêve mon petit ! T’es trop pas beau ! Beurk ! C’est moche un canard ! Je ne donne pas ma photo en souvenir à n’importe qui ! Tu crois quoi sans rire ! Tu as le droit de rêver, mais ne crois pas au Père Noël, tu te fais du mal inutilement ! aller ! ! DEGAGE SALE BETE ! »

Agacée elle lui lança une pierre qui assomma le canard. Dommage, pour une fois qu’elle ne lui voulait pas de mal. Quiconque serait passé par là en cet instant aurait pu croire avoir à faire à une folle. Faire un monologue avec un canard relevait d’une psychiatrie sévère. Mais aucun risque, elle était seule, du moins, c’est ce qu’elle pensait.

[ Bien voili voilou Angelo, je te laisse continuer. Dsl, le démarrage est plus que passable mais je peine souvent sur le commencement, surtout avec ce perso. J'espère quand même que ça t'ira]

[Ca me va terriblement bien ^^. Par contre, j'ai un défaut .__. je ne joue jamais au passé... J'espère que ça ne va pas te pertuber !]

Laïna se croit seule, certes, mais elle ne va pas le rester longtemps. C'est bien connu, c'est dans les moments où l'on a le plus envie d'être seul, car l'on vient - par exemple - de parler à un canard comme s'il pouvait répondre que débarque un parfait inconnu, qui en plus d'être terriblement insolent, est forcément collant et casse-pied. Et avec un peu de bol, dépressif.

Dans le cas qui nous intéresse, le parfait inconnu est certes casse-pied, parfois collant, mais pas du tout dépressif. Physiquement, c'est un grand brun plutôt beau gosse - il faut le dire -, aux cheveux noirs bien coupés, les yeux noisettes débordants de normalité, l'allure à peine plus légère que celle d'un véritable humain, on croirait un gymnaste, ou mieux, un danseur. Malgré des dehors tout à fait inoffensifs, le sieur Angelo n'est pas vraiment - voire pas du tout - un humain comme les autres. C'est une créature, qui a perdu beaucoup de traits de ses origines félines : pas d'oreilles qui dépassent, pas de queue. Seuls ses yeux et ses crocs - un bien grand mot pour des canines trop développées et pointues - peuvent le trahir. Alors il porte sans arrêt une paire de lentilles colorées, et il ne sourit jamais. Problème réglé ! Et pour l'instant, autant dire qu'Angelo est d'humeur massacrante. Il n'a pas très bon caractère, c'est de notoriété publique maintenant ; mais ce jour est encore un cas exceptionnel. D'abord, il ne sait absolument pas pourquoi il est venu traîner ici ; et cette interrogation permanente l'agace au plus haut point. C'est loin de chez lui, et il ne se sent pas à l'aise, comme s'il sentait que quelque chose, ou quelqu'un de particulièrement dangereux avait été lâché dans les environs depuis peu, et que sa situation va devenir périlleuse sous peu. Il est donc hérissé, crispé et nerveux, et cet état de fait entraîne un cercle vicieux en ajoutant à son énervement croissant. Et cet agacement se traduit avec facilité dans ses gestes trop secs, dans des mouvements trop vifs, qui font très... "proie".

Il croise lui aussi le papillon qui s'est tiré à si bon compte de son entrevue avec Laïna. Angelo n'est pas une créature agressive ; il répugne à se servir de ses crocs et de ses griffes, obsédé par l'idée d'être un jour découvert... Alors l'insecte n'écopera que d'un mouvement de main agacé, et d'un "dégage !" désagréable. Le garçon - car il est bien jeune, l'agent double - est quelqu'un qui peut se montrer exécrable quand il s'y met, et aujourd'hui, il a décidé d'être un véritable poison. Il promène autour de lui un regard perplexe ; il a remarqué les traces dans l'herbe, et se demande à quoi les imputer. Une lutte ?... Sans s'affoler, il pose autour de lui un regard d'ensemble, lointain. Et c'est ainsi qu'il repère la fine silhouette de Laïna. Ses fins sourcils se froncent, ainsi que son nez. Il hume l'air - un vieux réflexe dont il ne parvient pas à se débarasser ! -, puis après quelques instants d'inspection olfactive, s'approche de la demoiselle. Et ce qu'il entend est surprenant.

Citation :: « Pas la peine d’espérer mon petit père, je ne te nourrirait pas ! Tu as de la chance, j’ai pas non plus envie de te faire en brochette ! … Bon, tu veux quoi, ma photo peut être ? Même pas en rêve mon petit ! T’es trop pas beau ! Beurk ! C’est moche un canard ! Je ne donne pas ma photo en souvenir à n’importe qui ! Tu crois quoi sans rire ! Tu as le droit de rêver, mais ne crois pas au Père Noël, tu te fais du mal inutilement ! aller ! ! DEGAGE SALE BETE ! »

Il s'arrête à nouveau, n'ayant parcouru que quelques pas. Angelo n'est pas un grand dragueur, alors il se demande s'il ne va pas se tirer en plantant la jeune femme là, toute seule, avec ses problèmes. Oh, et puis non. Il reprend son avancée. De toutes manières, il est encore bien trop nerveux, et il n'a aucune envie d'aller courir pour se calmer les nerfs. Et la mort d'un canard ne l'effraie pas ; il a les os du crâne solides. Alors, il s'amène, en prenant soin d'annoncer son arrivée ; il alourdit son pas, et tousse, une main sur la poitrine.

"Bonsoir."

Il s'interdit toute banalité telle que "une bien belle soirée, n'est-ce pas ?". Du coup, pour commencer une conversation avec une inconnue, il est toujours embêté. Mais pour le moment, la question n'est pas au "qu'est-ce que je vais lui dire" mais plutôt au stade du "hééé mais c'est une créature !". Ses lèvres fines s'étirent en un sourire entendu, sans qu'il ne dévoile ses crocs.

"La conversation des canards ne vous plaît pas, on dirait."

Ce mec est odieux.

Plongée dans ses pensées, la jeune féline ne fit aucunement attention à ce qui se passait autour de son être. Elle l’aurait bien manger le canard, mais voilà, elle était soudainement prise d’une affreuse crise de flémingite très aiguë et n’avait pas envie de devoir bouger la moindre petite griffe. Malgré l’acuité supérieur à entendre qu’elle possédait grâce à sa nature féline, elle n’entendit pas le foulement de l’herbe par des pas étrangers aux siens. Aucunes réactions ne s’ensuivit lorsque la marche de l’inconnue stoppa près d’elle, comme si tout son corps n’était soudain qu’une enveloppe sans âme. Elle fit un bond terrible lorsqu’elle entendit le son d’une voix qui la ramena à la réalité et eut pour réflexe de sauter en arrière toutes griffes sorties prête à se défendre. Un grognement discret mais agressif raisonna du fond de sa gorge. Mais elle ne tarda pas à se détendre et eut un rictus mauvais et méprisant. La créature qui se trouvait devant elle ne l’impressionnait en rien, si tant est qu’il ait été dans cette intention la présence du nouveau venu. Elle rentra ses griffes sèchement et se redressa, signe qu’elle ne souhaitait plus la confrontation.
« Je dirait plutôt bonsoir ! Vous êtes un peu en décalage horaire par rapport à la lune on dirait ! »

Et non, dommage ! Laïna ne faisait pas partie des gentille créature polie et courtoise ! Les autres l’ennuyaient et elle savait bien le faire comprendre. Soit, elle voulais de la compagnie, mais là… Un mâle et en plus un humain ! Non mais sans blague, la chance était avec elle vraiment ! La dernière créature qu’elle souhaitait rencontrer ce soir là était bien celle qui se trouvait à quelques mètres d’elle. Grand, brun, des yeux foncés, bref humain jusqu’aux ongles ! Enfin presque. Il y avait en lui, ou plutôt sur lui, une étrange odeur qui n’avait rien d’humain. Elle connaissait parfaitement l’odeur naturelle des hommes et celle là ne lui correspondait pas. Non, c’était plutôt l’odeur d’une créature, même si son odorat confondait une petite pointe de parfum humain. Mais pas d’oreille, pas de queue féline, pas de pupille fendue, rien de tout cela. Il restait un détail qui ne trompait plus la jeune féline : les griffes. Aucune créature ne pouvait se les faire enlever volontairement à moins d’être mazot au point d’aimer souffrir la mort. Ses yeux se posèrent donc sur les mains et les avant-bras du jeune homme. Mais elle fut déçut. Manche longue. Pas moyen de voir quoique ce soit. Il devait vivre au milieu des humains dans toutes les formes possibles et inimaginable celui là ! Quelle bêtise pouvait bien le posséder pour arriver à supporter cela ! A moins que ce soit un cerveau qui lui ait manquer. Il devaient être en rupture de stock le jour de la distribution.

« Les canards n’ont pas une conversations des plus développées ! Même si leur cerveau est bien moins primaire que celui de leurs cousins les humains. Je suppose que vous approuverez cela ! ça ne doit pas être facile tous les jours de ne pas posséder le moindre neurone, n’est ce pas ? »

La provocation. Elle était la reine. Laïna était similaire à une rose à peine éclose. Magnifique et fascinante, mais extrêmement dangereuse et piquante. A les femmes ! De leur côté, ces dernière se plaisaient à dire la même chose des hommes. Deux catégories différentes qui aiment à se chercher et se battre mais qui ne pourraient survivre l’une sans l’autre. étrange paradoxe, il est vrai. Pourtant, la terre le porte depuis sa création.

Le jeune homme devant elle semblait l’amuser sérieusement ! Il était évident que, comme elle, il n’avait aucune envie d’être aimable ! Mais son attitude odieuse n’affectait en rien la féline. Elle avait vu bien pire et il était certain que le jeune homme n’arriverait jamais à la cheville de certaines personnes dans ce domaine, même s’il y mettait toute la meilleur volonté du monde. Il était vraiment mal tomber le pauvre. C’était en plus un jeu que Laïna adorait. Qui rirait bien rirait le dernier ! Et elle n’avait pas du tout envie de faire le moindre effort. Elle soupira d’un air méprisant et ignora Angelo tout simplement. Qui avait parler d’être odieux ? Elle se rassit tranquillement, bailla vigoureusement en laissant sortir un petit rugissement et s’allongea, une herbe dans la bouche.

Elle n’avait même pas chercher à dissimuler son identité. Il fallait avouer qu’elle trouvait cela totalement inutile. Sa vraie nature n’était en aucun cas une honte pour elle, bien au contraire. Et cela lui donnait la satisfaction d’avoir une bonne raison de s’opposer aux humains. Et puis pourquoi la créature la plus redoutée des pays de l’est et d’Occident aurait elle peur de se dévoiler. Elle n’avait rien à cacher et ne risquait rien. C’était plutôt Angelo qui risquait gros pour sa vie à être là. Quoique pas vraiment puisqu’elle n’avait pas envie de faire le moindre effort ce soir.

Un problème se posa en revanche très vite : Elle n’avait aucune patience. Et l’ignorance ne l’avait jamais adopté ce qui fait qu’elle était incapable d’ignorer quoique ce soit plus de quelques secondes. Sans parler que le papillon refit surface et une fois de plus, elle ne put réfréner l’envie de lui sauter dessus. Mais le regard du jeune homme la stoppa net dans son élan.

« Quoi ! Tu veux ma photo? Non mais sans rire, vous avez quoi me regarder comme une bête sauvage ! J’ai une tête qui ne te revient pas ? Comme c’est dommage ! Ben va falloir t’y habituer mon grand, j’ai pas l’intention de la changer pour tes yeux ! mais je peux arranger la tienne si tu veux ! »

Décidément, en concours d’amabilité, elle aurait gagné le premier prix sans aucune difficulté. Pauvre Laïna. Le fait de trop dormir le jour peut être ! Il fallait reconnaître qu’elle n’était pas chaleureuse de nature mais l’abordage du jeune homme ne l’encourageait pas l’être d’avantage.

Le soleil se fout pas mal de la "conversation" des deux individus qui sont sur le bord de la Seine. Aussi, il continue de descendre tranquillement se coucher, le plus posément du monde, alors que le peu de lumière autorise l'apparition - timide - de la lune. Le ciel fonce d'un cran, alors qu'Angelo observe avec une certaine curiosité le bond de surprise de Laïna, une main sur le coeur, et sans expression. Il pince ses lèvres fines d'un air désapprobateur, arque un fin sourcil, et ne bougera pas de cette position pendant la diatribe haineuse sur son "bonsoir" que lancera la créature apparemment très mécontente de son entrée en matière. Il autorise un léger soupir agacé à franchir ses lèvres, avant de commenter d'un ton sec, et plus pour lui-même qu'autre chose...

"J'ai dit bonsoir, mademoiselle Bon-Poil."

Angelo est en forme, ce soir, bien qu'il sente confusément que cette créature - qui n'a en aucun cas caché ses atouts animaux, un peu plus développés que les siens d'ailleurs - pourrait se montrer dangereuse pour sa santé immédiate. Monsieur Angelo a les nerfs, donc il a envie de se colleter avec quelqu'un. Et qui de mieux pour se colleter que d'une créature féministe doublée d'une anti-humain farouche ? Dans son cas, personne. Il observe avec un certain amusement la façon qu'elle a de le dévisager, puis de le détailler. La demoiselle semble en proie au désarroi, ne sachant trop s'il est humain ou une créature. Finalement, c'est amusant d'être au milieu et d'abuser tout le monde... Il maintient toujours sa position - droite, fière et assez éloignée de Laïna - quand elle entame sa réplique sur les canards - c'est lui qui a lancé le sujet, d'ailleurs. A la fin de la série de phrases acides, très peu impressionné, il laisse ses fines lèvres s'étirant en un sourire délicieux d'hypocrisie, commentant avec tranquilité, les yeux étrécis.

"Aah oui, les humains sont bien primaires, et les créatures ne sont que leur produit croisé avec d'autres animaux encore plus primaires. Et ô combien cela se voit !"

Rectification : Angelo n'est absolument pas quelqu'un de prudent. Il n'est pas particulièrement combatif en temps normal, mais l'attitude de Laïna est pile ce qui lui faut pour devenir franchement désagréable, en même temps que d'être terriblement tête brûlée. Il commence à chercher clairement les ennuis, celui-là. Son sourcil - qui était revenu à sa place normale entre-temps, soulignant de sa courbe la belle couleur chocolat de ses yeux -, revient s'arquer délicieusement devant le spectacle de la jeune créature rousse tentant de l'ignorer. Voilà quelque chose dont il ne la voyait pas capable, franchement. Il hausse des épaules, sa main quittant enfin son coeur pour venir trouver refuge dans la poche de son pantalon - porté un peu trop serré pour la vieille école de l'élégance. Son nez fin se fronce légèrement, traduisant des pensées tout à fait perplexes. Il allait tourner sur ses talons et laisser "mademoiselle Bon-Poil" toute seule quand elle se relève d'un bond furieux, lui ressortant la même phrase d'introduction qu'au canard. Ce à quoi il répondra mentalement - ah il n'est quand même pas tout à fait fou - d'un "non merci" convaincu. Il lève ses mains fines à hauteur de poitrine, prenant un air innocent.

"Allons allons, calmons-nous, soyons civilisés."

Il assortit cette demande d'un coup d'oeil lourd vers la demoiselle. Une qualité qu'on peut au moins attribuer aux humains : beaucoup moins impulsifs que les créatures. Plus facile à gérer. Il se permet tout de même une petite pique désagréable. Il n'a de toutes manières jamais vraiment croisé de ses semblables, mais espère confusément qu'il saura se défendre face à eux. Et pourquoi pas ? Il est grand, plutôt musclé bien que fin ; il peut être un adversaire coriace, surtout vicelard, et très entêté.

"Et je ne suis pas ton grand."

Il ne va quand même pas se laisser marcher sur les pieds, si ? Maintenant qu'il a dit ça, conscient de l'agressivité extrême de la demoiselle, il jette un coup d'oeil prudent autour de lui. Personne en vue, et ce, de très loin. Parfait.

Les iris chocolat reviennent sur Laïna. Angelo est toujours très calme, les mains dans les poches, pas vraiment confiant, mais espérant qu'elle saura se contrôler, ou qu'il saura se battre contre elle. Une telle extrêmité lui paraît tout de même lointaine. A sa décharge, notons qu'il ne s'est pas permis un seul coup d'oeil lubrique ou appréciateur sur la silhouette de la jeune créature, dérogeant ainsi à ses exigences de mâle... Exigences auxquelles il semble rester très froid la plupart du temps.

Laïna ne put retenir un rictus avalé lorsque l’individu placé non loin d’elle lui parla de civilité. Tient donc, comme s’il savait de quoi il parlait celui là ! Les humains des êtres civilisés ? Il en avait vraiment de bonnes sans blague ! La tension semblait à son comble, chacun des deux interlocuteurs paraissant avoir un caractère difficile et n’acceptant pas les compromis. Et voilà qu’en plus, il continuait de la titiller ! Il allait vraiment passer un mauvais quart d’heure s’il continuait ! Même si elle avait décidé d'ignorer sa tirade sur le fait que les créatures étaient encore plus primaires que les humains.

« Encore heureux que tu ne m’appartienne pas petit malotru, sinon, je sens que tu n’aurais déjà plus de derrière tant je te l’aurais botté ! Tes grands airs et tes belles phrases provocantes ne m’impressionnent pas ! Et ton orgueil de mâle qui ne sait pas dans quel camp il se trouve non plus du reste ! »

Elle n’avait aucune réelle idée de ce qu’elle venait de dire mais c’est ce qu’elle ressentait. Impossible pour elle de déterminer avec exactitude la provenance du jeune homme, ce qui avait tendance à l’agacer quelque peu. Il devait bien avoir de l’humain quand même, c’étaient les seuls à avoir le dont de la chatouiller à ce point. Chaque muscle, chaque nerf, chaque tendon de la jeune féline était tendu à bloc, prêt à déployer leur toute puissance. La bête sauvage créée par les humains pouvait dès lors frapper à tout moment sans que personne n’ait eut encore le temps respirer. C’était en fait un vieux mécanisme d’auto défense. Lors de son séjour dans les sous sols mafieux, il lui avait fallu apprendre à survivre autrement qu’avec sa gentillesse et son affectivité. Seule la violence, la haine et la colère avaient été apte à la sauver. C’était en sois bien dommage car elle eut autrefois été la créature la plus douce et affectueuse de la Thianra. Mais ce temps était révolu et ce à cause des humains. Elle était devenue la créature la plus dangereuse des combats de mise à mort, jamais battue jusqu’ici. Pourtant, elle avait fuit cet enfer lors du raid de la police qui était venu démanteler le réseau et exterminer les créatures dangereuses. Pourquoi alors ne baissait elle pas sa garde, comme la logique l’aurait voulue ? Tout simplement parce qu’elle c’était jurée que jamais plus aucun être vivant ne la soumettrait et ferait d’elle sont objet. Et parce qu’elle avait peur. Elle tremblait mais cela ne se voyait pas. En contre attaque elle déployait donc toute son agressivité.

Elle ne paraissait pas vouloir bouger pour le moment. Elle observait avec attention son adversaire, ne négligeant aucun geste, aucune mimique. Mais ils allaient pouvoir se regarder ainsi en chien de faïence durant un sacré bout de temps. Et ce jeu stupide commençait à l’agacer. Elle s’avança alors doucement mais d’un pas décidé vers Angelo, ne le quittant pas du regard un instant. Elle avait déjà remarqué qu’elle ne risquait rien en tant que mâle. Il n’avait pas l’air de se laisser guider comme la plupart de ses congénères, c’était déjà une bonne chose et un point favorable en son nom. Laïna ne supportait pas les regard vicieux des hommes et des créatures et se montrait envers ce genre de réaction, particulièrement agressive. Remarquons qu’elle non plus n’avait même pas prit l’aisance d’un regard curieux sur la silhouette du jeune homme hormis pour chercher à déterminer à qui elle avait à faire. Ses deux petites oreilles rousses firent une apparition timide sur le sommet de son crâne. Elle acceptait de se calmer un instant pour tenter une approche plus… diplomatique. Enfin, tant qu’il l’était possible.

« OK ! Donc tu es un malpoli provocant et mal aimable. Et sinon, comment vous appelle t-on môssieur le susceptible ? »

Elle acceptait de faire un effort mais il ne tenait plus qu’à Angelo de le faire durer. La moindre contrariété pouvait faire changer la féline d’avis et la distance qui séparait désormais les deux individus était tellement restreinte qu’il suffirait à Laïna de sortir ses griffes vite fait pour traverser le corps de son interlocuteur d’un bout à l’autre. Et c’était réciproque. Mais elle était d’accord pour prendre ce risque. Elle avait tellement l’habitude des corps à corps qu’elle ne craignait même plus pour sa pauvre santé. De toute manière, elle ne cherchait même pas à sauver sa peau. Etrangement, elle aurait voulu mourir. C’était du reste la raison première de sa venue sur ces quais. Sans la Thianra, elle ne possédait plus rien du tout. Noah semblait jouer les morts, Algol était en cage d’après les renseignement qu’on lui avait fourni et elle avait eut une entrevue plus que houleuse avec Opale. En bref, il ne lui restait rien du tout. Pas même un songe d’envie de vivre. Enfin, si, une seule envie à cet instant : taquiner celui qui avait le meilleur caractère du monde et qui se trouvait en face d’elle. Il allait voir qui était le maître celui là ! Ah ! Non, c’est vrai, elle avait décider de se montrer aimable… Jusqu’à quand !

[Tintintin, comme quoi, tout est possible °°... Toutes mes excuses les plus plates =/...]

Angelo se mordille avec distraction la lèvre inférieure devant la tirade de Laïna - depuis le début, il n'essaie pas de l'interrompre, laissant la conversation se dérouler, même en sa défaveur. Il lui sourit, délicieusement calme, à la fin, commentant d'un ton onctueux - mais très sérieux, presque ferme, tellement il est sûr de lui sur ce point :

"Je n'appartiens à personne ; c'est un avantage auquel je tiens beaucoup."

On a tendance à comprendre pourquoi en observant la brutalité de certains humains... Il se redresse, glisse plus profondément ses mains dans les poches de son jeans - qui aurait, le pauvre, bien du mal à contenir autre chose que ses mains et ses cuisses fuselées simultanément... -, les yeux chocolat fixés sur Laïna avec une expression amusée, mais dont l'insolence s'est radoucie. Il ne semble plus d'humeur si agressive, tout d'un coup, sans être pour autant plus réceptif à ses "instincts de mâle", à se demander comment il fait, à la fin. Il se mordille la lèvre avec indécision, maintenant. La remarque sur le fait qu'il ne sait pas à quel clan il appartient ne doit pas être si fausse qu'il veut bien le faire croire, mais il parvient à l'écarter d'un petit haussement d'épaules.

"Oh, je m'assure juste quelques garanties des deux côtés... Avec plus ou moins de succès >.>."

Et c'est plutôt moins que plus, en ce qui concerne les deux côtés ; on l'aura remarqué, Angelo n'est pas exactement doué pour se faire apprécier... Pour l'instant, il a l'air de survivre, mais qui sait combien de temps ça va durer ?... En tous cas, il est assez peu habituel de sa part de confier ce genre de détails à une parfaite inconnue - de surcroît agressive... Il soutient avec tout son courage - sa bêtise aussi, quelque part -, la tension que dégage la féline. Oh non, il n'est pas exactement prêt à se battre - contre une autre créature, il y a pas mal de sous à se faire en pariant qu'il n'en sera jamais capable, vu la répugnance qu'il a développée à exposer ses atouts félins - mais il fait au moins semblant de l'être. Et si la nature ne l'a pas doté d'un sens du combat performant, il est au moins très bon acteur, il n'y a qu'à observer la position qu'il tient périlleusement pour s'en persuader.

Et puis... Très confusément, Angelo sent qu'il y a autre chose derrière toute cette agressivité, et ces belles phrases ironiques et mordantes. Et curieux comme il est, il aimerait vraiment en connaître les fondements. Oh, peut-être pas pour aider, mais au moins pour savoir - Angelo est un curieux patenté, et n'arrive pas à se défaire de cette détestable habitude de chercher à tout savoir. Dans tous les cas, on peut affirmer que Laïna l'intéresse ; et que son attitude en général s'en ressent. Sans que la féline ne montre de signe de détente, lui-même relâche presque involontairement la pression qu'il dégage, se forçant à ne plus croire une attaque plausible. Il garde ses faux iris chocolat fixés sur sa congénère, avec une expression adoucie, en attente.

Ainsi, il s'autorise un léger sourire à l'expression mal définissable quand Laïna se détend elle aussi. Il en profite pour accuser encore un peu le mouvement, ses mains réintégrant ses poches avec soulagement - mine de rien, il se caille, l'Angelo. Et pourtant, il envoie sa main droite vers Laïna, se présentant avec une bonne volonté désarmante au regard de toute la mauvaise humeur qu'il a dégagée précédemment... Il a l'air plutôt lunatique, le petit...

"Angelo Borgia, mais mon prénom ça suffira. On peut vous appeler comment ?"

Il agrémente la réplique d'un agréable sourire ; en réussissant l'exploit de ne pas avoir l'air de draguer minablement Laïna, magnfique °°.

Visiblement, la bonne volonté qu’elle mis à se détendre et autoriser une certaine ouverture au dialogue avec son interlocuteur sembla payer positivement. Le jeune homme intégra l’idée sans trop se poser de question. Tant mieux, la féline n’avait vraiment plus envie soudainement de jouer les méchantes. Les mots d’Angelo s’encrèrent dans ses neurones. Elle n’était pas prête à l’oublier celui là. Il faudrait par ailleurs faire en sorte qu’elle se renseigne. Qui pouvait bien être cet être étrange dont l’identité semblait même échappé à lui même ? Les belles prunelles chocolat du jeune homme restèrent un moment plongées dans les pupilles de braise de la jolie féline. Il était devenu tout à coup plus disponible, plus attentif à celle qui le toisait d’un air hautain bien qu’elle n’eut aucune réelle intention de provoquer son interlocuteur.

Et puis, le jeune homme se présenta en lui tendant une main dont la finesse laissait prétendre au fait qu’il n’était pas tout à fait aussi Humain qu’il aurait voulu le faire croire. Elle avait croisé de nombreux hommes mais aucun n’avait cette peau souple et une musculature des membres aussi puissante bien que cela ne se voit pas à l’œil nu d’un être humain normal. Mais Laïna n’était pas comme les autres hommes. Déjà elle faisait partie des félins et elle était du côté de la gente féminine, donc bien plus sensible aux détails surtout lorsqu’il s’agissait d’un mâle. Elle eut du reste les joues qui virèrent au rouge à la pensée dont elle examinait le jeune homme. Cependant, il lui était bien impossible de refouler son instinct critique de femelle. Bon, certes, il était loin d’être aussi séduisant que son grand frère mais cette réaction n’avait pas lieu d’être puisque les êtres auxquels nous tenons sont toujours bien plus beaux à nos yeux que le reste du monde.

Un sourire timide se dessina sur ses lèvres. Elle finit par tendre sa main en regardant Angelo qui avait lui aussi un petit sourire qui était apparut au coin de sa bouche. Finalement, l’animosité était bien inutile et il était plus agréable d’être correcte et d’apprendre à se découvrir plutôt qu’à se battre sans cesse sans but évident.

« Cela dépendra du camp dans lequel vous vous placerez. Pour les Humains normaux, je suis Seckmeth, la déesse tueuse des combats de créature. Pour mes semblables, le nom que mes parents m’ont donné à ma naissance est Laïna. Mais seuls ceux qui ne m’ont pas trahis auront le droit de le prononcer. »

Son regard se voilà légèrement en repensant à cela. Comme elle pouvait haïr cette race qui se croyait supérieure. Et pourtant, aucune haine n’arrivait plus à se dégager d’elle envers Angelo. Elle se rappela alors que bien que certains Humains soient effectivement ignobles, d’autres ne voulait que la cohabitation des espèces. Tout comme le voulait Algol. Et que même chez les félins des être abominables existaient. Des êtres que pourtant elle aimait.

Son attention se reporta un instant sur Angelo. Ses fines oreilles rousses jusqu’ici cachées sous l’épaisse chevelure emmêlée du léopard, se dressèrent au dessus de sa tête en direction des rues. Elle n’aimait pas se trouver ainsi à découvert, elle préférait les endroit plus reculés où personne ne pourrait venir l’attraper. La nuit approchante était la complice aguerrie des bandits et des assassins et rester trop prêt des rues et autres planques calculées des gangsters était on ne peut plus dangereux. Elle prit alors Angelo par le bras et l’entraîna à couvert des arbres le long de la rive. Personne ne venait se risquer sur les quais la nuit car les Humains redoutaient souvent de croiser une bête féroce et les félins n’appréciaient en général que moyennement la proximité de l’eau.

« Excusez mon impolitesse mais la tombée de la nuit étant en train de nous envelopper de son voile sombre, rester aux abords de la ville est périlleux. Et comme vous m’avez coupez l’envie de partir rejoindre les assassins de la nuit, il va vous falloir payer votre action en me tenant compagnie jusqu’au jour. J’espère que cela ne vous dérange pas. Je ne vous ferais aucun mal, rassurez vous. »

Un doux sourire illumina son visage. Elle avait lâché le bras du jeune homme et l’invitait à marcher à ses côtés jusqu’à ce qu’ils trouvent un banc pour s’y asseoir.

[Et voilà! Désolée du retard. J'ai eut une grosse panne d'inspiration grave. Mais je suis de retour]

Angelo a une façon de serrer la main des gens très rassurante. Il enveloppe avec douceur les doigts de celui ou celle qui se présente à lui, et n’a pas la sale habitude de les écraser entre ses phalanges. Certes, il serre, afin de rappeler qu’il est là, qu’il a du caractère, qu’il n’est pas le genre d’homme à se laisser marcher sur les pieds lamentablement. Angelo n’est pas exactement un battant, mais il a pour caractéristique de ne pas aimer s’incliner. Pur orgueil que tout ça ! Pendant qu’il serre la main de Laïna, il sourit avec toujours une expression douce, assez sincère, peut-être un peu trop distraite. Ca lui donnera une excuse pour ne pas glousser quand Laïna rougit légèrement – et elle lui en sera peut-être reconnaissante, s’il a de la chance ! Finalement, un léger rire le parcourt, un rire qui vient du ventre, poussé par ses abdominaux.

« Ah, ton deuxième prénom est de loin mon préféré, si tu m’y autorises c’est celui que j’utiliserai… »

Habile contorsion pour sous-entendre qu’il se pourrait qu’il soit en effet une créature, sans toutefois l’avouer clairement. Il lâche la main de la féline, et cache la sienne dans sa poche, frileux. Un court regard autour de lui l’informe que personne ne les espionne – une habitude qu’il ne parviendra pas à perdre, en bon paranoïaque qu’il est ! Un de ses sourcils fins s’arque délicatement alors qu’il remarque l’air éteint, presque attristé de la jeune femme rousse. Eh bien ? Il se mordille les lèvres, un tic, puis reprend, afin de sortir la féline de ses noires pensées.

« Au fait, je pense qu’on est pas loin d’avoir le même âge… Je préférerai que tu me tutoies. »

Le tout avec un beau sourire sincère. Encore une fois, il a prouvé qu’il est très à l’aise dans la formation de ses phrases : il fait tout pour que Laïna ne se sente pas autorisée à le tutoyer, il insiste sur la normalité de cette pratique avec lui. Et si jamais elle trouverait matière à se rebeller quand même devant sa phrase, le sourire qu’il lui présente est tellement sincère et immense qu’elle ne peut que lui pardonner. Quoique, allez savoir, avec ces femelles ! En tous cas, après avoir été odieux au début de la conversation, il tente de se racheter en faisant des efforts. Ses prunelles chocolat se fixent sur les oreilles de Laïna, et ses yeux qui s’étrécissent sensiblement ne cachent que très mal combien il trouve cet attribut attendrissant. Il suit le regard de la féline, avec un peu de lenteur, pas vraiment concerné par l’instinct de mise à l’abri immédiate. Les iris artificiels se reportent sur la féline avec une expression mi-surprise mi-amusée quand elle attrape leur propriétaire par le bras. Il ne se débat absolument pas, laissant un sourire plus amusé que distrait, cette fois, jouer sur ses lèvres. Il ne semble pas foncièrement gêné par le fait de se mettre à l’abri des arbres, et comprend assez bien le désir de Laïna d’être à couvert. Il lève le nez vers les feuilles d’arbre, les regardant d’en dessous, tout en écoutant la féline. La réponse est calquée sur le modèle des précédentes : amusée, plutôt badine, tout en restant courtoise.

« Oh, j’ai coupé cette envie-là ? Tu m’en vois ravi, je t’imagines très mal avec ce genre de population. »

Pas d’emportement, il ne s’agit pas d’un reproche ; plutôt un genre de compliment déguisé… Il sourit, et acquiesce.

« Ca ne me dérange pas du tout, ce sera avec plaisir. »

Mais après avoir dit ça, il se détourne un peu, faisant quelques pas pour s’éloigner de Laïna. Il lui tiendra compagnie jusqu’à l’aube avec plaisir, c’est vrai, mais il est en train de se rendre compte que ce n’est pas sans danger pour sa couverture d’agent double, tout ça. Son déguisement – qui se réduit à ses lentilles colorées – tiendra bien en place, pas de souci de ce côté-là. C’est qu’Angelo ne se sent pas comme d’habitude. Il sent comme quelque chose craquer à côté de son éternelle envie de passer inaperçu, de n’être qu’un humain un peu bizarre aux yeux de tous – êtres humains, créatures. Quelque chose qui ne s’était jamais manifesté, et que Laïna est en train – bien inconsciemment, d’ailleurs – de faire céder. Il serre les dents, tournant maintenant le dos à la féline. Un peu inquiet pour la suite, certes. Puis reprend ses airs de comédien, son ton badin, joueur, et se retourne vers la jeune femme comme si elle ne lui faisait aucun effet.

« C’est réciproque, je ne te ferais pas de mal. »

Un petit rire, à nouveau, se fait entendre. Il a l’air de sous-entendre, comme tout humain un peu gonflé le ferait face à une créature panthère femelle, qu’il n’en serait jamais capable.

[ Et voici ma réponse, espérant qu'elle te convienne ^^ ! ]

La situation commençait a réellement convenir à la jeune féline. Elle avait commencé par se montrer des plus infectes avec le jeune homme, histoire d'affirmer sa puissance et son indomptabilité devant l'apparence humaine qu'il dégageait. Et puis, très inconsciemment, il y avait un peu de la surprise à avoir été dérangée. Laïna ne faisait pas partie des femelles des plus dociles et des plus attrayantes quant à l'approche par la conversation. Il fallait reconnaître qu'elle en avait eut très peu, ces derniers mois, de la conversation. Et puis, petit à petit, la réaction similaire d'Angelo lui avait permis de se radoucir quelque peu. Elle avait un adversaire qui semblait jouer le même jeu qu'elle et cela l'intriguait. Et finalement, elle commençait à apprécier sa compagnie, même si elle ne le connaissait pas plus que ça. Mais au moins avait-elle la possibilité d'être elle-même devant le mâle. Surtout que malgré son apparence humaine, certains signes faisaient de lui une créature et dans le doute, il restait à la féline un espoir d'appartenance à la même espèce.

Toujours assise sur le dossier du banc, la féline sourit tendrement au jeune homme dont les pupilles c'étaient détournées de son regard. Elle leva ses yeux de braise en direction de la lune. Elle était là, assise, sans aucun sentiment particulier avec un inconnu dont elle ignorait la véritable identité et au fond tout ça lui plaisait. Une partie d'innocence était entrée en contact avec cet instant et elle se fichait soudainement de savoir si Angelo était un humain ou un félin. L'appartenance à la même espèce avait-elle une véritable importance? Même si Noah haïssait autant le Humains qu'elle ne pouvait également le ressentir, son "frère adoptif" quant à lui n'aimait-il une Humaine dont le coeur était bien plus grand que ce qu'elle laissait paraitre? Alors plutôt que de juger sur la race, ne vallait-il pas mieux apprendre à connaître l'autre? Et si Angelo souhaitait garder ses secrets, il était dans son droit, elle n'avait pas à porter de jugement dessus.

La jeune féline revint sur terre lorsque son interlocuteur la rappela pour la rassurer que lui non plus ne lui ferait pas de mal. La féline n'était pas idiote au point de le croire totalement. Les circonstances et le contexte actuel faisaient que même le plus proche ami pouvait se retrouver contraint de vous trahir. Juste une question de survie. Mais pour rien au monde elle n'en voulait au mâle posté en face d'elle. Elle n'hésiterait pas à faire la même chose si sa propre vie en dépendait. N'avait-elle pas tuée son père de sang froid pour rester en vie? Cet être qu'elle avait tant cherché et qu'elle rêvait de revoir pour ratrapper tout ce temps perdu. Désorais le temps avait cessé pour lui et elle était seule.

Pour acquiécer les paroles d'Angelo tout en lui montrant qu'elle comprenait tout à fait la situation ambigue, elle laissa paraître un sourire à la fois déterminer et doux. Elle sentait monter en elle une sensation étrange, une sensaton qu'elle n'avait plus ressenti depuis longtemps. Une partie d'elle même ressurgissait du hama de sang causé par ces mois d'enfer. De la curiosité et même une certaine amitié pour cet être inconnu.

Elle se leva doucement et alla se poster à côté de lui, face à cette eau qui coulait sans jamais revenir en arrière. Le jeune homme avait dit ne pas pouvoir imaginer Laïna en monstre sanguinaire. Les siens auraient certainement éprouvés le même ressenti. Elle ferma un instant les yeux, laissant sa belle carrure à la caresse de la brise du soir qui soufflait dans le long couloir de la rivière. Ses long cheveux flotaient au vent tout en lui faisant dégager toute la félinité dont elle avait posséssion. Elle était née libre, et quoique les Humains décident elle le resterait. Elle ne serait jamais faite pour autre chose que le combat et la fougue de la liberté. Elle était le feu et le vent, rien de pourait la maîtriser et son destin ne serait que celui qu'elle aurait choisi. Tout comme l'eau, le temps ne pouvait être inverser. Elle avait été naïve et innocente puis elle avait connu la perversité et le renoncement pour la survie. Et aujourd'hui, elle était là, face à ce fleuve qui avait emporté avec lui déjà bien des vies, face à cette lune qui semblait sourde aux prières des âmes perdues, face à ce ciel dont les diamants ne semblaient plus en mesure d'orienter les voyageurs égarés. Elle était là et si tout avait l'air éteint, son espoir à elle n'était pas encore détruit. Et grâce à ce jeune homme différent des autres, il renaissait plus puissant que jamais.

Elle tourna le regard vers Angelo. Regarder quelqu'un dans les yeux ne la terrifiait plus comme autrefois, elle avait grandi. Elle ne pouvait nier que de toute évidence il était loin d'être repoussant mais une certaine mélancolie ou peut être tout simplement une certaine crainte se lisait dans ses yeux.
"Qu'est qu'un bel inconnu comme toi fait dans les parages à la tombé de la nuit? Ce n'est pourtant pas recommandé. Sans parlé que sans vouloir t'offenser, tu es une belle cible pour les gangsters et autres voyous."

Elle voulait apprendre plus sur cet être et ses questions loin d'avoir un interêt d'espion était le seul moyen pour ele de cerner cette âme sortie de nul part.Comme il l'avait précisé, ils avaient environ le même âge donc au lieu de se faire la guerre, peut être pourraient-ils devenir amis au moins de terme.

Presque miraculeusement, la situation s’est complètement dénouée, et toute la tension qu’Angelo et Laïna avaient réussi à faire monter est redescendue. Tous les deux sont peut-être un peu las de se foutre sur la gueule sans arrêt avec tout ce qui bouge… Dans le cas d’Angelo, c’est très simple : il est en très forte demande d’une trêve, qu’on arrête de le considérer avec suspicion, il est fatigué de devoir faire attention à sa couverture… Ce garçon n’a qu’une seule ambition dans la vie, c’est qu’on lui foute la paix. Dommage, il n’est pas né du bon type pour ça… Il y remédie avec son inventivité et son habileté, mais il y laisse beaucoup d’énergie, et finit par en être hypersensible et désagréable. Sans toutefois jamais tourner à la dépression, il est bien trop cynique pour ça. C’est ce qui lui plaît beaucoup chez Laïna en ce moment : après lui avoir sorti une remarque très juste sur sa qualité, de, je cite « mâle qui ne sait même pas de quel côté il est » elle a l’air de finalement se foutre pas mal de ce qu’il peut être. En réussissant l’exploit de ne pas se désintéresser complètement de lui ! Angelo, en manque d’affection ? On dirait.

Elle, elle ne cache absolument pas sa qualité de félin, en laissant ses oreilles paraître par-dessus ses cheveux – bon sang, comment une simple paire d’oreilles peut-elle être aussi adorable ? – et en adoptant des attitudes qui proclament clairement sa nature d’hybride. Ca aussi, ça plaît à Angelo. Sans compter que Laïna est elle aussi loin d’être repoussante. Sans en avoir l’air, il a humé l’air et l’odeur qu’elle dégage, et il en a conclu avec satisfaction qu’elle est un produit d’un croisement proche du sien. Maintenant, perplexe, il est en train de se demander sérieusement s’il est normal qu’il en soit aussi… Soulagé. « Doucement, t’vas pas te marier avec » se sermonne-t-il. Evidemment, ce serait bien trop dangereux. Il suit brièvement le regard de la féline vers la lune, mais détourne les yeux, blessé par sa luminosité. Saleté de lentilles qui lui foutent les iris en l’air. Il répond aimablement aux sourires que lui fait Laïna, appréciant leur expression douce. C’est la première fois dans la conversation qu’il regarde Laïna comme étant une femelle et il est donc sensible à cette féminité qu’elle dégage. Ses longs cils sombres assombrissent la couleur de ses yeux en se rabattant dessus, lui donnant une expression plus feutrée qu’il n’a en réalité. L’ovale de son visage aux traits durs rappelle tout de même fortement sa qualité de mâle, des fois que Laïna oublierait en cours de route… Ils sont maintenant baignés dans la lumière lunaire, postés en pleine nuit au bord de la Seine. Il cille en se rendant compte que d’éventuels passants pourraient bien les prendre pour des amoureux, puis se raisonne en se disant qu’il n’y aura aucun passant à cette heure-ci – on ne sait jamais, ma bonne dame, croiser une créature peut s’avérer tellement… dangereux.

Quand la créature vient à côté de lui, il ne se prive pas de la regarder, admirant en silence et sans se l’avouer ses cheveux. Comment ils sentent ? Est-ce qu’ils sont aussi doux au toucher qu’ils en ont l’air ? Il ne se permet pas de telles réflexions sur l’ensemble de la silhouette de Laïna, d’ailleurs, se contentant d’un rapide coup d’œil appréciateur. Et sort progressivement de ce genre de réflexion ras des pâquerettes pour se dire que ce serait réellement dommage qu’une telle créature soit capturée et asservie à un humain. Il serre les dents, faisant saillir les muscles de sa mâchoire sous la peau fine, en s’imaginant un pervers lubrique. Pour le moment, il se dit juste que ça l’énerverait, pas qu’il est jaloux. Tout est très confus dans sa tête de pioche. Il est discret, mais pas tant que ça. De toutes manières, une fille ressent toujours quand un garçon la regarde comme ça, ça s’appelle de l’instinct ! Et les garçons ne se doutent jamais qu’ils sont grillés. C’est pas parce que les deux forces en présence sont des créatures que ça devrait changer…

Et alors qu’il est plongé dans ses réflexions philosophiques – et qu’il ne partagerait jamais avec Laïna même sous la torture – voilà qu’elle le regarde dans les yeux avec un sourire. Il sent quelque chose se tordre dans son estomac, et tente stoïquement de n’en rien laisser paraître, gardant un air tout à fait naturel. Ca se corse un peu quand elle le désigne comme étant un « bel inconnu ». Elle-même d’abord ! Son visage s’adoucit avec un sourire à l’expression fondante, il baisse le nez vers ses chaussures, ses mèches de cheveux tombant devant ses yeux.

« Eh bien, ça peut paraître idiot, mais je ne sais pas trop ce que je fiche ici… C’était l’inspiration du moment. »

Il pince les lèvres, en mordille une en passant du bout des incisives et lance autour de lui un regard circulaire, comme pour vérifier l’absence des gangsters et autres voyous dont parle la jeune créature. Il en revient à Laïna avec un sourire.

« Je suis effectivement une belle cible, mais j’ai très mauvais caractère. Et puis, j’ose espérer que tu me défendrais… »

Son sourire s’agrandit. Il se rapproche de Laïna, hésitant un peu, et elle pourra interpréter ça comme le signe du fait qu’il commence à vraiment se cailler. Il a quand même le bon goût de ne pas se plaindre. Et essaie d’ignorer une réflexion qu’il se fait comme quoi il l’embrasserait bien, Laïna. Ca doit se ressentir quand même, dans son attitude, surtout que la Laïna en question est non seulement une créature, mais de surcroît une femelle...

« Eh bien, ça peut paraître idiot, mais je ne sais pas trop ce que je fiche ici… C’était l’inspiration du moment. »

La féline se contenta de sourire face à cet individu des plus craquants. Elle ne pouvait pas nier l’évidence cela aurait été du pur mensonge. Seulement celui qui réussirait à faire réellement craquer la féline n’était pas né. Le regard que lui portait Angelo ne lui déplaisait aucunement, c’était une femelle et elle aimait bien se sentir « désirée ». Elle savait de plus qu’elle avait tout pour plaire mais sa naïveté ou peut être sa trop grande connaissance du vice masculin faisait qu’elle ne se sentait pas rougir face à une situation telle que celle-ci. Elle avait beau être bientôt âgée de 18 ans, la nature ne l’avait pas doté de la faculté d’aimer comme les mâles et les femelles le pouvaient de façon innée. Elle était la plus grande fan du tigre, elle aimait son « grand frère » et ses amis comme personne mais jamais elle n’avait eut l’occasion de s’essayer à des instincts amoureux. Elle avait toujours trouvé ça plutôt débile et surtout trop dangereux par les temps qui couraient. Sans parler qu’elle avait été bien trop abusée durant 9 mois et que les sentiments en elle n’existaient plus vraiment. Elle gardait de violentes séquelles et n’était pas prête à oublier ce que les hommes et certains mâles lui avaient fait sans vergogne.

Cependant, pour le moment, la réflexion n’était aucunement au passé mais plutôt au présent. Angelo était quelqu’un d’assez amusant au fond. L’inspiration du moment, ben voyons. Tant qu’à y être il aurait pu rajouter que Laïna avait la tête d’une Muse ! Ou mieux encore, qu’elle sentait fort ! Ce qui décrocha à la féline un rire amusé qui s’intensifia lorsque le reste des paroles du mâle arrivèrent. Elle ne savait pas trop si c’était l’histoire du « mauvais caractère » ou bien qu’il espérait qu’elle prenne sa défense mais elle ne pu vraiment pas se contenir.

Mauvais caractère ! Ah ouais ? Sans blague ! Elle espérait qu’il n’essayait pas de l’impressionner. Si lui possédait un sale caractère, que dire de certains autres qu’elle connaissait très bien ! Sans dire qu’elle n’osait même pas aborder son propre sujet à elle. Et en plus il avait le culot de venir lui dire fièrement qu’il espérait qu’elle le protège ? Bon aller, ça elle voulait bien. Angelo n’était au courant que si Laïna s’énervait pour tuer, elle ne faisait pas dans le tri sélectif. Chacun son boulot. Elle, elle était pour l’égalité et ne faisait aucune distinction dans l’action. Si trois personnes se trouvaient alentour alors qu’elle chassait, les trois allaient manger les racines de pissenlit. Et tant pis pour les difficiles qui n’aimaient pas ça, ils n’avaient cas s’arranger avec les vers de terre. Décidément cet Angelo plaisait franchement à la féline !

« Pardon mais tu n’es pas si désagréable que ça. Et dans ma mémoire, il me semblait que c’était aux mâles de défendre les femelles, pas le contraire ! »

La féline laissa le jeune homme s’approcher d’elle tandis qu’elle se calmait pour le regarder de nouveau tendrement. Il n’allait pas dire qu’il avait froid ! En pleine saison d’été l’air était des plus doux. A moins qu’il ne soit frileux. Ou alors qu’il s’entraîne à devenir acteur car le genre de scène au bord de l’eau avec deux jeunes gens de sexe opposé qui s’embrassent, il n’y avait qu’au cinéma qu’on voyait ça ! Remarquons qu’au final l’idée ne déplaisait pas à la féline d’essayer en vrai.

Oh ! Et puis zut ! Ils étaient tous les deux jeunes, tous les deux dans un moment tranquille, tous les deux à essayer de connaître l’autre et ce petit mâle au mauvais caractère - chose qui faisait encore rire intérieurement Laïna- avait coupé l’envie de méchanceté à la femelle. Il voulait se rapprocher d’elle ? Il allait devoir être rapide ! Un peu d’exercice ne ferait du mal à personne.

Elle posa une main sur le torse d’Angelo en le fixant droit dans les yeux. Des yeux plus brillants que jamais, plus malicieux qu’un renard. Ses oreilles se dressèrent au maximum, signe significatif qu’elle s’apprêtait à faire une bêtise. Et sans crier gare, elle poussa le mâle de toutes ses forces dans le canal. Et un chat à la mer, un ! Sauf que dans son élan, elle le suivit, chose non prévue dans le programme. Le principe des félins exotiques du type tigre, jaguar ou panthère, c’est d’adorer les jeux d’eau. Chose que Laïna portait haut dans sa génétique. Il ne lui fallu cependant que peu de temps pour se hisser sur la berge en riant et tenter de s’échapper avec la crampe au ventre qu’elle avait à trop rire et ses habits de cuir trempés qui avaient triplé de poids. Il voulait se venger ?

« Alors beauté ! On est décoiffé ? Tu sais que le humide te va à ravir ! »

Aïe ! Un Angelo à plaindre. Elle était partie à le taquiner, il allait devoir se montrer plus main qu’elle s’il voulait avoir le dernier mot. Elle attrapa sa longue tignasse rousse et l’essora tant qu’elle pu, sa queue féline remuant derrière elle avec un mouvement de frénésie douce, attendant la réaction de son compagnon de jeu.

Hé que voulez-vous, si un mâle était malin à la base, ça se saurait… Celui dont il s’agit présentement a en plus le lourd handicap de ne pas souvent fréquenter d’individus de sexe féminin, il est donc assez peu doué pour décrypter leur subtil langage corporel… Et comme il n’arrive pas à déterminer à quel point Laïna est sérieuse, et jusqu’où elle joue avec lui, il prend une expression un peu perdue qui lui va bien, lèvres légèrement boudeuses et cils baissés sur ses yeux intenses. Il décoche de temps en temps des regards perplexes à la jeune créature qui lui fait face, adoptant une attitude ouverte mais sur la réserve en même temps, pas vraiment celle d’un dragueur invétéré bien dans son environnement. Et cet idiot de cœur qui se permet de donner des accélérations dès qu’elle prend une expression douce ! Allons Angelo, t’es moins émotif, d’habitude… Heureusement, son trouble ne se lit pas trop sur son visage lisse, où la courbe de ses lèvres dessine un sourire tendre et mal assuré. La courbe dudit sourire s’agrandit quand elle se met à rire, quoique prenant une expression un peu désappointée : quoi, elle se fout de lui ? Elle aurait presque raison, vu qu’il lui a demandé de le protéger… C’est quelque chose que l’orgueil masculin n’admet habituellement pas, ça, la volonté d’être protégé… Ses cils se baissent un peu plus sur ses yeux, lui donnant une petite expression froissée, pas totalement contrariée, mais au moins un peu déçue. Ca prouve un certain pouvoir de Laïna sur lui, il ne pense même pas à maquiller ses émotions. Il redresse un peu le nez quand elle s’adresse à lui, c’est plus poli que de rester à bouder…

« Le mauvais caractère, c’est une question de point de vue. » commente-t-il sérieusement avec un demi-sourire pâle et fatigué.

On dirait qu’il a un peu perdu sa verve du début, et qu’il reste dans un registre un peu plus feutré et sage qu’avant. Il détonne totalement avec l’énergie que dégage la féline, du coup… Il fronce du nez, se passe la main dans les cheveux – pour réfléchir mieux à sa réponse, sans doute…

« Oh… Je pense que c’est une histoire de protection mutuelle je… »

Il s’interrompt, se mordille les lèvres, et sourit.

« Bref, je ne suis pas un exemple. »

Et t’es surtout un mec très embrouillé dans ta tête à tes heures. Enfin, ce court instant de réflexion lui a permis de reprendre du poil de la bête, son expression s’est un peu éclairée. Il tire sur les manches de son pull, machinalement, en regardant de nouveau vaguement et distraitement Laïna, décidément très discret ce soir. Et elle le surprend totalement en lui posant la main sur le torse. Hé ho, doucement, il a beau être un mâle qui avoue avoir besoin de protection, il n’en est pas moins un mâle, et c’est lui qui est censé établir le premier contact physique. Et même s’il n’en avait pas le courage avant, non mais ! Ses yeux s’agrandissent un peu, preuve de sa surprise, et ses lentilles masqueront ses pupilles dilatées. Ce serait idiot de dire que Laïna peut sentir son cœur battre sous sa main, mais c’est ce dont il a l’impression, lui. Un vrai collégien… Laïna le regarde, et dresse des oreilles.

« Quoi ? MAIS QUOI ? » se dit-il, légèrement paniqué par l’idée de ne plus du tout maîtriser la situation.

Il aura sa réponse – et pas vraiment celle qu’il espérait – en tombant avec un grand cri et force éclaboussures dans le canal. Il se défend contre le poids de Laïna sur lui, par instinct, et refait surface en secouant la tête, cheveux collés au visage. On respire. On s’ébroue. On jette un regard très noir à la cruelle Laïna, qui, remontée sur la berge, se paie le luxe de se foutre de lui. En l’appelant beauté en plus !

« Oui, je sais, je suis sexy quand je suis mouillé ou que je transpire. » commente-t-il en rejoignant à la nage la berge, commettant là un très beau double-sens – très attendu également. Ah enfin, il commence à draguer un peu !

Il se remonte à la force des bras, souplement, et ne prête aucune attention au poids de son jeans, se jetant sur Laïna pour la maîtriser, et la jeter à la flotte. Chacun son tour, non mais ! Et lui reste sur la berge, victorieux et content de lui, tous ses vêtements collés à lui.

« Cela dit, t’es pas mal non plus, si j’peux me permettre… »

Et après tout, lui aussi est une panthère, il aime l’eau autant que Laïna. Il largue son pull détrempé sur la berge, et se glisse dans l’eau, fermant à demi les yeux, repérant où est cette diablesse. Des fois qu’elle lui tende un coup fourré ! Il reste donc prudemment près de la berge, doigts cramponnés à la terre. Prudente, la grosse bestiole.

Laïna savait pertinemment qu’elle avait surpris au plus haut point le jeune homme. Qui s’attendrait à être jeté à l’eau alors que tout semble parfait pour un moment plutôt romantique. Et bien, en réalité, il n’y avait que deux personnes qui auraient pu le prévenir. La première étant Noah, la seconde, son cher frère Algol. Elle le voyait bien prévenir des âneries perpétuelles de la chipie.

*Attention, ne te fit surtout pas à cette féline mon cher Angelo. Une tête d’ange mais le diable au corps ! Reste vigilent, la moindre bêtise qui lui traverse la tête peut t’être fatale !*

Rien que de penser à ces paroles, Laïna perdit l’attention sur le mâle qui remontait sur la berge et se fit surprendre à retourner jouer les canards. Bon sang ! Que l’eau pouvait être bonne parfois ! Elle bénissait juste le ciel d’être en été et pas au plein mois de janvier. Et une Laïna qui vole, qui plonge et qui coule. Et un Angelo qui ne tarde pas à la rejoindre ! Et en plus torse nu ! Deux vrais adolescents dans leurs ébats n’auraient pas été plus pitoyables.

Cependant, elle ne se montra pas revenir à la surface, déçue de n’avoir pas eut le temps de contempler plus longuement les muscle saillants du jeune homme. Et oui, Laïna savait être très observatrice lorsque les choses l’intéressaient. Elle replongea sans bruit toute entière dans l’eau afin de nager dans les profondeurs du fleuve sans être repérée et sortit plusieurs mètres plus loin sur le bord de la berge. Il allait payer son audace le petit ! Elle se hissa avec une souplesse dont elle était seul gardienne, sur le chemin qui longeait le bord de la rivière, ôta sa veste afin de ne pas rester trop lourde et se faufila sans bruit derrière un buisson placé un peu en retrait d’Angelo. Ce dernier cherchait vainement la fugitive en se doutant très certainement qu’elle lui préparait un mauvais coup. Et il ne fut pas long à venir. Elle attendit que le jeune homme s’éloigne un peu de son précieux bord et sortit de derrière sa cachette aussi discrètement que possible avant de lui sauter dessus afin de lui faire boire la tasse, dans un éclat de rire qui rappelait fortement son côté enfantin.

« Et ben alors ! On s’étouffe ! Tu n’es décidément pas croisé avec un poisson. »

Elle s’arrêta de rire mais ne cessa pas de jouer pour autant. Combien de temps cela dura ? Seule la lune pourrait vous le dire. Et puis, elle finit par se calmer un peu. Elle décida de redevenir un petit peu sérieuse, plaignant le pauvre garçon qui depuis le début ne cessait de faire usage de souffre douleur à la féline. Et précisons surtout qu’elle fatiguait. Elle avait beau être taillée dans des nerfs pour courir toute la journée, c’était la nuit et elle avait déjà une journée dans les pattes. Sans compter que tout cela était bien joli mais la réapparition de sentiment peut parfois être particulièrement épuisant.

Elle se dirigea vers la berge et tout en restant à demi immergée dans l’eau, elle s’y adossa, une main agrippée au rebord. L’endroit n’était pas bien profond mais il était directement à la profondeur totale du fleuve. Elle avait couché les oreilles de façon à ce que le liquide ne rentre pas dedans lui donnant presque l’air normalement humaine.

« Si quelqu’un te surprend en train de jouer avec une créature, je crains que tu ne sois plus tout à fait aussi bien estimé chez les tiens que tu ne l’ais à l’heure actuelle. Surtout avec moi ! »

Angelo avait tenu à garder son identité secrète, Laïna n’avait pas fait beaucoup mieux. Certes, elle ne pouvait bien évidemment pas cacher ce qu’elle était vu la pair d’oreille rousse qui trônait sur son crâne et la longue queue qui se dandinait fièrement sur son arrière train. Mais elle n’avait pas dit qui elle était, ce qu’elle avait fait et encore moins ce qu’elle préparait. Elle n’était pas tout à fait assez naïve, elle savait que ses plans ne devaient être dévoilés qu’à des gens de son espèce en qui elle avait confiance. En gros, personne. Elle était bien connue chez les humains et sa tête était même mise à prix dans certains pays. Une créature sauvage aussi dangereuse en liberté en faisait trembler plus d’un. Et pourtant, ce soir la créature mythiquement violente se trouvait face à son ancienne personnalité. Angelo avait choisi Laïna et miraculeusement cette dernière était réapparut sur l’ancienne bête cruelle qu’était Sekhmet.

Il ne la laissait pas indifférente mais elle fut prise par un soudain vent de panique. Un humain et une créature ensemble n’était pas envisageable, même en amitié. Si jamais la mafia Russe tombait sur un renseignement pareil ou ne serait-ce que le clan Arnaith, ils n’auraient aucune pitié pour s’en prendre au jeune homme afin de faire céder la féline. Et elle se refusait au deux ! A contre cœur, elle baissa les yeux et sorti de l’eau. Elle ramassa sa veste, se sentant particulièrement perdue.

« Désolée, je… On ne peut pas rester là, tous les deux. C’est trop dangereux. Je ne voudrais qu’il t’arrive quelque chose par ma faute Angelo. Les humains et les créatures ne sont pas faits pour cohabiter ensemble, cela créé toujours des problèmes… »

Oh combien la vie pouvait être cruelle avec ceux qui s’y accrochaient envers et contre tout. Elle avait l’air tellement pitoyable, trempée dans ses habits moulant, ses cheveux en bataille lui collant le visage, frissonnant légèrement à la fine brise qui s’était levée. Elle aurait voulu que le temps s’éternise, rester toujours à jouer innocemment avec lui. Mais les temps n’étaient de loin pas innocents .

[dsl, c'est pas terrible mais bon, je fais ce que je peux. Pourtant je peux pas dire que c'est l'inspiration qui me manque pour une fois! Razz

]

Avant de replonger, Angelo se laisse complaisamment mater, faisant saillir, par jeu des muscles existants mais pas trop développés. Il n’a pas l’air d’être trop gêné dans sa nage par son jeans pourtant alourdi par l’eau, tirant sur sa force nerveuse pour surnager. Pourtant l’eau de la Seine n’est pas très agréable : très polluée, grasse… Pas vraiment une eau de source claire d’où on sort purifié. Quand Laïna lui saute dessus, il coule d’abord, puis échappe au poids de Laïna sur lui souplement, très à l’aise dans l’eau, même avec son jeans trempé. Il ressort la tête de l’eau, tousse pour la forme.

« Hé, ho tu veux me noyer ou quoi ? »

Et pour se venger, il va la couler, tiens, appuyant sur sa tête des deux mains. Il ne la maintient pas sous l’eau des heures, la laissant remonter à la surface presque juste après l’avoir coulée. Ensuite, il prend une expression tout à fait horrifiée, carrément surjouée aussi, en se rapprochant sensiblement de Laïna – jusqu’à venir se coller contre elle, en fait.

« Il y a un… truc qui vient de me frôler. C’est le moment de me protéger ! Si tu veux mon avis, c’est sûrement un kraken d’eau douce… »

Toujours collé contre la féline, il inspecte l’eau de ses iris sombres, circonspect, et jouant au froussard. Finalement, il s’esquivera dans un éclat de rire, retournant s’accrocher à la berge, lançant des œillades joueuses à Laïna. Et tout le temps que dureront les jeux d’eau, il ne se lassera, plutôt endurant pour un bête humain. Et très joueur. Si Laïna s’adosse à la berge, lui remonte à la force des bras, et s’assied, pieds dans l’eau.

« Fff. C’est trop fatiguant ce genre d’activité. » commente-t-il en passant sa main aux longs doigts sur sa nuque, l’étirant précautionneusement.

Rien qu’à la voir se mouvoir de façon beaucoup plus raide que d’habitude, on devine l’échauffement musculaire qu’a provoqué la baignade. Ca tire un peu quoi… Après quelques étirements savants, il n’y paraît plus, et son attention est dirigée sur son pull, qu’il contemple avec une moue indécise. Il est manifestement en train de se demander s’il va le remettre ou pas… La réponse à cette question est non, il laisse le bout de tissu traîner dans la terre, sans aucun remord. Les yeux profondément bruns, à l’expression considérablement adoucie, se posent sur Laïna, Apparemment, la séance de jeu dans l’eau l’a enhardi, il tend la main vers ses cheveux, et les essore doucement, en pressant les mèches entre ses doigts, pensif et silencieux. Ouais, aussi doux qu'il le pensait, même mouillés. Ses iris fixés sur les mèches rousses remontent vers le visage de la féline quand elle parle, alors qu’il fronce des sourcils avec une expression assez indéfinissable.

« Oh, tu t’en soucies ? »

En regardant bien le visage aux traits durs d’Angelo, on peut voir qu’il est touché que Laïna y pense. Comprenons-le, c’est la première que quelqu’un d’autre que lui-même s’intéresse à son estime chez les humains – même de façon aussi lointaine que le fait Laïna. Il pince les lèvres – histoire de récupérer un peu de contrôle sur lui-même – tout en entremêlant les cheveux de Laïna autour de ses doigts.

« Ah les humains… Je ne pense pas que… »

Et là, il est coupé dans sa phrase, retirant sa main des cheveux de la féline, la regardant sortir de l’eau, un peu gêné et indécis, tête penchée sur le côté, à l’observer. Lui non plus n’a pas l’air flamboyant, assis en tailleur au bord de l’eau, mèches de cheveux trop longues collées sur les joues, les yeux levés sur Laïna. Il baisse la tête, esquisse un sourire bizarre et se lève. Fait quelques pas, et s’approche d’elle, espérant qu’elle ne se dérobe pas. Il pose la main sur son bras, appréciant la texture de la peau sous ses doigts.

« Je ne sais pas si humains et créatures sont faits ou pas pour cohabiter… »

Grande inspiration. Ne fais pas de connerie, Angelo, se rappelle-t-il.

« Mais j’ai pas envie de me poser la question ce soir… Et j’espère que toi non plus. »

Il lance autour d’eux un regard circulaire et l’endroit est particulièrement désert, tout comme il l’a été pendant tout le temps de leur jeu. Même si, pour une fois, il n’a pas surveillé son environnement toutes les deux minutes, arrivant à refouler le côté paranoïaque de sa personnalité. Ses yeux reviennent sur ceux de Laïna, alors que l’expression habituellement dure et sévère de son visage s’adoucit avec un sourire à l’expression… cotonneuse.

« Ici, c’est peut-être pas très prudent, d’accord. Chez moi, ce sera mieux… De toute façon, je ne peux pas te laisser partir dans cet état-là sans te proposer une douche, franchement… »

Et la courbe de ses lèvres fines précise à elle toute seule « en tout bien tout honneur évidemment ». Rien qu’en voyant son peu d’assurance face à la gente féminine, on peut s’imaginer que chez lui, c’est loin d’être un baisodrome. A Laïna de décider, maintenant… Lui attend sa réponse, une expression d’attente dans le regard. Plein d’espoir, le gros chat !

S’il est une période de la vie durant laquelle on se trouve souvent dépassé mais toujours plus hardi, c’est bien celle se trouvant entre la fin de l’adolescence et le début de l’âge adulte. Qui aurait pu croire qu’une féline aussi puissante et enragée que Laïna se trouverait séduite par une simple nuit comme les autres par un être sans identité précise et assez infect si on en déduisait son caractère. Un félin qui au fond lui ressemblait sur de nombreux plans.

En secret, sans un mot, elle avait apprécié les moments de rapprochement, goutant pour la première fois à la joie simple de ne pas être seule et de se laisser doucement apprivoiser. Elle se laissa gentiment faire lorsqu’Angelo pris ses cheveux entre ses doigts pour jouer avec. Elle aimait sentir cette présence. Mais que lui arrivait-il, elle, cette féline sauvage et indomptable, ce monstre de cruauté prêt à tout pour survivre, cette insolente provocatrice au cœur de pierre ?!

Elle ne pu alors que trouver une sorte de diversion. Il ne fallait en aucun cas qu’elle se trouve déviée de ses objectifs. C’est toujours ce qu’on lui avait enseigné au sein de la Thianra. Les entrainements que lui avaient octroyés Algol et Noah étaient clairs et elle ne devait pas se laisser distraire. Les 9 mois de captivité qu’elle venait d’endurer lui avaient confirmé les mêmes théories même si les moyens employés avaient été bien plus terribles. Elle sorti de l’eau et s’éloigna un peu d’Angelo. Ce dernier ne tarda pas à la rejoindre, l’attrapant doucement par le bras, une expression implorante sur le visage. Heureusement pour la féline, la nuit permis de cacher la rougeur qui s’était installé sur ses pommettes. Elle non plus n’avait pas envie de se poser de question et pourtant une guerre violente s’était installée entre son cœur et sa raison. Avoir enfin un ami, une personne sur qui compter…

Elle qui avait tant été seule. Ces souvenirs atroces ne cessant de la hanter toute la nuit, ces cris d’angoisse sans que personne pourtant ne la console, ces espoirs incessant qui ne voyaient jamais le jour. Et puis ce questionnement envers Angelo. Etait-il sincère ou n’était ce qu’une simple dissuasion pour l’emporter avec lui et la livrer aux autorités ! Sa tête devait valoir des millions pour la mafia russe. Elle ne pouvait aucunement risquer une telle erreur. Bien sur Angelo paraissait sincère, bien sur elle aurait voulu succomber à la tentation de ne pas se poser de question, de vivre libre sans aucune rancœur. Mais ses désirs étaient tant nombreux… Cependant elle savait que l’être le plus cher qu’elle connaissait se trouvait derrière des barreaux quelque part dans Paris et que s’il n’attendait aucune aide, la jeune féline se refusait à l’abandonner.

Laïna se laissa doucement basculer contre Angelo comme elle l’avait si souvent fait autrefois pour trouver le réconfort contre la poitrine d’Algol. Aujourd’hui certes, elle avait grandi et ces gestes semblaient prendre une autre dimension mais au fond d’elle-même la gamine avide de tendresse existait et continuerait toujours d’exister. Elle reprit une grande inspiration tout en écoutant le cœur qui battait dans le corps du jeune mâle.

« Angelo… Merci de ta proposition. J’aimerais accepter, sincèrement. Mais le jour se lève et je dois retourner à ma tanière. Je ne peux pas offrir aux humains la joie de me capturer. »

Elle se détacha un peu du jeune homme pour le regarder droit dans les yeux.

« Cependant, je te promets que je reviendrais. Je trouverais un moyen de te retrouver ! »

La braise de ses yeux étincelants se détacha du mâle pendant qu’elle se permit de déposer un baiser sur la joue d’Angelo. L’heure tournait et bientôt tout Paris s’éveillerait. Les bois de Vincennes étaient encore très loin et il lui fallait les rejoindre en toute hâte. Elle lança un dernier sourire au jeune homme avant de s’éloigner doucement de sa démarche féline. Au final, les journaux de ce matin ne dénonceraient aucun crime de la féline et au fond d’elle-même elle se sentait plus calme et heureuse que jamais. Elle avait retrouvé les joies de l’innocence et découvert quelque chose qu’elle ignorait jusqu’alors. Comme quoi, la vie pouvait parfois être très belle même au milieu des Ténèbres !!

[Désolée du temps de réponse mais l’air de la mer est tellement envoûtant que j’ai zappé. J’espère que ça ira^^]

» Ballade au clair de Lune.
» Danse sous la lune