† Lost soul †
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 Le Retour

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Algol
Sous-chef de la Thianra

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Algol


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MessageSujet: Le Retour   Le Retour Icon_minitimeDim 21 Jan - 21:18

[Sujet scénario: réservé à Laïna et Noah]





C'était un soir, à la fin de l'été. Les feuilles des quelques arbres mal entretenus qui ornaient les allées du cimetière étaient toujours vertes, mais elles avaient perdu cet éclat caractéristique des végétaux en pleine santé. Dans quelques temps, certainement du jour au lendemain, elles deviendraient oranges et jaunes, drapées d'or pour mourir avec panache. Elles se détacheraient par poignées des branches sans sève pour aller tapisser le gravier des allées, et laisser des arbres dénudés veiller sur les tombes. Peut-être alors les rares visiteurs auront-ils conscience d'être environnés par la mort.

Mais pour l'instant, les nobles végétaux portaient encore leur robe verte, assombries par le crépuscule, et les bouquets de noisetiers qui jalonnaient le mur d'enceinte abritaient encore dans leur silhouette trapue bon nombre de nids d'oiseaux. Le grand chêne de l'angle nord, quant à lui, hébergeait des animaux un peu moins banals. Oh, bien sûr, rien d'exceptionnel au fait de trouver un chat dans un arbre. Mais des chats dépourvus de fourrure, occasionnellement bipèdes, et doués de parole...


"Allez, dis-moi... Qui est-ce?"

Algol pivota sur sa branche comme si elle faisait bien plus que trente malheureux centimètres de diamètre, et ses bras qui jusqu'à présent pendaient de part et d'autre du bois vinrent se placer derrière sa nuque. Deux mètres au-dessus de lui, une queue aux reflets roux se balançait mollement, trahissant à peine la créature qui sommeillait dans la ramure. Sans laisser paraître son léger agacement, Algol insista:

"Qui est ce jeune mâle après lequel tu passes ton temps à galoper? J'ai le droit de le savoir, quand même! Juste son nom!"

Le léopard attendit encore quelques instants que la jeune femelle lui réponde, mais il n'eut droit qu'à un petit rire taquin. Un peu vexé, le félin se tourna à nouveau sur le ventre, joue posée sur la fraîche écorce. Il ronchonna quelques secondes sur le thème si-je-suis-vraiment-ton-grand-frère-faudrait-te-montrer-un-peu-plus-coopérative, puis il préféra opter pour une bouderie silencieuse. Il n'allait pas gâcher trois heures d'embuscade en se faisant entendre des visiteurs du cimetière humain, juste de l'autre côté du mur. Même s'il y avait toute les chances que ce guet se termine comme la vingtaine qui avait précédé: les deux félins descendraient de leur arbre au petit matin, moulus et bredouilles.

Algol ramena ses mains sur la branche et posa pensivement la tête sur ses doigts. Cela faisait presque un mois qu'il avait retrouvé sa liberté, et il avait commencé à retrouver un peu de son ancienne allure. Ses cheveux étaient moins ternes, son regard moins absent. Il avait même réussi à renflouer sa silhouette affreusement maigre, qui portait à nouveau les traces de sa fine musculature. Il était encore bien loin d'être aussi fort et fringant que du temps de la Thianra, mais au moins il n'était plus la loque désespérée qui avait fuit de chez Catelyn. Il avait même réussi, avec l'aide de Laïna, à retrouver un costume comme il les aimait: un pantalon de tissu noir, surmonté d'une chemise blanche qu'il prenait plaisir à couvrir d'un gilet sans manche, très près du corps pour ne pas être gêné dans ses mouvements.

Le nouveau vêtement était blanc comme neige, orné de quelques broderies argentées qui avaient irrésistiblement attiré l'oeil de Laïna lors de l'un de ses fameux "raid-soldes". Les "raid-soldes" de la féline fonctionnaient sur un principe extrêmement complexe, qui consistait à exploser la vitrine d'un magasin de vêtements, de préférence celui d'un anti-créatures, courir entre les rayonnages en raflant sur son passage tout ce qui lui plaisait, puis détaler en sifflotant quinze secondes avant que les voitures de police n'arrivent au coin de la rue. Algol, très consciencieux dans son rôle de grand frère, avait longtemps désapprouvé ces rafles dangereuses et peu délicates. Jusqu'au jour où la jeune femelle lui avait ramené ce merveilleux gilet.

D'ailleurs, il faudrait qu'Algol pense à le laver: il était quelque peu tâché depuis qu'il passait toutes ses nuits dans ce chêne, à guetter la venue de Noah. L'ancien sous-chef avait pensé que si le tigre devait régulièrement passer à un seul endroit dans tout Paris, c'était ici. Mais il n'était toujours pas venu, et Algol commençait à craindre de devoir trouver une autre technique pour retrouver son ami. Sinon, les discussions de fille que sa petite soeur ne manquait pas de lui imposer allaient finir par le rendre fou - comme cette histoire de "jeune félin que je fréquente avec beaucoup de plaisir mais je te dirai pas qui c'est, nananananèreuh..."
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Laïna
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MessageSujet: Re: Le Retour   Le Retour Icon_minitimeVen 26 Jan - 15:23

Paris. Ville du monde convoité pour sa beauté unique et sa fougue réputée. Les monuments les plus anciens gardaient leur splendeur figée dans un temps qui n’existait plus. Le temps des grandes idées philosophiques et le croisement culturel avaient cessés depuis déjà fort longtemps. Cette ville autrefois si populaire avait plongé dans un chaos que même les plus grands prédicateurs n’avaient osé imaginer. Oh ! Il ne s’agissait pas d’une hécatombe politique au sens même du terme. Seulement l’être humain avait dû trouver un moyen de survivre au fléau de la maladie mortelle qui avait ravagé la capitale de la France et toutes ses provinces. Etaient alors apparut des être hors du commun, doués de l’intelligence humaine mélangée aux instincts particulièrement fins des animaux. Des êtres qui refusaient depuis lors la domination des humains normaux. Une guerre violente avait secrètement éclaté et aujourd’hui la situation avait penché en faveur des humains. La rébellion féline avait été éradiquée et plus aucun espoir ne semblait résider encore sur cette planète pour voir un jour un semblant d’égalité naître entre les différentes espèces.

En fait, ceux qui se disaient cela, étaient purement des imbéciles aux yeux d’une jeune fille croisée de léopard, qui attendait calmement la venu de la nuit en somnolant sur une branche haut perchée du grand chêne de l’angle Nord du cimetière des créatures. Car ce que ne savait pas le reste du monde en question, c’était que deux individus de l’espèce féline avaient bien la ferme intention de faire ressurgir d’entre les morts le leader de l’organisation terroriste de leur espèce pour que le combat reprenne. Et oui, il y en avait heureusement qui gardaient assez d’énergie pour oser faire face à cette brute épaisse, ce monstre maudit ! Laïna souriait dans son délire quant à la représentation qu’elle se faisait soudain de Noah. Car s’il terrorisait la plupart des êtres vivants sur cette planète, elle c’était une autre histoire. Elle n’avait d’yeux que pour lui, le séduisant tigre au caractère sombre et coupé de cochon.

La féline pencha alors doucement la tête pour regarder deux mètres plus bas, sur la branche inférieure à la sienne. Un beau félin aux allures sveltes et puissantes malgré qu’il soit en court de rétablissement, se tenait à plat ventre sur le morceau de bois, à marmonner des choses inaudibles et incompréhensibles pour la jeune panthère. Visiblement, Algol semblait vexé que la jeune féline le taquine à ce point au sujet de ses relations. Pourtant, elle trouvait cela particulièrement amusant de faire maronner le mâle comme elle le faisait.


" Aller ! Ne fait point ta tête de matou échaudé, on dirait un petit enfant dont la mère vient de lui refuser un bonbon. Et puis que te dire sur ma pauvre vie privée. Il n’y a en elle rien de bien intéressant tu sais. Je ne peux te dire qu’une chose c’est que l’espèce masculine est vraiment passionnante. C’est fou la puissance dont vous pouvez user quant à l’orgueil, le mauvais esprit ou bien encore la mauvaise foi ! Et en dehors de vos défauts vous cachez précieusement sous une carapace d’acier une sensibilité, un dévouement et une générosité qu’il nous serait impossible d’imaginer sans vous connaître."

Un long soupir s’échappa de sa gorge pendant qu’elle continuait à remuer sa longue queue avec une douce frénésie. Une fine brise crépusculaire vint jouer avec ses longs cheveux couleur de feu et le doux feuillage du grand sage. La féline sourit en levant les yeux sur le rideau que formaient les feuilles du chêne et plus loin, la grande odyssée bleue que formait le ciel en train de se couvrir de son voile ténébreux. Attendre celui qu’ils guettaient depuis déjà bon nombre de jours était difficile et douloureux. Pourtant, rien ne semblait pouvoir altérer cette attente qui devenait langoureuse et quasi désespérée. Mais eux, ils y croyaient, et ils y croiraient jusqu’à leur dernier souffle.

« Je t’aime. Je t’aime grand frère et personne n’aura jamais autant de place que toi dans mon cœur, pas même le plus séduisant des félins. »

Des mots. De simples mots qui pourtant venaient de sortir du plus profond de l’âme de la féline. Elle les pensait bien plus qu’elle ne les rendait audibles et pourtant cette fois le son était sorti de sa gorge avec un naturel qui la surpris elle même. Cet amour était pur et dénué de toutes intentions ou pensées malveillantes. Le fait qu’elle soit placée en hauteur lui permis de ne pas montrer la rougeur qui avait soudainement envahit ses petites pommettes. Ah ! Algol. Elle bénéficiait d’une telle chance en ayant eut l’opportunité de le connaître, de devenir sa petite protégée et de le retrouver après tant de déboires que tout ses malheurs avaient été mis au rebus de son inconscient. Le simple fait d’être là, à attendre ils ne savaient trop quelle utopie, la comblait d’une joie immense. Sans parler de ce félin-panthère noire qu’elle avait rencontré à la Tour Eiffel et dont Algol tentait irrémédiablement de connaître le nom. Et cet autre sur les quais. Maintenant c’était Noah qu’elle entendait enfin retrouver. En y réfléchissant plus ardemment elle se rendit compte qu’il n’y avait dans son entourage proche que des mâles et pas n’importe quelle carrure. Elle se demanda soudain si son séjour dans les Sous-Sols ne lui avait pas laissé plus de séquelle qu’il n’était prétendument visible.

Elle se pencha soudain et vint faire le cochon pendu au dessus du mâle de façon à pouvoir le regarder dans les yeux bien qu’étant un peu à l’envers. La cascade de ses cheveux tomba dans le vide, lui donnant encore plus l’air d’une petite fille taquine pour qui la vie n’est qu’un jeu. Elle plongea son regard dans celui miel du léopard des neiges et le toisa d’un air agacé. Elle n’aimait pas vraiment être toute seule sur sa branche à regarder les fourmis rentrer leurs provisions. Et puis surtout, son humeur finissait par se languir sérieusement de courir après ce qui semblait être du vent. Sans parler que ses propres paroles la faisait se trahir elle-même et qu’elle n’aimait pas du tout se sentir gênée comme cela.


« Dis ! Si ça se trouve il ne veut pas nous voir ! Pourquoi, si c’est son endroit préféré, ne vient-il pas ! Nous le guettons depuis déjà plus d’une semaine, il commence à m’agacer. J’ai d’autres souris plus coopératives à chasser moi ! Et puis il est méchant. Même si nous ne lui manquons pas il pourrait avoir l’esprit de se dire que lui nous manque terriblement… A moins qu’il craigne que nous lui arrachions la tête pour sa désinvolture. En ce cas, il aurait raison de ne pas montrer ses moustaches. »

Elle ricana un peu en faisant mine de sortir ses griffes avant de reprendre.

« La nuit est presque tombée, les gens sont partis, le cimetière est aussi silencieux que la mort ne peut l’être, si bien sur on écarte le son de ma voix et celle de l’écureuil qui loge au dessus de moi ! »

Un grognement sourd surgit soudain. Elle regarda Algol avec une certaine honte et lui sourit bêtement.

« Et en plus j’ai faim, comme d’habitude. Et oui, celui que l’on attend n’a pas le monopole d’être le personnage le plus insupportable de cette planète. Je lui fais une rivale particulièrement méticuleuse. »

La jeune féline se mit à rire discrètement, ne se préoccupant plus alors de son environnement et des esprits qui commençaient à hanter la nuit. Et puis, se redressant sur sa branche après avoir frôler du léopard des neiges, elle sortit une petite flûte de pan dont elle se mit à jouer avec douceur. La mélodie qui s’en dégagea était à peine audible pour des oreilles humaines mais assez pour qu’un félin aguerrit puisse l’entendre sans pour autant le repérer. En fait, en théorie, seul Algol était assez prêt et assez entraîner pour pouvoir décoder le fin bruit qui s’élevait dans la nuit. Laïna savait fort bien qu’il ne fallait en aucun cas risquer de se mettre à découvert mais la musique lui manquait trop. Et comme elle ne pouvait pas chanter dans cette situation la solution trouvée lui paraissait parfaite. La mélodie était mélancolique mais sans être totalement triste. C’était une sorte d’hymne à l’espoir. Une hymne qu’elle jouait pour son frère et pour les cieux, les priants de lui ramener le roi de l’échiquier. La dernière pièce manquante d’une chaîne sans limite. C’est ainsi que commencèrent de longues et difficiles heures d’attente.
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Noah
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MessageSujet: Re: Le Retour   Le Retour Icon_minitimeVen 26 Jan - 21:59

Je ne vois plus aucun courage dans tes yeux. Aucun courage. Seulement de la tristesse.
Il y a parfois des choses dans une vie qu'on ne peut éviter. Des choses auxquelles il n'y a aucune échappatoire. Juste ce genre d'évènement qui déboulent dans notre existence et nous détruisent ou nous anéantissent. La Thianra avait été une de ces choses au commencement sanglant et à la fin qui avait le goût amer du génocide. Du massacre brûlant, du charnier éternel et certains sentaient déjà les flammes de l'enfer qui leur léchaient le dos. Mais Dieu, dans un tel endroit existait-il vraiment ? Peut-être que Dieu s'arrêtait aux portes de fer forgé qui ressemblaient fort à celles du Paradis qu'on décrivait dans le livre Saint. Car au final, il y avait juste ce chemin infini qui nous conduisait vers les portes du Paradis.
Mais le chemin que la sombre silhouette foulait actuellement n'avait pour infini que celui des cailloux gris qui crissent sous les pieds. Une vielle dame attardée sur la tombe de son mari jeta un regard furtif à l'ombre encapuchonnée qui la croisa. Elle nota sans vraiment le relever que cette personne avait une odeur qu'elle connaissait. Avant de se rappeler que cette odeur était celle de la mort, comme celle qu'elle avait sentit quand elle avait tenu la main de son amour de toujours qui mourrait.
Mais quand ses yeux se tournèrent de nouveau vers le chemin, la personne avait disparu sans un mot de plus.

Noah posa la main sur la pierre du mur et abaissa la capuche qui couvrait sa tête. Révélant un visage pâle aux yeux dorés cerclés de noir, une barbe noire naissante, des traits tirés mais qui avaient encore leur noblesse. Cette noblesse qui en avait fait peut-être le leader de cette Thianra vengeresse. Ses oreilles, invisibles, étaient camouflées par ses cheveux laissés en bataille et qui terminaient de lui donner une apparence négligée. Il portait un vieux jeans sombre et strié de blanc dont les genoux étaient écorchés et une sorte de polo muni d'une capuche qui lui permettait de cacher son visage si il y en avait besoin.
Il ferma les yeux, se coupant du monde l'espace d'un funeste instant avant de reprendre son souffle. Il hésita à regarder derrière lui pour savoir si cette vieille dame ne l'avait pas suivit. Et déjà ses griffes dansaient sous sa peau, prêt à aller ôter la vie à quelqu'un qui pourrait se révéler trop bavard. Mais quand il jeta de nouveau un oeil derrière les grilles, il constata que cette humaine se recueillait simplement sur une tombe.

Les tombes, toujours le tigre les avaient considéré comme des trous dans la terre, rien de plus. Des trous où on entassait les cadavres. Les cadavres rien de plus. Mais alors pourquoi maintenant qu'il entrait dans un cimetière, pourquoi est ce qu'il revoyait le massacre de la Thianra. Mais surtout pourquoi .. pourquoi c'était le visage de Cloud qui lui apparaissait. Pourquoi ce n'était pas celui de toutes les créatures qui étaient mortes en son nom. Non, qui étaient mortes au nom de la liberté. Mais pourquoi il n'y avait que les yeux de Cloud qui lui revenaient, pourquoi ce visage aux veines saillantes par la douleur et aux dents contractées. Cet humain était mort mais son souvenir était encore bien vivace dans l'esprit de celui qui fut son pire ennemi et se superposait à celui des autres créatures.

Noah se massa les tempes avant de reprendre sa marche. Il quittait le cimetière humain. Pour la première fois depuis un mois ..peut-être un mois et demi. Il y était entré. Heiland avait été enterré avec sa soeur. Le meurtrier n'avait pas été retrouvé. Noah avait regardé longuement la tombe, vide d'expression avant de s'en aller. Il refusait que des humains aient pu autant influer sur sa vie. Non ! Lui qui s'étaient toujours hurlé comme le représentant des créatures, sa chute, la chute de la Thianra, l'avait précipité dans les bras des humains. Les avaient tous précipités dans les bras des humains.
Où étaient-ils tous ? Algol, peut-être qu'il était mort dans la cage de la chef Arnaith. Il y avait tout ces visages, toutes ses voix et toutes qui lui manquaient. Celle de cette petite fille espiègle Laïna aussi que Noah s'empressait de rassurer quand il partait en mission. Contrarié qu'elle puisse s'inquiéter. Disparue elle aussi. Un nom de plus dans la liste.

Et pourtant, lui s'en tirait bien. Oui, assez. Sa main se porta à son cou, à l'endroit ou s'était trouvé un collier pour la deuxième fois de sa vie. Il s'était égaré. Et maintenant il fallait qu'il soit comme avant. Il était comme avant. Noah le tigre, le meurtrier des humains, le cauchemar des Arnaiths. Du moins, il l'aurait fallu.

Les grilles du cimetière des créatures grincèrent doucement sur leur gonds alors que l'ancien chef de la Thianra les poussaient. Cette entrée était peu usité et en réalité la plupart des humains craignaient de s'y aventurer. Quand aux créatures .. c'était le meilleur moyen de se faire capturer. Mais Noah avait évité ses lieux par culpabilité, il avait en réalité une crainte fondée, de trouver des noms qu'il connaissait. Taillés dans la roche.

C'est presque voûté qu'il emprunta le chemin de gravier blanc. Balayant du regard les stèles mortuaires. Cherchant un Algol, un Laïna. Mais tout les noms qui lui apparaissaient étaient inconnus, presque. Il en avait croisé certain et quand il passa devant la tombe de Myrha il ne s'arrêta pas.
Il secoua la tête en avançant toujours, se débarrassant de son polo, il l'abandonna par terre. Continuant son chemin en chemise noire. Non .. il n'avait pas à se cacher. Ses oreilles émergèrent à peine de sa chevelure.

« Quel endroit pourri »

Il s'arrêta, toisant un nom étranger écrit à la hâte. Un vague sourire apparu sur son visage. Toute cette mascarade était vraiment pathétique. Vraiment, que fallait-il imaginer. Noah s'était désormais juré une chose. Les humains allaient payer. Quitte à ce qu'il y laisse sa vie. Il n'y aurait plus de repos tant que cette race ne serait pas éteinte.
Hum ? Qu'est ce que c'était ? Noah haussa un sourcil avant de relever le visage, pointant le nez vers la source de ce bruit qu'il semblait discerner. Comme une mélopée infime, un murmure parmi les arbres là bas. Ses oreilles se dressèrent complètement pour saisir la provenance de ce bruit. Il la suivit, à pas mesurés. Cette musique, il la ressentait comme un sentiment nouveau, comme une bouffée d'air frais pour celui qui se noie, comme la main tendue pour celui qui tombe.
Mais à quelques mètres des végétaux dont les feuilles étaient encore pourvue de chlorophylle, le son s'arrêta brusquement.

Noah fit la moue, dressé au milieu des tombes il cherchait du regard ou pouvait être la complainte musicale sans se douter un instant qu'elle venait d'entre les branches et que surtout 2 paires d'yeux étaient braqués sur lui.
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Algol
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MessageSujet: Re: Le Retour   Le Retour Icon_minitimeDim 28 Jan - 0:59

Contrairement aux humains qui s'assoupissaient dans les bras du crépuscule, Algol se sentait revivre un peu plus intensément à chaque centimètre que la Lune gagnait sur l'horizon. Sa lumière bleutée, entrecoupée par les nuages pollués qui stagnaient au dessus de Paris, se coulait délicatement entre les branches de l'arbre pour venir caresser le léopard des neiges de ses doigts frais, et la créature en ronronnait presque d'aise. Les odeurs semblaient se raviver, les sons prendre leur véritable sens. Pupilles dilatées, Algol laissait la nuit se répandre autour de lui et se couler dans chaque pore de sa peau, envoûtante, puissante, féline. Si longtemps, si longtemps sans pouvoir humer l'air nocturne, sans entrevoir Dame Lune si elle ne consentait pas à lui accorder un coup d'oeil dans l'alignement de la fenêtre de sa prison. Si longtemps sans pouvoir se sentir pleinement vivant. Si longtemps sans réussir à retrouver ce lien intangible entre toutes les créatures, ce lien que l'ancien sous-chef avait toujours cru incassable. Oui, il avait été seul dans sa cage. Seul d'une manière que Catelyn ne pourrait jamais comprendre, même avec toute la bonne volonté du monde.

Les feuilles bruissèrent, et Algol tourna la tête pour en appuyer le menton sur ses belles mains. Laïna lui souriait, pendue la tête en bas comme une petite fille particulièrement agile, ses longues mèches rousses s'échappant avec grâce de sa queue de cheval. Le léopard la laissa continuer ses taquineries en prenant bien garde de ne pas montrer qu'elle le frustrait, puis il hocha sagement la tête à ses peu aimables considérations sur Noah. Il se redressa sur ses coudes et ses doigts allèrent un instant jouer avec l'une des mèches de sa cadette. Il lui parla sur un ton affable, limite moralisateur, qui lui allait aussi bien que le mode "gamine capricieuse" allait à Laïna.


"Personne ne manque à Noah, petite soeur. Il n'y a que Noah qui puisse manquer à Noah. S'il a remarqué notre absence, ce sera déjà beaucoup."

Il fit mine de réfléchir quelques secondes, avant de préciser:

"Je pense qu'il a dû se rendre compte que je n'étais plus là lorsqu'il n'a trouvé personne pour lui écrire son discours de retour. Et puis ne te jette pas trop de fleurs, jeune fille: tu n'es de loin pas aussi insupportable que Noah. Il te reste encore beaucoup de chemin à parcourir avant d'arriver à son niveau dans ce domaine."

Algol sourit, avant de reposer sa joue sur sa main et de reprendre le cours de sa rêverie. Quelques secondes plus tard, une infime mélodie s'éleva dans les branches qui le surplombaient, et il ferma les paupières pour se laisser aller avec délice à cette apaisante berceuse. Entendre Laïna jouer, c'était le symbole même de sa liberté retrouvée, c'était les longues soirées près du feu de bois, dans le bois de Vincennes, pendant que le léopard des neiges répétait sans cesse les mêmes mouvements de musculation pour soigner son corps à la dérive. C'était seulement lorsqu'il avait recommencé à faire de l'exercice qu'il s'était rendu compte qu'il était passé bien plus près de la mort qu'il ne le pensait. Enfermé, Algol avait senti son esprit se déliter; il ne s'était par contre pas rendu compte que sa chair elle-même périclitait, que sa silhouette d'athlète devenait de plus en plus squelettique. Depuis des mois, il avait perdu l'envie de bouger, de rire, de manger. Il pensait tout juste à subvenir à sa survie. En fait, il était en train de se suicider à petit feu, le plus terrible étant qu'il ne s'en rendait même pas compte. Il y avait fort à parier que si un chaton turbulent n'avait pas décidé de dégringoler dans sa prison par une fenêtre entrouverte, un mois auparavant, Algol n'aurait pas été en train de somnoler sur une branche, mais bien en train de dormir d'un sommeil bien plus profond, dans une des tombes en contrebas. La "lacheté" de Catelyn qui n'avait pu l'achever, et la sienne qui l'avait empêché de se trancher la gorge avec ses propres griffes, n'auraient fait que retarder l'inéluctable. Et puis, s'il n'avait pas rencontré Laïna...

Algol n'avait pas répondu à la jeune féline lorsqu'elle lui avait dit qu'elle l'aimait. Elle savait que c'était réciproque, mais il ne le lui avait jamais vraiment dit à voix haute. Le léopard des neiges avait une nette tendance à rester muet lorsqu'il se devait d'exprimer des sentiments aussi forts, sans doute parce qu'il avait la désagréable habitude de détruire tous ceux pour qui il éprouvait de l'affection. Allait-il détruire Laïna? Opale? Saurait-il expliquer à Noah qu'il ne voulait plus jamais avoir à tremper ses griffes dans le sang d'innocents, fussent-ils humains?

Et comme lorsqu'on parle du tigre on en voit la queue, ce fut à cet instant qu'Algol décela le grincement de la grille. Ses oreilles frémirent, et ses pupilles se dilatèrent davantage dans le miel de ses yeux lorsqu'il dirigea vivement son regard vers l'entrée du cimetière. Laïna ne s'arrêta pas de jouer, sans doute parce qu'absorbée par sa musique elle n'avait pas entendu venir le nouvel arrivant. Et puis, peut-être qu'elle avait noté sa présence du coin de l'oeil, mais qu'elle n'avait pas encore compris qui se dissimulait sous ce disgrâcieux polo à capuchon. Mais Algol, lui, savait. Il le savait avant même que le nouvel arrivant ne rejette sa capuche en arrière, avant même que ses traits ne soient visibles aux deux félins embusqués. Algol savait.

Et pourtant, il resta figé sur sa branche, incapable du moindre geste, ses yeux de prédateurs fixés sur la silhouette féline comme s'il voulait la transpercer jusqu'aux os, pour s'assurer que ce n'était pas une illusion supplémentaire. Un court, très court instant, Algol se dit qu'il rêvait, qu'il était toujours dans la cage que Catelyn lui avait réservé. Que Laïna avait disparue, que Noah était mort - oh nom de Dieu, il avait passé neuf mois à se convaincre que Noah était mort. Comment pouvait-il croire que c'était faux, comment pouvait-il sereinement admettre que c'était bien son meilleur ami qui remontait lentement l'allée principale du cimetière, tout en se débarassant de son polo trop commun? La voix du tigre s'éleva soudain, à peine un grognement de mauvaise humeur. Et aussi honteux et peu digne que cela lui parut, Algol faillit fondre en larmes. Cet insupportable tigre lui avait manqué au-delà de l'imaginable.

Sa main gauche se crispa sur le bois tandis qu'il s'accroupissait, et que la douce mélodie de Laïna s'arrêtait enfin. Elle aussi devait voir à présent, elle aussi devait LE voir. Algol se laissa glisser autour de la branche en un délicat salto avant, puis il laissa son corps souple se déployer avant de lâcher et d'atterrir avec légèreté dans les graviers. Presque négligemment, il épousseta son gilet blanc et argent, défroissa son pantalon. Il espérait dissimuler ainsi ses mains qui tremblaient.

Puis il releva la tête, et son regard ambré rencontra celui de Noah. Un sourire passa sur son visage encore amaigri. La tigre avait peu changé, depuis un an. Les yeux d'ami heureux d'Algol n'avaient pas encore noté le regard plus sombre, l'attitude plus sauvage, l'odeur plus sinistre. Son coeur gonflé d'aise ne pensait plus à en vouloir à la créature pour ne pas être venu le sauver. Tout ce que le léopard des neiges voyait, c'était le fondateur de la Thianra, l'être qui bien longtemps auparavant lui avait sauvé la vie et lui avait soufflé quoi en faire. Et il entendit alors sa propre voix, étrangement désinvolte, comme si ce n'était pas la sienne:


"Bonsoir, grand chef. Tu es en retard."
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MessageSujet: Re: Le Retour   Le Retour Icon_minitimeLun 29 Jan - 18:59

Un proverbe dit que la musique aurait le pouvoir d’apaiser les mœurs. Allez savoir si cela était réel. Le fait était cependant là que les animaux et les végétaux y étaient extrêmement sensibles. Quant aux humains, c’était une autre histoire. Ils aimaient la musique mais jouée avec des pelles et des pioches. Parfois même le bruit n’étant pas assez fort et abrutissant, ils s’employaient à lancer des canons ou tirer à la mitrailleuse. Comme quoi, tous les goûts se trouvaient dans la nature. Laïna, elle, faisait plus partie de la gente bestiale de ce côté là. La violence l’insupportait, bien qu’elle fût la première à quémander la chasse à l’homme. Quoique ce n’était point dans un but de bruit mais plutôt au contraire de silence. Mais ce qu’elle aimait le plus, c’était chanter et jouer de la musique tantôt triste, tantôt gaie, mais toujours très douce.

Seulement, cette fois ci deux soucis majeurs s’imposèrent à elle. Tout d’abord, le fait de jouer la détendit tellement qu’elle tomba dans son petit monde, oubliant quasiment sa présence dans le monde réel. Elle ne s’aperçut ni de la grille qui grinçait, ni de la silhouette qui s’avançait dans le parc. Ensuite, les fameux écureuils dont elle avait parlé à Algol semblaient trouver amusant de venir la titiller en lui sautant sur le crâne. Elle ne dit tout d’abord rien, se contentant de continuer à diffuser la musique de sa flûte. Et puis, elle s’arrêta net. Non qu’elle avait finit par remarquer l’étranger, pas même parce qu’elle avait vu Algol bouger. Non, seulement l’un des assaillants lui avait sauté dessus et avait mordu l’un de ses doigts, la faisant lâcher son instrument. Ce dernier n’eut pas le temps de tomber car les autres enquiquineurs l’attrapèrent prenant ça pour un jeu. Laïna sentit alors son sang bouillir au fond d’elle.

Elle se redressa, oubliant totalement de jeter un œil sur son grand frère. Il était grand de toute façon, et elle aussi. Elle grimpa alors de branche en branche, essayant de poursuivre les voleurs qui semblaient très heureux d’avoir trouvé une compagne de jeu. Et oui ! Les écureuils n’avaient pas la possibilité de réfléchir assez pour comprendre que Laïna n’était pas une amie des plus recommandables. Les branches et les feuilles bougeaient sous le poids de la jeune féline et l’arbre semblait soudain doté d’une vie invisible. Tandis que d’émouvantes retrouvailles se déroulaient plusieurs mètres plus bas, une véritable guerre de domination se déroulait au sommet du grand sage.

Un geste, un seul suffit à la belle féline pour prendre l’avantage. Elle attrapa d’un coup sec l’animal qui détenait son instrument en otage et le plaqua contre le tronc, griffes sorties, prêt à le décapiter net. Pourtant, aucune énergie ne sortir de son bras, les yeux de la prédatrice fixé sur sa proie. Elle se trouva soudainement stupide. Après tous ces mois de souffrances, ces atrocités qu’elle avait vues et vécues, elle se retrouvait à la cime du plus vieil arbre du cimetière des créatures, à se bagarrer avec de futiles écureuils espiègles autant qu’elle pouvait elle même l’être, à courir après sa petite flûte de pan alors que son frère attendait docilement que Noah montre son nez. Elle soupira, agacée, et desserra son étreinte autour de l’animal qui prit la fuite. Son humeur était devenue acerbe mais l’adrénaline retomba bien vite. Elle se pencha pour regarder si Algol ne la surveillait pas du coin de l’œil avec son regard désapprobateur de grand frère responsable. A son très grand étonnement, elle ne vit personne sur la branche où il reposait quelques minutes plus tôt. Un élan de panique s’empara soudainement de la féline. Et s’il l’avait abandonné, s’il était parti parce qu’elle l’avait contrarié ?

Elle se pencha un peu plus en chuchotant son nom lorsque ses ennemis revinrent à la charge par surprise. Ce fut alors un cri aiguë qui sorti de sa bouche pendant qu’elle perdait l’équilibre. Elle n’eut pas le temps de tenter une seule tentative de remise sur pied honorable. Et non ! Les chats ne retombent pas toujours sur leurs pattes. Ou alors c’était le côté humain qui ressortait. Toujours est-il qu’elle fit une chute spectaculaire du haut du chêne pour atterrir lourdement dans un buisson situé à côté de l’arbre. Et une Laïna des bois, une !


« Saleté de bestioles ! Vous me le paierez !! Je vous hais ! JE VOUS HAIS !! »

Elle se releva tant bien que mal, se frottant la tête en sentant sous ses doigts les débuts d’une belle bosse. Elle sortit du buisson, époussetant sa belle tenue de camouflage. Une fois relevée, elle reprit rapidement son attitude de traqueuse aguerrie. La jeune fille possédait déjà un physique de prédateur farouche avec son aspect longiligne et puissant, ses habits de cuir noir moulant finissaient de lui donner l’apparence d’une beauté fatale avec qui il valait mieux ne pas s’amuser. Elle se repeigna rapidement, les yeux fixés sur le mur de l’enceinte.

Et puis, après avoir terminé de ruminer sa vengeance au mur, elle se retourna doucement, se rendant soudainement compte qu’elle n’était pas seule dans le cimetière. Une moue autant vexée que gamine-prise-sur-le-fait-d’une-bêtise-de-petite-fille se dessina sur son visage. Si la nuit ne venait couvrir les couleurs, on aurait pu distinguer une certaine rougeur sur les joues du léopard alors que son attitude avait tout de celle que rien ne peut déstabiliser. Ce fut de très courte durée. Son attitude se figea nette lorsque son regard se dirigea vers la silhouette de son frère pour s’excuser de sa désinvolture quand à la garde entreprise ce soir là. Une deuxième silhouette, plus haute, plus intimidante se tenait à ses côtés. Son sang ne fit qu’un tour dans ses veines.

Il était là. Le maître, le dieu des félins était enfin de retour. Cet être insupportable, ce colérique, ce protecteur invétéré se tenait devant elle, à quelques pas. Elle ne savait plus quelle attitude adoptée. Lui sauter au coup, l’ignorer, lui coller sa main dans la figure ? Et puis, lorsque son regard se posa sur Algol et qu’elle lu en lui un bonheur et une émotion particulièrement sensible, elle se rétracta et se contenta d’avancer doucement vers l’assemblée.


« Bonsoir. »

Les mots furent doux, presque un murmure. Et lorsqu’elle releva la tête pour le regarder en face une boule se fit sentir dans son estomac. Elle ne devait pas, elle n’avait pas le droit. Et pourtant, rien ne pu l’empêcher de se jeter dans les bras de Noah, des larmes muettes coulant le long de ses joues. Elle avait honte et pourtant ses nerfs ne lui obéissaient soudainement plus. Depuis tant de temps qu’ils le guettaient, ce temps où ils l’avaient cru mort, les rancunes engendrées envers lui, ces mois de douleurs et de peur. Et pourtant cette joie de pouvoir se rassurer à le sentir de ses mains. Il était là, Vivant ! Elle se ressaisit tant qu’elle pu et le lâcha doucement pour se placer aux côtés du léopard des neiges.
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MessageSujet: Re: Le Retour   Le Retour Icon_minitimeJeu 23 Aoû - 19:55

Noah était préparé à tout, la vie dans la rue lui avait enseigné ce que l’humanité lui avait fait oublier. Il se souvenait de l’ombre qui cachait sa vue aux humains, il se souvenait des bruits suspects et il était toujours sur le qui vive. Il était certes en mauvais état et fatigué mais il était prêt. Quelques humains, quelques gangs de mauvaise vie avaient suffit à rappeler à ses muscles la plus mortelle des danses. Celle du combat.
Mais il y avait bien quelque chose auquel le félin ne s’était pas préparé, quelque chose, une arrivée qui dépassait son entendement. Alors qu’il se pensait seul, qu’il se pensait privé de la Thianra et de des rares amis qui avaient résistés à la force de ses idéaux vu de trop près. Alors qu’il pensait que les choses étaient terminées, ses yeux se fixèrent sur un fantôme.
Un fantôme ? Noah plissa les yeux. Non. Comment cette silhouette pouvait être réelle, elle ne pouvait être qu’une représentation de son esprit, un effluve de ses regrets. Mais alors pourquoi ce dernier venait-il vers lui ? Noah resta interdit, Algol était maintenant si près qu’il aurait pu le toucher, s’assurer qu’il n’allait pas s’évaporer en fumée. C’était impossible ; vraiment impossible. Comment Algol, qui était enfermé chez la garce en chef Arnaith, pouvait être devant lui.

Un sourire passa sur le visage de son ami et Noah sut qu’il ne rêvait pas. Ses yeux ne pouvaient quitter ceux d’Algol, comme si il cherchait à la transpercer. A s’assurer encore que tout ça n’était pas un odieux rêve éveillé, une chimère atroce et douloureuse.

« Bonsoir, grand chef. Tu es en retard »

Noah fut saisis, Algol lui parlait. Ils avaient été les meilleurs amis du monde et ils se revoyaient, tellement longtemps après. Ce vide, cet espace creux avait été tellement long.
Pourtant alors qu’il ouvrait la bouche pour répondre, il fut interrompu par une chute dans les buissons à quelques mètres. Ses yeux se fixèrent immédiatement sur la cause du bruit, un humain ? Il était près à lui arracher les bras pour qu’il n’essai plus de monter dans un arbre pour les espionner. Ne pensant même pas sur le coup que l’Algol fantôme venait de ce même arbre. Pourtant quand une tête rousse émergea avec peine des broussailles avant de lâcher un juron aussi gras qu’un camionneur accro à la bière, il dut se rendre à l’évidence qu’il s’agissait d’une autre créature. Noah ne la reconnut pas tout de suite, et ce n’est que lorsque les premiers rayons des lampadaires du cimetière vinrent éclairer son visage que la vérité le frappa. C’était Laïna. Comment étais-ce possible ? Il en avait le souvenir d’une fille, d’une gamine, peut-être un mètre de haut. Comment... comment avait-elle pu autant changer. Et Noah eut l’amer sentiment d’avoir raté des choses, beaucoup trop de choses. Pourquoi ne les avaient-ils pas cherchés directement après en avoir terminé avec cet humain, il s’était contenté d’errer. Comment avaient-ils pu penser qu’ils n’avaient pas la force pour résister à une telle épreuve. Il les avait sous-estimés en les pensants morts, quelle sombre erreur.

Quand Laïna lui sauta au cou, il fut encore plus surpris. Malgré tout, son bras droit se referma derrière l’épaule de la jeune femme et l’autre essuya du plat de la main les larmes du visage de la panthère. Puis quand elle se recula, et vint se placer au côté d’Algol, Noah sut qu’il allait devoir parler. Alors qu’il serait bien resté muet, ne sachant vraiment pas quoi dire. Cela dépassait le cynisme de ses paroles habituelles.

Alors il posa sa main sur l’épaule d’Algol et la seule pensée qui le hantait depuis des mots passa la barrière de sa bouche.

« Je suis désolé. Vraiment »

Désolé d’avoir laissé de telles choses se produire, d’avoir bêtement suivis Cloud, d’avoir laissé Algol et Laïna tomber aux mains perverses des humains. Alors que c’était son putain de rôle de protéger la Thianra et les créatures libres et non pas d’en faire un immense centre de créatures naïves à esclavager.

« Je vous ai pensé morts. Je ne sais pas qui est encore vivant ou pas »


Il secoua la tête de manière négative, avant de porter la main à ses tempes, essayant de réfléchir à la situation. Mais c’était vraiment incroyable cette situation et il avait l’impression qu’une vague d’espoir renaissait au creux du cœur de l’organisation, que tout était encore possible. Il releva le visage, un léger sourire sur les lèvres.

« Je suis vraiment heureux de vous revoir, je ne pensais que ce serait encore possible »


Il hésita un instant, passant son regard de Laïna à Algol, essayant de lire les expressions sur leurs visages. Comment réagissaient-ils.

« Mais on va refonder la Thianra hein ? J’ai... je crois connaître un endroit, dans les égouts qui serait parfait. On ne va pas laisser les humains reprendre leurs bonnes vieilles habitudes, il ne faut pas les laisser gagner. Nous savons qu’ils agissent comme des lâches maintenant, nous nous ne laisseront pas faire maintenant ! »
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MessageSujet: Re: Le Retour   Le Retour Icon_minitimeSam 15 Sep - 17:53

Le tout puissant Noah n'était pas le seul à s'interroger sur la réalité de la scène, et lorsqu'il dévisagea le svelte léopard des neiges, celui-ci lui rendit son regard avec une semblable intensité, et la même muette supplique: pourvu que ce soit vrai...

Durant ces longs mois en cage, Algol avait souvent rêvé du tigre et de Laïna, mais jamais il ne s'était vu les retrouver vivants; soit il découvrait une tombe, une plaque à leur mémoire, soit c'était eux qui pleuraient sur son cercueil - rêve qui, soit dit en passant, revenait de plus en plus souvent au cours de ses dernières semaines de captivité. Et paradoxalement, depuis qu'il avait retrouvé sa liberté, il lui arrivait tout aussi régulièrement de cauchemarder sur son possible retour derrière des barreaux. Croiser Noah dans la réalité, pouvoir lui parler, le toucher, c'était la preuve que l'ancien sous-chef était vraiment dehors, en mesure de reprendre les rênes de sa vie. Et s'il n'y avait pas eu une fille dans les parages, Algol aurait déjà remercié le tigre en lui sautant au cou, lui aussi.

Il fallut cette main sur son épaule et les premiers mots de Noah pour ternir la joie du léopard, dont le visage perdit soudain toute trace de sourire. Son doux regard de miel vira à l'ambre sous une pointe de douleur et de colère. Désolé? Vraiment désolé?

Il pouvait l'être, désolé! Avait-il la moindre petite idée du nombre de fois où son meilleur ami avait pu le maudire, depuis la débâcle de leur grande réunion? Oh oui, plus d'une fois Algol en avait voulu à Noah, il l'avait même haï pour être parti si vite, obnubilé par son désir de vengeance, sourd aux hurlements des siens, sourd aux appels désespérés de son second qui s'était tout de suite su incapable de sauver la situation tout seul. Pour permettre au chef de la Thianra de faire la peau de Cloud, Algol avait failli être éborgné pour ensuite manquer de mourir dans une cage de deux mètres sur deux; Laïna, elle, avait perdu innocence, racines et espoir. Oui, Noah pouvait être désolé.

Algol en détestait-il le tigre pour autant?

Non. Jamais. Parce que lorsque le léopard versait une larme rageuse pour le gâchis occasionné par le fauve, il pleurait ensuite pendant des heures à l'idée que son ami se soit fait assassiner, des pleurs intérieurs, qui au lieu de couler sur ses joues rongeaient son coeur comme de l'acide. Oui, Noah était désolé, et Algol l'avait toujours su. Alors au lieu de lui envoyer son poing dans la figure, comme il l'avait pourtant mille fois planifié avec Laïna, il posa sa propre main sur l'épaule du tigre pour le pardonner d'un sourire. Un sourire douloureux, qui signifiait que vraiment, il y a des coups de pieds au cul qui se perdent, mais un sourire tout de même. Et lorsque Noah accepta enfin de lâcher qu'il était heureux de les revoir, Algol n'y tint plus et le serra dans ses bras, brièvement mais de toutes ses forces.


"Nom de Dieu, la prochaine fois que tu te fais passer pour mort, essaie au moins de nous prévenir!"

La voix de l'ancien (?) sous-chef dérailla un peu sur la fin de sa phrase, et il s'obligea à relâcher le tigre: s'il maintenait son étreinte trop longtemps, il allait fondre en larmes comme sa petite soeur - ce qui, vous en conviendrez, n'est absolument pas acceptable. L'ombre d'un sourire aux lèvres, Algol n'entendit que de très loin la question de Noah concernant l'avenir de la Thianra, et lorsqu'il perçut la fébrilité du tigre à l'idée de refonder leur clan, le félin se crispa intérieurement. Il échangea un regard bref mais éloquent avec Laïna, avant de sagement hocher la tête. Noah n'avait pas besoin de savoir que la foi de son second vacillait quelque peu, ni que cela avait un rapport plus ou moins direct avec son nouvel amour. Alors plutôt que de se répandre en faux louanges sur la reprise de la résistance, Algol préféra sourire, et laisser à Laïna le soin d'approuver leur chef.

Noah était de retour, ce qui transportait de joie le léopard des neiges. La Thianra allait renaître, ce qui lui plaisait hélas beaucoup moins.
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