Retour sur ses pas

Noah ouvrit brusquement la porte sans même se soucier de la toile engluée qui dégringola en passant près de son épaule. Il se poussa pour laisser entrer la jeune femme qui le suivait avant de refermer le chambranle de fortune. Ses pupilles glissèrent sur l'intérieur de la pièce, remarquant qu'il y avait peu de monde en cette belle nuit, puis se reporta sur Rêve qu'il scruta comme si le squelette de la pauvre femme contenait un précieux secret. Mais quand sa piètre analyse ne lui apporta que ce qu'il savait déjà, il détourna le regard et l'invita à aller dans un autre coin plus sombre où se trouvait son bureau.

Une bonne vingtaine de minutes plus tôt, après s'être jeté derrière une poubelle brûlée pour échapper à un bruit qui finalement ne s'était révélé qu'être un clochard qui hurlait sa joie de vivre, Noah avait appris que son hôte était une tueuse de la Thianra. Et il ne savait même pas ! La colère était passée sur son visage, non pas dirigé contre la jeune féline, mais plutôt contre lui même. Il aurait du le savoir, où s'en rendre compte ? Bien sur, il restait la possibilité que cette inconnue soit une créature dressée, à la solde de ses maitres Arnaiths, cherchant à trouver le nouveau repaire de la Thianra et à répéter le massacre qui s'était déjà produit. Dans ce cas, il avait fait une grosse erreur en soulevant une plaque d'égout et en y invitant Rêve. Peut-être était ce qu'il était trop sur de lui, mais il avait le sentiment de pouvoir croire cette inconnue de la Thianra Il avait l'impression qu'elle ne souhaitait pas guider les humains jusqu'à eux.
Pour plus de précautions, il l'avait fait déambuler plus longtemps dans les couloirs crasseux des égouts de Paris, semant les probables pistes. Puis après une marche de plusieurs kilomètres dans le ventre de la Capitale, ils étaient arrivés dans le refuge de la Thianra, une station d'épuration.

Le bureau de Noah ne payait pas de mine. Lui qui avait autrefois été l'heureux propriétaire d'un box fermé avec des murs secs et propres, il devait se contenter d'un coin où un secrétaire en bois vermoulu trainait. Au mur derrière, quelques lames étaient accrochées et le fameux couteau qu'il avait repris des mains un peu trop habile de la jeune Laïna. Une chaise abimée trônait derrière, presque entièrement cachée. Balayant d'une main des feuilles de papier et une tasse de café froid qui trainait sur le bureau, il s'y assit et désigna la chaise d'un mouvement de tête, si Rêve souhaitais si asseoir. Toujours silencieux, il se lança de nouveau dans une analyse détaillée de son vis à vis mais qui fut tout aussi couronnée d'échec. Il prit enfin la parole, lui adressant un vague sourire.
« Tueuse chez nous alors ? Je ne t'avais jamais vu. On est au calme ici, je crois que c'est le moment de me raconter ta petite histoire Rêve. »

Il se pencha par dessus le bureau et ouvrit un tiroir d'une main, il en tira une barre chocolatée qui semblait encore bonne et la tendit à la jeune femme.

« Elle n’est pas empoisonnée ! »

Il se mit à rire doucement, mais se rendant compte que sa blague ne faisait rire que lui, il se ferma de nouveau et plongea son regard dans celui du jaguar, l'écoutant avec attention.

Rêve avait beau avoir repéré le clochard en aillons qui hurlait tout son saoul dans les rues, elle n’en relâcha pas moins sa garde. Suivant Noah dans la rue, elle retomba adroitement sur le sol des égouts, et le suivit tout le long, se rendant bien compte qu’il empreintait divers chemins comme pour embrouillé sa vive mémoire. Doutait il d’elle ? Elle se sentit vexée qu’il n’ai pas confiance, mais enfin, après tout, il ne la connaissait pas.
Elle passa devant, lui jetant un regard félin quand il s’effaça devant la porte.
La jeune féline avait toujours les idées qui se bousculaient. Elle ne pouvait pas lui raconter de crac quand il demanderais des explications sur sa vie, mais elle ne voulait pas lui donner un souvenir qu’il semblait avoir oublier.

Rêve observa la petite pièce qui semblait entièrement remplie de l’odeur de son aimé. Elle en oublia même la perfide odeur des égouts dans lesquels ils étaient tous les deux.
Attentive à chacun de ses faits et gestes, elle le regarda enlever la tasse et débarrasser les papiers. Charmée par chaque mouvement.
Elle refusa d’un signe de tête la chaise qu’il lui présentait, préférant rester debout.
La jaguar aquiesca quand il énonça à nouveau sa profession.
Avec grâce elle s’approcha assez pour se saisir de la barre chocolaté qu’il lui tendait, elle sourit à sa remarque mais il ne dû pas le voir, car il referma aussitôt son sourire.
Elle tournait et retournait la friandise entre ses doigts, avant de la rompre en deux et de lui en tendre une moitié avec un sourire, mais, consciente que cela pourrait être un signe qui ferait croire qu’elle doutait de la comestibilité du chocolat, elle croqua dans la sienne avant qu’il ne se soit saisi de l’autre moitié.

« Je n’en doute pas. Bon… Par où commencer ? »

Hésitante, elle commença a tourner en rond, léchant de temps en temps la chocolaterie passant une main dans ses cheveux roux… Que faire ? Que dire ? Et d’un seul coup, elle ne fut plus maîtresse de ses actes, de sa voix, et elle se mit à parler sans même en avoir conscience.

« C’était un soir de pleine lune, le ciel était clair… J’étais très jeune… Je m’étais enfuie des bras protecteurs de mes géniteurs pour chercher la compagnie d’autres semblables. Mais les humains m’ont trouvés… J’aurais facilement pu y rester, à 11 ans, je ne savais pas encore me défendre. Mais il y a eu un homme… »

Ce rendant compte de ce qu’elle disait, elle s’arrêta. Mince ! Dans quel pétrin s’était elle fourrée ? Comment continué maintenant ? Tout lui dire ou jouer la carte de l’amnésie ? Dilemme… Ce que la vie pouvait être compliquée !

« Je… Il m’a sauvée, et m’a emmener à la frontière. J’ai survécu grâce à lui. Je suis revenue ici pour le retrouver. C’était il y a 8 ans… Je… Il ne se souvient pas de moi je pense. Mais je me souviens de lui, je lui dois la vie. »

Elle releva la tête. Franchise Franchise… Maintenant, il avait toutes les cartes en mains. Soit il se souvenait… Soit… Soit rien du tout et elle payerait sa dette quant même. Ses grands yeux verts pétillaient, mais il n’y aurait pas de larme, elle pourrait en jurer. Du moins pas tout de suite, quand elle serait seule, peut être. Elle afficha un triste sourire en guettant la réaction de son prince.

Tandis qu'il attrapait la barre, il lui était impossible de ne pas remarquer la certaine nervosité de la jeune créature. Sans être omniscient, le vieux tigre avait suffisamment roulé sa bosse pour savoir interpréter correctement les signes qui se présentaient à lui et qui lui permettaient de juger de manière plus ou moins sure de l'état de l'esprit de son vis-à-vis. La peur, l'angoisse avaient une saveur bien particulière, elles se trahissaient dans des gestes sociaux que Noah connaissait. Une main dans les cheveux, des doigts qui se tordent, autant de gestes de toilette ou de soumission que les animaux effectuaient de manière consciente et les humains de manière inconsciente. Il fallait juste apprendre à décoder ces signes et il était alors facile de prendre le pas sur son adversaire.

Mais il n'était pas la question d'adversaire, ils parlaient tout deux d'une jeune femme arrivée en larmes et finalement tueuse, inconnue au bataillon et maintenant qu'il lui demandait de raconter, elle semblait peu encline à le faire. Elle hésitait, il y avait-il une raison particulière qui nécessitait cette crainte ? Noah n'en savait rien, et il ne voyait rien mis à part la traitrise ou autre ? La jeune créature en face de lui était-elle une de ses répugnantes bêtes tombées au niveau de l'humain et qui se fourvoyaient en aidant la race décadente ? Ce n'était pas sur.

C'est donc avec une attention toute particulière, bien qu'il soit d'habitude un chef à l'écoute, qu'il laissa Rêve lui expliquer son passé. Une histoire tragique, comme tant d'autre. Capturée, puis libérée, et enfin de retour. Mais la manière dont elle le comptait avec des accents de nostalgie et le tigre se demanda un instant s’il ne connaissait pas cette histoire. Un de ses anciens amis, mort aujourd'hui, lui avait-il dit qu'il avait sauvé une jeune créature ? Ca sortait des normes, en tant normal ils devaient les ramener à la Thianra pour qu'ils soient en sécurité et qu'ils rejoignent les rangs de libérateurs. Il n'y avait qu'une fois ou Noah avait enfreint les règles parce qu'une fillette qu'il avait rencontré ne méritait pas la guerre à ses yeux.
Alors qu'il fronçait les sourcils, il croisa le regard de Rêve et tout lui revint en bloc. Il connaissait cette expression, il la connaissait bien. Il y a tellement longtemps il avait aidé une jeune créature, comme il en avait aidé tellement d'autre, mais cette dernière avait les yeux verts. Il se souvint, plus jeune, avoir été vaguement impressionné par la force que mettait l'enfant à essayer de l'apercevoir. Puis il l'avait emmené loin, quittant son post des jours durant pour l'enlever à tout ça. Il n'avait jamais su son nom.
Alors elle s'appelait Rêve ...

De l'inquiétude, le visage de Noah passa à la surprise. Tiens tiens, le temps était donc venu ? Il sauta du bureau et s'approcha d'elle, posant une main sur son épaule et lui adressa un signe de tête.

« Tu es la fille que j'ai sauvé c'est ça ? »

Et comme elle acquiesçait de la tète; il plongea son regard dans le sien avant de déclarer.

« Et bien au moins ça voudrait dire que j'ai réussi. »

Mais avant qu'elle n'ait plus répondre, il s'éloigna et retourna vers le bureau. Y apposant les mains, dos à elle. Elle était revenue et il craignait que ce soit par un sentiment de dette envers lui. Il se sentit obligé de préciser.

« Tueuse dans la Thianra hein ? Mon dieu ... Tu aurais du rester là où tu as grandis, ta vie aurait été bien plus simple. Revenir à Paris était stupide. »

Elle l’avait fait. Elle l’avait dit. Pourquoi ? Elle aurait juré qu’il ne se souvenait pas d’elle, c’était donc inutile de lui mentir, et si elle ne lui avouait pas que c’était lui, tout irait bien, il ne se douterait de rien et elle pourrait le protéger. Même si ce n’était pas du tout ça qu’elle voulait…
Mais ce qu’elle vit, puis entendit la laissa pantoise. Elle s’était préparée à un pauvre « désolé » ou quelque chose dans ce goût là, indiquant bien qu’il l’avait totalement effacée de sa mémoire. Mais elle vit un éclair de surprise dans ses yeux ocre. Non. Ce n’était pas possible, c’était trop beau, elle qui avait eu une enfance peu heureuse ne pouvait pas avoir la chance qui lui tombait dessus d’un seul coup !
Quand il s’approcha d’elle, et posa une main sur son épaule, elle crut que son cœur, déjà malmener depuis le début de cette histoire, n’allait lâcher pour de bon.
Hochement de tête, elle était incapable de dire un mot.
Durant tant d’années la jeune créature avait rêvé de lui, tant de temps qu’elle rêvait de s’enfuir, loin, très loin, ailleurs avec lui. Maintenant enfin elle apprenait qu’il ne l’avait pas oublié… C’était décidément un rêve.
Mais quand il se tourna, pour lui dire que sa conduite avait été stupide, elle leva un sourcil.
Bien sûr que oui ! Elle le savait très bien, Paris la guerre, les humains, les Arnaiths M… Mais qu’importait la stupidité, devant une dette de vie et un sentiment de cœur ?
Elle se retint de lui jeter à la figure, elle savait très bien ce qu’elle aurait dit si elle n’avait pas apprit à se contenir. « L’amour fait faire des choses stupides ! Tu devrais le savoir non ?! » Mais elle sera les lèvres, retenant ses mots dévastateurs qui auraient pu lui valoir un aller simple à la frontière, ou un vol direct pour les enfers. Dieu sait quoi d’autre. Mais elle devait dire quelque chose, les mots lui brûlaient la gorge de ne pouvoir sortir, alors quand elle les libéra enfin, elle les changea au fur et à mesure, retenant ses pensées.

« Je le sais bien, et je me doute que tu sais pourquoi je suis ici. Je ne suis plus une gamine incapable de me défendre Noah ! Je ne suis sûrement pas meilleure que toi, mais deux protections valent mieux qu’une ! Tu m’as sauvée il y a des années, c’est grâce à toi que j’ai pu survivre, je n’ai pas l’intention de te laisser sans retour, et tu pourras bien dire ce que tu veux, je ne retournerais pas ailleurs ! Ma place est ici, avec les autres, et derrière toi pour te protéger ! »

Elle n’avait pas fait attention au son de sa voix, elle avait parler fort, parler bien. Si elle avait été humaine, on aurait pu la prendre pour une actrice de théâtre ou encore pour une femme politique. Mais elle n’était qu’une jeune féline dont le cœur et l’esprit était attaché irrémédiablement à un pauvre Tigre fatigué par la guerre et par les années qui l’avait cachée aux autre il y a de cela des années pour… Pourquoi d’ailleurs ? Elle devrait lui poser la question mais hésitait. Non, l’heure n’était pas à ça. Elle devait d’abord obtenir ce qu’elle voulait. La permission de rester auprès de lui. Mais elle se doutait déjà de sa réponse. Non, c’était sûr, certain et elle n’en attendait pas moins de lui. Il ne se croyait pas invincible, il savait ses faiblesses mais ne voulait juste pas montrer qu’il avait besoin. Ce n’était pas un exemple pour les autres créatures, mais au diable les exemples et les modèles. Il devait être ainsi, on ne le changerait pas. C’était du moins l’opinion de Rêve. Elle prit ensuite un ton plus calme, presque une supplique se perdant dans l’air. Elle ressemblait à la Juliette qui demandait à son Roméo de rester auprès d’elle, de changer de nom… Elle semblait désemparée…

« Laisse moi faire mes preuves, je t’en pris… Tu as décidé de ma vie il y a 8 ans. A moi de t’épargner la mort aujourd’hui si c’est possible. »
« Noah… »

Le son resta suspendu dans l’air, elle, la tête baissée, les yeux fermés et les bras ballants.

Silencieusement, Noah se demandait comment réagir. Il avait perdu du temps à emmener cette fille ailleurs sans savoir qu'elle allait revenir dès qu'elle aurait l'âge de marcher. Et mon dieu comme elle lui semblait jeune. Mais pourquoi hésitait-il ? Lui qui avait enrôlé des gens bien plus jeunes sans sourciller et qui avait parfois ramassé les cadavres d'enfants créatures sans n'en être vraiment attristé. Voila qu'une combattante, dont il ignorait la valeur certes, lui demandait de pouvoir rentrer dans la Thianra. Elle était une combattante de plus et une tueuse potentielle de plusieurs Arnaiths. Mais pourquoi il hésitait. Peut-être étais-ce ce côté désespéré; de la voir ainsi. Il craignait d'un sens que ce soit encore une de ses créatures suicidaires qui cherchent à devenir de la chair à canon et à mourir sur l'autel de la gloire. Mais dans ce combat, il n'y avait pas encore de gloire, juste la certitude d'être brulé par les Arnaiths ou entassé dans les égouts comme la plupart des corps qu’on n’avait pas voulu laisser sur place.

Il plissa les yeux, se retournant vers elle alors qu'elle terminait sa tirade. Derrière lui pour le protéger. Hey ! Il n'avait pas l'intention de risquer sa peau tout de suite ! Même si être le chef le mettait sur la ligne directe des coups de fusils -ainsi qu'Algol- il se considérait assez prudent pour ne pas se prendre une balle entre les deux omoplates. Ce que venait de lui dire Rêve c'était qu'elle était là pour recevoir la balle à sa place.
Mais elle semblait ne pas vouloir partir, son discours sonnait bien et Noah hésitait encore davantage. Se grattant le menton, ses doigts glissant sur sa peau lisse, il resta silencieux, jusqu'à ce qu'elle insiste.

Elle voulait être une sorte de garde du corps, d'agent rapproché. Ca lui semblait certainement ridicule mais le tigre pensa que ça valait la peine d'être réfléchis. Après tout, l'Ombre n'avait-il pas occupé ce poste avant de s'évaporer sans un mot -et Noah ne doutait plus qu'il ne soit plus de ce monde.
Et puis Rêve pourrait être utile, il fallait qu'elle fût de bien meilleure compagnie que l'austère panthère disparue qui se contentait d'incliner la tête pour dire oui et de grogner pour dire non.

« Bon ok. Tu m’accompagneras dans les missions dangereuses. Et hors de question de faire comme dans les films. Si tu vois un adversaire trop dangereux pour toi, tu te barres. »

Il avait besoin d'aide, pas d'un gilet par balle, aussi séduisant soit-il. Se décollant du bureau, il passa à côté et se dirigea vers une des salles adjacentes.

« Tu connais les lieux ? Ce n’est pas le grand luxe, mais bientôt on récupérera un endroit plus sympa »

Il désigna d'un vague mouvement de tête les couchettes entassées où dormaient quelques créatures, celles exclusivement diurnes. Il lui expliqua qu'elle pouvait choisir la couchette qu'elle voulait, que lui même dormait dans son " bureau " et que les créatures en prenaient une un peu au hasard chaque jours et que si elle souhaitait en avoir une réservée, il suffisait d'écrire un petit mot sur le mur à coté -le papier étant à sa propre charge car le QG en manquait.

Il la suivit jusqu'à la couchette qui parut le mieux à Rêve avant de déclarer d'une voix sourde, les mains dans les poches de son jean.

« Tu devrais dormir »

[merci ^^ j'en avais besoin]

La jeune féline, faillit perdre son assurance et sa bonne voix. Sur les traits de son roi, se gravait le doute. Pas le même que précédemment, il ne doutait plus ni de son identité, ni de ce qu’elle venait faire dans ces bas quartiers incendiés de Paris. C’était quelque chose qu’elle n’arrivait pas à déceler. Les traits de son visage, si beaux soient ils, était comme indéchiffrable, marqué d’un code pire que ceux qu’elle avait craqué ailleurs. Parce que durant son autre vie, la Rêve était tombé entre les mains d’amis… Très doués pour pleins de choses, lui donnant alors une palette d’activités courantes. Et ce qu’elle avait préféré, en dehors de la bataille, c’était les craquages de codes, qui avaient fait d’elle une hackeuse pro.
Et le visage de Noah, c’est pire que le plus gros de tous les algorithmes. Bien pire qu’une forteresse digitale…
Mais elle s’autorisa un sourire de victoire quand il lui donna raison. Et un petit rire cristallin quand il ajouta qu’il n’était pas question de faire comme dans les films.

« J’avais beau être ailleurs, les seuls films que je regardaient n’était pas de se genre là… Je m’intéressais surtout aux documentaires sur les félins figure toi »

Dans une grimace a peine perspectible, elle se tut. Un peu plus, et elle lâchait que les seuls films qu’elle regardait ne traitait pas exactement Des félins, mais d’une seule race de félin. Les Tigres. Toujours et encore. Il avait été partout dans sa vie ce bon roi…
Elle se dirigea vers une couchette, mais ne voulait vraiment pas dormir.
Elle serait bien rester des heures et des heures à parler avec lui, parler de tout et de rien, de demain, de lui, entendre sa voix, ses douces paroles qui résonnaient à ses oreilles comme un Back résonne aux oreilles d’une grande fan de classique, l’emportant loin, dans des ailleurs meilleurs, aux pays des rêves, là ou elle l’aurait enfin.
La créature aurait aimé protester, elle n’avait dormit que depuis une poignée d’heures, préférant le chercher la nuit. Et la Rêve était plutôt connue pour donner son avis, depuis l'âge où elle avait eu les capacités de le faire sans fléchir...

« Noah. J’ai dormis y a pas si longtemps, s’te plais, discutons un peu, j’veux savoir tout ce qui t’es arrivé depuis que tu m’as… Envoyé ailleurs. Et y a deux trois choses aussi que je voudrais savoir, mais je garde ça pour plus tard... »

Si il acceptait, elle se tairait le plus possible pour entendre sa voix, si il avait d’autres jaguars à fouetter, alors et s’allongerait le temps qu’il parte, puis irait sans doute se balader dans les rues avant la lever du jour.